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LA PORTE EST FERMEE, dans mon dos. Cela fait quelques minutes maintenant que Muzan s’est évaporé, me laissant seule auprès de Tengen. Et, sans remuer le moindre muscle, je l’observe. Ma gorge se fait sèche et je n’ose parler.
Comme si le moindre son romprait le charme.
Il est revenu. Assis en tailleur sur son lit, il asperge son visage de l’eau fraiche et stérilisée avec laquelle nous comptions le laver. Ses mains frottent avec vergogne sa peau, frictionnant ardemment chaque trait et il s’attarde même sur son œil cousu.
Puis, saisissant la dague, il la rapproche de lui. Je me tends, prête à envoyer un vent violent dans sa main pour le désarmer. Cependant je m’apaise immédiatement en réalisant qu’il ne coupe pas se trancher le poignet mais juste récurer le dessous de ses ongles imbibé de sang.
Essuyant son visage, il attache à nouveau le bandeau qui lui cachait un œil.
— Tu sais que j’aime te savoir me regardant, (T/P). Mais ça commence à en devenir légèrement effrayant, raille-t-il.
Enfin, il daigne poser l’œil sur moi. Son iris m’occulte quelques instants. Il observe mon visage avant de descendre le long de mon corps. Je frissonne quand sa langue humidifie ses lèvres, me découvrant un peu mieux.
Avançant jusqu’au matelas, je m’agenouille en son bout, face au ninja. Il me regarde faire. Je ne dis rien, encore sonnée par ce qu’il s’est produit.
— Il… Il y a quelques instants encore, je croyais t’avoir perdu, je chuchote.
Il s’approche de moi, à son tour. La distance entre nous s’amenuise tandis que mon cœur bat toujours plus fort. Ces derniers jours ont été rudes et je crois enfin voir la porte menant à la paix, au loin. Mais les derniers kilomètres seront les plus compliqués à franchir.
