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LE REVEIL, CE MATIN, est plutôt agréable. Une délicate odeur embaume la maison et je me retourne sur le tatami avant de frotter mon œil. Les murs de papiers sont illuminés des lueurs éclatantes du soleil filtrant au travers des cloisons.
Me relevant, je m’étire avant de sortir de la pièce quasiment vide — à l’exception d’un lit — où ils m’ont installée. Pénétrant le salon, je regarde les visages bienveillants qui se tournent dans ma direction. Les trois épouses de Tengen sont assises autour de la table basse, habillées et maquillées, prête pour la journée à venir.
— J’ai dormi combien de temps ? je demande.
— Disons que Tengen est déjà parti sillonner les environs et que ceci n’est pas le petit-déjeuner mais le repas d’après.
— Bon sang, je grogne en essuyant mes yeux larmoyants.
Mon nez est partiellement bouché, rendant ma respiration compliquée et ma tête me fait mal. J’ai visiblement dormi un certain moment. Il avait raison, se battre pieds nus et en robe dans la neige était loin d’être une bonne idée.
Maugréant, je m’échoue à côté d’Hinatsuru qui dépose un bol de soupe fumante devant moi ainsi qu’un linge pour me moucher.
— Prends-ça pour ta gorge et ton nez. La chaleur les fera dégonfler, lance-t-elle.
J’acquiesce et ne parle pas davantage, me sentant trop faible. Autour de moi pourtant, les conversations vont de bon train et je les écoute, apprenant que Tengen marche pour se rééduquer après le combat et ne pas perdre sa mobilité malgré le fait qu’il ait décidé de prendre sa retraite, qu’Hinatsuru compte se rendre au marché pour racheter des provisions dans la ville d’à côté, que Makio va l’accompagner car elle manque de matériel médical et que Suma compte s’y dégoter quelques vêtements.
