| 28 octobre 2005
☆
— J'espère que t'as pas mis de champignons dans la soupe, Noa aime pas ça.
— Je fais à manger pour cette petite depuis l'école primaire, Keisuke. Je connais parfaitement ses goûts, rétorqua la quarantenaire de son air le plus satisfait. Préviens-moi juste quand ta chérie arrive, d'accord ?
Le visage animé en une moue contrariée, Baji toisa sa mère un instant. Elle était souriante - plus que d'habitude - et bien qu'elle avait toujours apprécié Noa, jamais sa venue à la maison n'avait eu l'air de lui plaire autant.
— J'ai jamais dit que c'était ma copine. Pourquoi tu dis ça d'un coup ?
— L'intuition d'une mère, plaisanta-t-elle. Ah, ça toque à la porte, va ouvrir.
Sur le palier, Noa s'assura une dernière fois que ses cheveux étaient bien placés et serra nerveusement le dessert qu'elle avait apporté entre ses mains. C'était idiot, elle avait passé cette porte et dîné ici des dizaines de fois déjà, elle n'avait aucune raison d'en être stressée. Mais elle l'avait toujours fait en tant qu'amie de Baji, jamais depuis qu'ils s'étaient avoués leurs sentiments. Que ferait-elle si son hôte devinait ce qu'il se tramait et ne voulait pas d'elle pour tenir ce rôle dans la vie de son fils ? Avoir déçu Daitan et ses amis du Toman lui suffisait, elle refusait de devoir ajouter cette femme à cette liste déjà trop longue.
Baji trouva le changement d'attitude de Noa plus ridicule encore que celui de sa mère. Elle eut beau afficher un joli sourire et se tenir bien droite lorsqu'il ouvrit la porte, il perçut immédiatement son anxiété et ne put que soupirer d'un air désapprobateur. Elle portait l'une de ses jupes préférées, blanche et assortie à ses chaussures. Son haut était jaune - Baji ne connaissait rien à la mode mais il s'était toujours dit que c'était la couleur qui lui allait le mieux. Pourquoi doutait-elle ? Il n'avait jamais pensé à officialiser la chose auprès de sa mère mais il savait que Noa était tout ce qu'elle lui souhaitait. Polie, sage, pas de ceux qui passent leur temps à se battre ou à brûler des voitures. Elle avait tout pour plaire.
— Elle sait déjà et elle a l'air contente, respire un peu, fit-il alors.
Noa écarquilla les yeux tout en le suivant à l'intérieur, le visage rouge.
— C'est encore pire, répliqua-t-elle à voix basse. Je vais être trop gênée.
— T'as plus peur de devoir regarder ma mère dans les yeux en sachant qu'on sort ensemble que de traîner avec des criminels ?
— C'est pas pareil, argumenta Noa. T'es sûr que tu veux que... ce soit si sérieux ? C'est ta mère, quand même. Si elle est au courant, il faut que ça dure sinon elle viendra m'attraper par le col pour me faire payer le temps que je vous aurai fait perdre.
— Elle te fait peur ?
— Peut-être un peu, et alors ?
La sincérité de sa réponse fit rire Baji, alors elle n'eut d'autre choix que de rire avec lui en secouant la tête. Il avait peut-être raison. Cette femme la connaissait depuis l'enfance et elle n'avait jamais rien eu à lui reprocher. Quant au sujet du sérieux de leur relation, Baji ne chercha même pas les bons mots pour exprimer à quel point la question était bête. Ils n'étaient peut-être que des collégiens mais Noa occupait le centre de ses pensées depuis bien trop longtemps pour qu'elle puisse se permettre de penser que ce qu'ils partageaient ne durerait pas. Pour remédier à cela et puisqu'ils en étaient à officialiser les choses sur un coup de tête, il eut une simple idée qui l'avait déjà traversé à plusieurs reprises sans qu'il n'en fasse quoique ce soit. Il vérifia rapidement que sa mère était toujours occupée dans la cuisine et reporta vite son attention sur l'adolescente, incapable de ne pas sourire avec arrogance rien qu'en imaginant la couleur que prendrait son visage dans les secondes qui suivraient.
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𝗕𝗘𝗗 𝗢𝗙 𝗥𝗢𝗦𝗘𝗦 ; tokyo revengers
Hayran KurguAsuga Yano ne souhaite pas grand chose, si ce n'est acquérir le pouvoir nécessaire pour se frotter au Tokyo Manjikai qui paraît dominer tous les autres gangs de la ville, et n'a pas peur de se salir les mains et la conscience pour parvenir à ses fin...
