♫ Boulevɑrd of Broken Dreɑms - Green Dɑys
« 𝑆𝑜𝑚𝑒𝑡𝑖𝑚𝑒𝑠 𝐼 𝑤𝑖𝑠𝘩 𝑠𝑜𝑚𝑒𝑜𝑛𝑒 𝑜𝑢𝑡 𝑡𝘩𝑒𝑟𝑒 𝑤𝑖𝑙𝑙 𝑓𝑖𝑛𝑑 𝑚𝑒 »
✩
ೃ⁀➷ 𝔏es maladies psychiatriques étaient très intéressantes à étudier, je regardais beaucoup de documentaires à leurs sujets. Mais en ce qui concernait les psychopathes eux-mêmes, mieux valait les éviter. Malheureusement pour moi, je venais apparemment d'en croiser un.
L'idée même que mon père puisse travailler pour un taré débordait d'absurdité, aussi conséquente la somme à la clef fût-elle. Et puis, dans quelles circonstances avait-il trouvé ce contrat ?
Les cauchemars infiltraient mes nuits de façon régulière sans me laisser de répit. Ils s'invitaient dans mon esprit, comme si celui-ci leur appartenait. Je mettais des heures à m'endormir, pour finalement me réveiller un peu plus tard en sursaut, tout ça parce que mon cerveau ne savait pas rêver correctement. Le bon côté, c'était que tout cauchemar avait une fin. On ressentait cette satisfaction, lorsque l'on constatait le lendemain matin, que rien ne s'était passé et que tout allait bien.
Tout le contraire de cette réalité dans laquelle je me trouvais depuis quelques heures. Mes poings me faisaient mal à force de tambouriner contre la porte. Personne ne viendrait me chercher, je le savais et pourtant, je déployais mes ultimes réserves d'énergie, tout en sanglotant comme une idiote.
Je jetai un coup d'œil à l'immense horloge accrochée au fond de la pièce. Quatre heures cinq du matin. J'étais enfermée depuis deux heures. Durant les cinq dernières minutes seulement, j'avais pu compter vingt fois le nombre de carreaux gris qui recouvraient le sol. Soixante-quatre. Cent fois le nombre de chaises en cuir noir autour de la grande table de verre. Douze. Sûrement une salle à manger.
J'avais étudié chaque motif écarlate dessiné sur le mur contre lequel j'avais fini par poser mon dos, et je les connaissais maintenant par cœur. J'avais totalisé le nombre de tic et de tac qui rythmait l'horloge ancienne au-dessus de ma tête en une minute. Parce qu'à chaque pas de l'aiguille, le son différait. Trente-six tic, vingt-quatre tac. Je n'aimais pas entendre deux tic se suivre, cela me donnait mal au crâne. Je me demandais pourquoi il y avait deux tic consécutifs, et si un tac ne voudrait pas les séparer.
— Il y a quelqu'un ? retentit une voix de l'autre côté du mur.
Je me précipitai vers la porte et pressai mon oreille contre le verrou.
— Chut ! Ne crie pas, il est quatre heures du mat', t'es pas bien ! Je vais encore me faire engueuler, murmura une femme.
Cette fois-là, j'accueillis le silence comme un vieil ami. Et si ces gens étaient venus pour me tuer ? Un volcan de terreur jaillit dans ma poitrine lorsque le tintement d'une clef résonna dans la pièce. Je bondis sur le côté dans l'espoir d'échapper au pire. La porte coulissa, et deux individus d'une taille impressionnante apparurent devant moi. Parmi eux, je reconnus la femme que j'avais croisée juste avant d'être enfermée.
— C'est pas vrai, il l'a vraiment foutue là-dedans, souffla-t-elle l'air désabusé. Je lui ai déjà dit que ce n'était pas un endroit pour emprisonner des otages.
Tout comme le fou qui m'avait séquestrée, elle paraissait jeune. Ses cheveux noirs couraient le long de son dos jusqu'à la naissance de son jean taille basse et ses deux yeux verts en amande me fixaient depuis six secondes. Un garçon brun l'accompagnait, le visage impassible. Son regard froid m'indiquait qu'il n'hésiterait pas à me tirer dessus si nécessaire.
VOUS LISEZ
SCARLIGHT T1 - L'Ombre de la Vérité
RomanceA la suite d'un accident dans lequel elle a perdu la mémoire, Elizabeth Evans se voit privée de liberté par ses parents. Pendant huit ans, elle reste enfermée chez elle avec l'interdiction de voir le monde. Une nuit, alors qu'il venait d'annoncer a...