𝗕𝗘𝗗 𝗢𝗙 𝗥𝗢𝗦𝗘𝗦 ; tokyo revengers

chapitre 30

| 1er décembre 2005

☆

— Daitan ! Daitan, t'as entendu ce qu'il s'est passé ?

Dans un soupir las, la jeune femme tourna la tête dans la direction du blondinet paniqué qui se dirigeait vivement vers elle. Elle ne prit pas la peine de quitter la balançoire qu'elle occupait mais fronça les sourcils en constatant qu'un deuxième idiot aux cheveux décolorés se traînait derrière le premier.

— Non, mais je suppose que tu vas me le dire.

— Un incendie ! s'exclama Takemichi avant de poser ses mains sur ses genoux pour reprendre son souffle. Au Sud de Kabukichō. C'est sûrement lié au Shirohebi !

— Ah...

Surpris par cette absence totale de réaction, le capitaine de la première division dévisagea un instant son amie qui semblait plus morose que d'habitude. Sa main droite triturait distraitement son index gauche, seul doigt où une bague manquait mais qu'elle avait toujours laissé nu avec une certaine satisfaction ; celle de savoir que sa meilleure amie, aussi maladroite et inoffensive qu'elle était, aurait toujours un objet sur elle pour la guider vers sa protection.

— Daitan, ça va ?

— Ouais, se força-t-elle à répondre avant de relever les yeux vers son ami pour désigner Chifuyu d'un signe de tête fatigué. Tu parles du Shirohebi devant lui ?

— Il est au courant pour tout, en fait, révéla Takemichi tandis que le concerné lui adressait un salut de la main. Dans le futur on travaille tous les trois alors autant s'y mettre dès maintenant. Enfin, vous travaillez surtout vous deux parce que j'étais une merde dans le dernier futur, mais c'est un détail.

— Travailler ensemble ? releva Daitan. Sur quoi tu veux travailler ici ? Kisaki est terriblement irréprochable depuis l'épisode du Valhalla.

— Ouais mais, si j'ai bien compris, intervint Chifuyu avec hésitation, le Toman tourne mal à cause de l'influence du Black Dragon. Tu crois pas que Kisaki est derrière tout ça ?

Au rappel de l'avenir qui la guettait, la délinquante se mit à jouer avec la bague qu'elle portait à son annulaire gauche depuis que celui qui la lui avait offerte l'avait décidé. Elle toucha pensivement la gravure en forme de tulipe tachée de rouge dans l'argent et prit un air moins las, plus grave.

— Bien sûr qu'il l'est, mais comment tu veux le prouver ? De ce que je vois, c'est le conflit entre les Shiba qui rend tout bordélique et Kisaki est le seul qui insiste toujours sur l'idée d'affronter le Black Dragon. Enfin, avec Hanma mais lui il serait prêt à se taper avec des nouveaux-nés si on lui demandait. Tant que Mikey a pas pour plan de répondre à Taiju, ça devrait être bon.

— Et pour l'incendie ? insista Takemichi. Tu veux pas savoir ce qu'il se passe là-bas ?

— Si c'est au Sud de Kabukichō... C'est peut-être quelque chose qui n'a rien à voir, ou bien c'est le côté du frangin qui a brûlé. Asuga veut s'imposer, elle est forcément installée en plein centre du quartier. Mais puisque t'en parles, si, je voudrais savoir ce qu'il se passe là-bas. Ou plutôt... J'y pense beaucoup.

Intrigué, le voyageur du temps et porteur de ses maux se permit de s'asseoir sur la balançoire d'à côté tandis que Chifuyu écoutait attentivement ce que son aînée en âge et en grade avait à dire. Elle sentit le regard empathique de Takemichi posé sur son profil et s'autorisa alors à le confronter au sien, bien plus dur et dans lequel toutes les émotions qui la tiraillaient depuis le mois d'août menaient une bataille interminable.

— Je pense beaucoup à la mort de Noa, reprit-elle. J'arrête pas de me demander ce que je pourrais changer pour la sauver, et j'en suis venue à une conclusion qui est que... plus je m'éloigne d'elle, plus elle a de chances de vivre.