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ENFIN, LA CHALEUR.
Elle se répand en moi. Depuis mon ventre, telle une fleur en plein éclosion, elle laisse jaillir ses pétales qui s’écartent sous cette sensation réconfortante. Je peine à réaliser ce qu’il se passe. Mais je prends conscience que je ne rêve pas à mesure que la main de Tengen caresse ma joue.
Il m’embrasse. Doucement. Comme s’il craignait de briser quelque chose en moi au moindre geste brusque. Il aspire mes lèvres, goûte leur fraicheur, se repait de la vie les animant. Je suis revenue. Moi. Celle qu’il était censé ne plus jamais croiser. La femme qu’il avait appris à ne plus voir. Ou plutôt, à feindre de ne plus voir.
Le ninja m’a avoué avoir été hanté par ma présence. A tel point qu’à mon retour, il n’a d’abord pas voulu de moi, songeant que je n’étais qu’un mirage et ne pouvant supporter davantage de me croiser sans me retenir.
Mes pouces caressent ses pommettes. Ses lèvres ont le goût d’alcool et de soulagement. Il n’a eu de cesse de boire depuis mon départ. Je crois que cela me fait mal. Je ne suis pas sûre. A vrai dire, je ne suis sûre de rien.
Nos bouches s’écartent. La sienne est gonflé et il respire difficilement.
— Ne pars plus. S’il-te-plaît, ne pars plus. Je… Je ne le supporterais pas, (T/P), ne pars plus…
— Je n’irais nulle part. Je te le promets. Je suis là et je reste.
Daryl a été ferme. Ma mort ne sera pas glorieuse mais paisible. Pas à la hauteur de ma légende mais à la hauteur de ce que je mérite. Les dernières semaines m’ont appris que mon bonheur ne se trouvait guère dans les armes et les combats.
