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MA GORGE ME TIRAILLE et à chaque fois que je déglutis, une douleur sourde s’empare d’elle. Assise sur le perron de la maison, les yeux rivés sur l’étendue de neige couvrant le jardin et noircie aux endroits où le combat s’est déroulé, je respire faiblement.
Dans ma main se trouve un long tissu qu’Hinatsuru, après m’avoir gratifiée d’un sourire tendre, m’a donnée. Je revoie sa longue queue de cheval se balancer au rythme de ses pas quand elle s’en est emparée dans la commode puis me l’a tendue.
Etrangement, aucune des trois épouses n’a semblé m’avoir tenu rigueur de mon geste de tantôt. Après les avoir écartées d’un coup de vent, j’ai attendu une trentaine de minutes qu’elles reviennent et elles m’ont saluée avec un sourire, me remerciant d’avoir débarrassé la table.
Seul Tengen semble visiblement furieux, ne me jetant que des regards noirs lorsqu’on se croise.
— Quelle soirée, je murmure.
Aucun ne se doute qu’un intru a pénétré cette maison, il y a quelques temps, et m’a conférée une mission. Un intru a qui je dois bien des choses, dont la perte de mon œil. Mais un intru dont je ne peux pas refuser les demandes, qu’importe combien elles me coûtent.
Son ordre est simple. Un jour, il m’ordonnera de lui ramener la dépouille d’Uzui. Cela ne me gêne pas vraiment, je n’apprécie pas le ninja et notre haine mutuel ne me rendra que plus facile la tâche de l’occire.
