𝟥𝟧 | 𝖯𝖾𝗋𝖼𝗎𝗍𝖺𝗇𝗍𝖾 𝗉𝖾𝗋𝗊𝗎𝗂𝗌𝗂𝗍𝗂𝗈𝗇.

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🎵 I Feel Like I'm Drowning - Two Feet





ೃ⁀➷ 𝒰ne dizaine de policiers enfonça brusquement la porte du bar. Les clients s'arrêtèrent de boire instantanément et certains se dirigèrent aussitôt vers la sortie.

— Je suis le sergent Colman, dîtes-moi qui gère cette merde ici ! beugla l'un des flics qui semblait être le plus âgé.

Je restais complètement tétanisée face à la situation. Une perquisition ? Ici ? Pour quoi faire ?

Palmer s'avança vers eux, une bière à la main.

— Qu'est-ce que vous voulez ?

— On doit fouiller cette poubelle, répondit le policier en montrant son insigne.

— Il n'y a rien ici.

— C'est ce qu'on va voir.

Quelque chose clochait. Ces flics paraissaient sûrs de ce qu'ils avançaient. Emerson les invita dans la pièce arrière, et tous ces hommes se mirent à fouiller les cartons qu'ils balançaient un peu plus loin, à jeter des bouteilles d'alcool en travers de la pièce sous prétexte qu'ils vérifiaient leur contenu. Je restais avec Greene ainsi que Petit Gil qui tremblait comme une feuille près du bar. Une atmosphère pesante régnait dans le bar, soutenue par les fracas des objets qui se brisaient les uns après les autres sur le sol. Après un long moment, le sergent Colman poussa un cri.

— Voilà !

Il sortit de la pièce un grand sourire fier aux lèvres. Il tenait dans ses bras un énorme sac de sport. Il le déposa lourdement sur le comptoir et l'ouvrit. Une violence envie de vomir me frappa à la vue de son contenu.

— Dégueu ! Qu'est-ce que ça fout chez moi ? s'écria Palmer.

— Et bien vous nous le direz au commissariat !

Un membre. Il y avait un putain de bras humain.

Il était emballé dans une sorte de plastique qui couvrait sa couleur grisâtre. Du sang le tâchait par endroit et l'odeur nauséabonde qui en émanait me força à prendre la direction des toilettes. Je ne vomis pas, mais la sensation de brûlure au fond de ma gorge ne s'estompait pas non plus. Lorsque je revins vers le bar, Palmer et le sergent Colman se criaient dessus. Celui-ci tenait mon ami par le col et lui crachait toutes sortes de menaces. Le sac avait été emporté à l'extérieur, à l'arrière des motos des policiers.

Je n'y croyais pas. Mes amis n'auraient jamais tué quelqu'un, découpé son corps en morceaux... et caché un bras dans leur propre bar. C'était complètement insensé. Et puis, comment les policiers savaient-ils qu'il y avait ce bras ici ? Rien n'avait de logique. Il y avait forcément un indice.

Je mis alors en pratique les méthodes de vol apprises rien qu'en observant Miller et approchais discrètement les motos des flics sans me faire repérer. Deux d'entre eux se tenaient devant moi, le dos posé contre leurs engins. Par chance, ils regardaient dans la direction opposée. Je passais derrière eux sur la pointe des pieds.

Une fois arrivée au niveau du sac de sport, j'ouvris celui-ci le plus doucement possible. Je retins ma respiration et plongeai ma main à l'intérieur. Je dus faire un effort considérable pour réprimer ma nausée. Je n'osais pas regarder à l'intérieur alors je tâtonnais des doigts le fond du sac en espérant trouver quelque chose. Je sentis un objet lisse. On aurait dit un bout de papier. Je sortis mes doigts emprisonnant la petite feuille et regagnai l'intérieur du bar.

— Bien, vous venez avec nous !

— Mais je...

— Vous avez le droit de garder le silence. Tout ce que vous direz pourra être retenu contre vous. Et vous êtes déjà en mauvaise posture jeune homme.

SCARLIGHT T1 - L'Ombre de la VéritéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant