𝟦𝟥 | 𝖢𝗈𝗎𝗉 𝖿𝖺𝗍𝖺𝗅 𝖺̀ 𝗅𝖺 𝖼𝖺𝗉𝗂𝗍𝖺𝗅𝖾.

659 40 17
                                    

╔═════ ✸ 𝐖𝐀𝐑𝐍𝐈𝐍𝐆 ✸ ═════╗
Ce chapitre contient des scènes de violence.







🎵 Arcɑde - Duncɑn Lɑurence





ೃ⁀➷ 𝔏a nuit commençait à tomber sur l'État de Pennsylvanie. Et la tension bouillonnait en moi. Plus les secondes s'écoulaient, plus je sentais mes membres trembler. J'avais repéré la petite troupe depuis plus d'une demi-heure maintenant. Je restais à plusieurs mètres derrière eux de peur qu'ils reconnaissent ma moto. En effet, je n'avais pas pu en choisir une autre.

Je ne savais pas combien de temps ils nous restaient avant de parvenir au lieu du rendez-vous. Je ne savais pas non plus où il se trouvait. Étant donné que je ne faisais pas partie de la mission, je n'avais eu le droit à aucune information. Je sentis le métal glacial de mon arme à travers mon jean, ce qui me rassura un peu. Comme Jayden l'avait dit, s'ils s'apercevaient d'une faille dans leur plan, ils auraient toujours une heure pour trouver une solution, et moi pour faire demi-tour.

La route s'étendait à perte de vue devant moi. Nous n'étions plus très loin de Washington et pourtant, nous n'avions croisé aucune ville alentour. Peut-être que le lieu du rendez-vous n'était pas vraiment à l'intérieur de la capitale, ce qui serait plutôt logique. Pour faire une livraison de ce type, mieux valait être loin des regards curieux.

Le vent me gelait le visage, je n'avais pas rabattu la visière de mon casque. Mon corps tremblait entièrement maintenant. Jusqu'ici, je ne craignais rien. Mais plus l'on s'approchait, plus la peur s'accrochait à moi. Il n'était pas encore trop tard pour revenir en arrière mais mon corps ne m'obéissait plus. J'étais complètement tétanisée.

Après plusieurs virages en épingle, j'aperçus les silhouettes de quelques bâtiments au loin. Il n'y avait rien autour. On aurait presque dit une sorte de décharge. Je compris que mes amis se dirigeaient là-bas alors je ralentis le rythme. Lorsque je fus assez proche de ce lieu étrange, je m'arrêtai sur le bord de la route. J'aperçus mes amis descendre de leurs motos près de l'un des bâtiments. Je laissais Medusa dans l'herbe, sur le bas-côté de la route bétonnée et sortis mon téléphone de ma poche. Nous avions mis plus de temps que prévu, il était vingt-deux heures trente et ce qui leur laissait trente minutes pour revoir leur plan.

Je les observais de loin afin d'étudier leurs faits et gestes. Ils retirèrent leurs casques pratiquement en même temps. Elio et Jayden faisaient face à leurs quatre coéquipiers. Je vis Lindsay et Josh secouer la tête tandis que Garcia et Miller ne bougèrent pas d'un pouce. Tous les six discutaient calmement jusqu'à ce que Jayden leur fasse signe de venir avec lui. Alors, je les perdis de mon champ de vision. J'enlevais mon casque et m'approchais le plus prudemment possible.

Comme je le pensais, nous étions dans une décharge. D'immenses bâtiments de béton s'élevaient au-dessus de moi. Il y en avait bien une dizaine. D'énormes conteneurs étaient disposés de manière aléatoire entre les bâtiments et je croisais aussi des instruments de chantier, quelques voitures de fonction et des empilements de cagettes en bois. De petits projecteurs éclairaient cet espace dans la nuit noire. Mes amis avaient laissé leurs équipements et leurs motos derrière l'un des conteneurs près de l'entrée du site.

Quant à moi, je me faufilais le plus discrètement possible jusqu'à ce que j'entende des voix. Mes six compagnons se trouvaient alignés sur un parking complètement vide. Ils avaient sorti leurs armes et j'aperçus un énorme sac aux pieds de Lindsay.

L'argent.

Ensuite, j'attendis. Peut-être dix minutes. Ou vingt. Puis un grondement fit virer mes tympans. Le moteur d'une voiture.  En effet, une berline noire vint se poster face à mes amis qui restaient figés sur place. Ils ne firent pas un mouvement. Des hommes en costume sortirent du véhicule et l'un d'eux porta son regard en ma direction. Je cachai précipitamment ma tête derrière le conteneur et m'accroupis en soufflant tout l'air de mes poumons. Il fallait que je me calme. Pour l'instant, tout se passait bien. Je n'avais rien à craindre.

SCARLIGHT T1 - L'Ombre de la VéritéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant