33.Croiser son regard

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Pdv Kyôka

Ça y est.
On y est.
Dans moins d'une demi-heure, on sera sur scène.

Je pensais que je serai un minimum stressée, mais non.
C'est plus comme une sorte de brouillard qui m'a envahie, une déconnection ou plus rien n'existe en dehors de mes camarades et du moment qui ce prépare.
De l'impatience, peut être.
Je regarde mes camarades, qui ont l'air aussi impatients que moi.
Je m'amuse légèrement en voyant Kaminari et Kirishima essayer de convaincre Bakugô de mettre le T-shirt du groupe, avant d'être attirée par la voix agacée de Mina.

- Pourquoi il me manque un danseur? Ou est Midoriya?
- Il m'a dit qu'il devait aller au konbini, lui répond Aoyama. Mais il avait dit qu'il n'en aurait pas pour longtemps.
- Qu'est ce qu'il a besoin d'aller acheter aujourd'hui?
- Aucune idée, il s'est mit à déblatérer sur les pommes d'amour qui n'étaient pas au programme.
- QUOI!!! S'exclament Tôru et Ochako en même temps.
- Comment ça pas de pomme d'amour? S'affole la première en se précipitant vers Iida pour lui arracher le programme du festival des mains pendant que la deuxième s'est figée sous le choc.

Je lève les yeux au ciel avant que mon attention ne soit retenue par Tokoyami et Tsuyu.
- C'est bon les pommes d'amour? J'en ai jamais mangé.
- Kero! C'est curieux, tu adores les pommes.
- L'occasion ne s'est pas présentée.
- Moi, j'adore ça.

- Je vais l'attendre à l'entrée!
Je suis Aoyama du regard en me demandant: Pourquoi il part? Avant de me souvenir de Midoriya et de ses pommes d'amours qui ont vaguement prit le contrôle de la pièce.
Plus que vingt minutes.

J'inspire un grand coup en attrapant ma bouteille, avant de la porter à mes lèvres. Et je manque de m'étouffer en voyant Kaminari passer un T-shirt par dessus la tête de Bakugô.
Un vrai pro dans la matière.
Je déglutie en me souvenant de ses bras autour de moi, de sa voix contre mon oreille, de...
Il se retourne en me faisant un clin d'oeil et je sens mes joues prendre feu en comprenant, dans son regard brûlant, que ses pensées et les miennes sont parties au même endroit.

D'un coup, comme si j'avais enlevée des écouteurs, un gros brouhaha s'élève derrière moi en me faisant sursauter.
Je me précipite vers le rideau pour jeter un œil à la salle qui s'est bien rempli et je comprends que le son était déjà présent bien avant que je ne le remarque. Avant qu'un idiot ne me sorte de ma bulle.

- Tsss! Il m'gonfle l'autre abruti. J'l'aurai mis votre T-shirt à la con.
Je lâche le rideau en me tournant vers Bakugô, complètement dubitative.
- Me regarde pas comme ça, en plus avec tes joues rouges t'es aussi ridicule que ton petit copain.
Je suis pratiquement sûr que sa remarque m'a fait encore plus rougir, mais je m'efforce de continuer à le regarder de la même façon. Il lâche un petit ricanement, me prouvant que je suis pas très crédible.

- J't'en dois une, ok. Alors je l'aurai mis ce truc et on va tout donner pour leur montrer, à ces crétins, que notre classe est la meilleur.
- Ouais! Ils s'en remettront pas.
Il me donne une tape sur l'épaule, beaucoup plus douce que ce que j'avais pu imaginer quand je l'ai vu partir, avant de s'éloigner.
Plus que huit minutes.

Il m'en devait une? Pourquoi?
Si c'est pour hier, je l'ai pas fais pour lui, c'était entièrement égoïste. Momo avait plus ou moins une bonne raison de déjeuner avec Awase. Mais à la base c'était avec moi qu'elle devait rester. Bref, je voulais pas déjeuner seule, surtout aujourd'hui. Saori pourra toujours voir Honenuki plus tard.
Bon d'accord, il est possible que j'ai réagis sans réfléchir parce que j'étais encore agacée par Kaminari. Cet Abruti!!!
Et puis, j'ai pas à me mêler des histoires de cœur des autres, alors que je supporte pas qu'on s'occupe des miennes.

Plus que trois minutes.
Des cris d'exclamation attirent mon attention vers Aoyama et Midoriya.
Bien, tout est prêt. On va pouvoir y aller.

Pdv Saori

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