15.Comme avant

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PDV Mina

Allez Mina, fait quelque chose, il suffit juste d'appuyer sur le bouton. Allez, c'est pas compliqué!
Je lève la main avant de la rabaisser à quelques centimètres de ce fichu bouton de sonnette en soupirant. C'est bien la peine d'être venu, si je suis même pas capable d'aller jusqu'au bout. C'est ridicule.

J'aurai jamais cru qu'un jour j'hésiterai autant à aller lui parler, mais la dernière fois qu'il m'a adressé la parole, c'était pour m'envoyer bouler. Et depuis, il ne m'a pas donné de nouvelle, oui moi non plus mais... Si je sais qu'il va bien, c'est parce qu'il a envoyé un message à Kaminari, hier matin, pour lui dire qu'ils allaient bien... Tout les six. Oui, ils l'ont vraiment fait, ils nous ont ramenés Bakugou.

C'était hier et depuis beaucoup de choses ont changés.

Allez, appui sur ce bouton ou rentre chez toi. Je respire un grand coup avant d'enfin appuyer. Le bruit étouffé de la sonnette se fait entendre, pendant que je réalise que je ne sais absolument pas ce que je vais lui dire. Depuis quand j'ai besoin de réfléchir à ça avec lui? C'est ridicule, j'ai jamais appréhendée une discussion jusqu'à aujourd'hui. Mais là, j'ai un nœud dans la gorge et la peur qu'il m'envoie de nouveau boulet me noue le ventre. Et si il ne voulait pas me voir.

Cependant toutes mes angoisses s'envolent au moment ou la porte s'ouvre enfin, laissant apparaître Kirishima à moitié endormi, seulement vêtu d'un caleçon. Mon regard se fige sur son ventre et les lignes parfaitement dessinées dessus.
Pourquoi je suis venu ici déjà?
Je l'ai vu très souvent torse nu, mais son pantalon ne descend pas aussi bas. Comment un gars de 15ans peut-être aussi bien foutu?

Non, c'est pas bien! Je relève rapidement la tête pour croiser son regard surpris et totalement réveillé. Pitié qu'il n'est pas remarqué que je le reluquais, ce moment est bien assez gênant comme ça.
- A...Ashido euh...
- Je suis désolée, je n'aurai pas du venir, en plus je t'ai réveillé.

Les mots sortent de ma bouche à toute vitesse.
C'était idiot de venir, bien sûr que je le dérange. Je fais rapidement un demi-tour sur moi-même pour partir.
- C'était stupide.
- Non, c'est...c'est bien, hésite t'il en attrapant précipitamment ma main. En faite, hier je suis allé chez toi, mais je...euh...
Attend... Quoi? Il est venu chez moi. Je me retourne surprise pour le regarder, il a une main dernière la tête et les yeux baissés. Il est vraiment mignon et je me suis jamais autant retenu de le serrer dans mes bras. Oui bon, je me suis jamais vraiment retenu de le faire, mais là...
Comment on en est arrivé là?

- Tu... entres... s'il te plait. Me lance-t-il en s'écartant pour me laisser passer.
Est-ce que c'est ce que je veux vraiment? Oui bien sûr idiote sinon tu ne serais pas ici, mais... Je sais qu'il faut qu'on parle, mais j'ai pas envie qu'on se dispute. Pas avec lui, il vaut mieux que je m'en aille, je veux pas...
Je croise son regard implorant et mes pieds franchissent tout seul le seuil de la porte que Kirishima s'empresse de fermer derrière moi, en laissant son dos appuyé contre. Bien et maintenant?

- Je pouvais pas. Je sais que tu serais venu, mais j'aurai pas pu le supporter. Je voulais pas crier mais... mais j'ai rien pu faire pour protéger mon pote et si j'avais pas pu te protéger aussi... Je pouvais pas le supporter. Je pouvais pas...
La tête penchée en avant avec sa voix qui tremble et ses poings serrés qui n'arrêtent pas de taper contre la porte et moi qui me sens de plus en plus idiote au fur et à mesure que ma gorge se dénoue.
Aizawa nous avait bien prévenu que l'une des rares choses que l'école ne pourrait pas nous apprendre, c'est gérer nos émotions face au danger auquel nous et nos proches seront exposés. Je me rapproche de Kirishima pour attraper ses mains, que je desserre en glissant mes doigts entre les siens. Il relève son visage et je peux y voir sur sa joue, une larme qu'il n'a pas réussit à retenir.

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