| 29 novembre 2005
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Capuche rabattue sur le crâne pour se protéger de la fine pluie qui tombait sur la capitale nippone autant que pour être certaine de ne pas être reconnue, Asuga eut un rictus amusé face à ce bâtiment orné de tout plein de néons aussi colorés qu'élégants qu'il lui avait indiqué par message. De toute évidence, ce lieu coûtait bien trop cher pour elle. À tel point que même l'idée d'y entrer en sachant qu'elle ne paierait pas sa part lui parut déplacée. N'était-elle pas un peu trop débraillée pour mettre les pieds dans un endroit si luxueux ? À bien y réfléchir, même ces femmes en tailleur et jolis talons hauts s'y rendaient pour s'adonner à certaines de ces pratiques dont l'on ne parlait pas en présence mondaine, alors peut-être se faisait-elle trop de souci pour rien.
Avant qu'elle ne puisse céder à cette idée et se décider à le contacter ou bien à entrer seule, deux mains familières vinrent attraper ses épaules et provoquèrent la contraction de muscles dans son dos dont elle n'avait jusqu'alors jamais eu connaissance.
— Trop perdue sans moi ?
Bien qu'elle ne souhaitait en rien se passer de son contact, Asuga n'hésita pas à chasser ses mains pour lui faire face avec méfiance. Ran, lui, eut l'air de trouver la situation amusante comme il trouvait toujours matière à se divertir peu importe les circonstances.
— Un love hotel, sérieusement ?
— Personne viendra nous chercher ici. Je crois. Et tu peux pas nier la praticité du lieu, ajouta-t-il à voix basse. Maintenant, on va parler sur le trottoir toute la soirée ou on va se mettre au sec ?
Toujours très frustrée de ne pas comprendre la raison de ses appels énigmatiques et de tous ces secrets qu'il voulait garder loin d'elle, elle désigna durement l'entrée du bâtiment et ne le quitta pas des yeux tandis qu'il passait devant elle, son éternel sourire narquois accroché aux lèvres. Si l'envie ne manquait pas, il n'offrit néanmoins pas de lui tenir la main pour la simple et très bonne raison qu'elle n'avait pas la tête de quelqu'un qui voulait qu'on lui tienne la main - ce devait être un énième élément qui faisait son charme d'une manière ou d'une autre. Tandis qu'il s'occupait de parler à l'accueil, Asuga l'observa et fut satisfaite de constater qu'il était comme dans ses souvenirs ; aussi nonchalant que charismatique, et trop irrésistible pour que cela ne lui attire pas de problèmes à l'avenir. Comme d'habitude, il n'était vêtu que de vêtements hors de prix et juste assez originaux pour prouver qu'ils étaient d'une marque réputée, ses cheveux à la teinture insensée étaient coiffés en deux tresses et il était suivi d'un parfum juste assez musqué pour attirer l'attention sur lui.
Après avoir enfin retiré sa capuche, Asuga le suivit en silence lorsqu'il obtint la carte d'une chambre, toujours sceptique quant au choix du lieu. Elle voulait des réponses, et s'il croyait sincèrement qu'elle accepterait de reprendre là où ils s'étaient arrêtés sans les avoir avant, il la connaissait mal. Il fallait qu'elle sache ce que Tadashi lui avait dit ce jour-là et la raison pour laquelle Ran avait agi de manière si mystérieuse ces dernières semaines.
La chambre était très jolie, elle dut bien l'avouer. Le sol recouvert de tatamis la poussa à retirer ses bottes immédiatement tandis que son regard parcourait encore le reste du mobilier. En plus d'un lit bien plus grand que n'importe quel lit dans lequel elle avait pu dormir au cours de sa vie, la pièce était munie de deux sièges à hauteur du sol séparés par une petite table en bois laqué ; elle devait être en totale opposition physique avec le décor mais ce style traditionnel avait quelque chose d'apaisant. La décoration était épurée et la salle munie de deux options de luminosité, l'une très classique et l'autre bien plus chaleureuse, plus au goût de Ran qui décida d'opter pour celle-ci.
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𝗕𝗘𝗗 𝗢𝗙 𝗥𝗢𝗦𝗘𝗦 ; tokyo revengers
FanfictionAsuga Yano ne souhaite pas grand chose, si ce n'est acquérir le pouvoir nécessaire pour se frotter au Tokyo Manjikai qui paraît dominer tous les autres gangs de la ville, et n'a pas peur de se salir les mains et la conscience pour parvenir à ses fin...