| 1er décembre 2005
☆
— Qu'est ce que tu fais là ?
Daitan ne releva pas la tête et ne jeta pas un regard en arrière, peu surprise de le trouver là lui aussi malgré l'heure tardive. Les yeux rivés à cette bague si particulière qu'elle tenait entre ses doigts comme pour se convaincre qu'elle se trouvait bien ici et non pas à sa place légitime, elle n'eut ni la force ni la volonté de dissimuler ses inquiétudes à celui la connaissait de toute manière assez bien pour les deviner même sans un mot.
— Et toi ? lança-t-elle alors.
Le manteau de son uniforme seulement posé sur les épaules, Mikey s'installa une marche plus haut que son amie devant ce Sanctuaire qui avait vu passer tant de parts de leur évolution. Il termina son Taiyaki tout en prêtant attention à l'objet que Daitan inspectait encore et encore sous toutes les coutures comme s'il allait lui révéler le secret de cet avenir injuste qu'elle ne comprenait pas.
— J'aime bien venir ici souvent pour me rappeler le temps où tous les fondateurs étaient là, répondit-il. On n'est plus que la moitié, maintenant.
— C'est vrai, reconnut Daitan. Ça me manque aussi. L'époque où on vous suivait partout et où j'espèrais secrètement faire partie du Toman un jour. Noa me disait toujours de me concentrer sur l'école plutôt que de choisir cette voie, pouffa-t-elle de rire.
— Pourquoi t'as sa bague ?
L'adolescente laissa un soupir lui échapper, aussi fatigué que défaitiste. Elle n'avait plus observé ce bijou depuis si longtemps qu'elle en avait oublié les détails, le motif abstrait gravé d'un tracé léger dans l'argent, les usures faites par le temps. Qu'elle puisse constater ces minuscules informations représentait une douleur à laquelle elle avait longtemps pensé être immunisée. Elle n'était plus rien pour Noa, ou du moins Noa œuvrait pour qu'elle ne soit plus rien dans sa vie. Peut-être se retrouveraient-elles dans le futur, mais qui seraient-elles alors ?
— Elle est dans le Shirohebi, maintenant. Je peux pas être amie avec une potentielle adversaire. Et elle me déteste, si tu veux tout savoir.
— Comme si c'était possible !
Perplexe, elle tourna enfin la tête dans la direction de son ami le plus cher qui lui offrit l'un de ces sourires d'une bienveillance qu'il n'offrait qu'à ceux sans qui la vie ne l'intéresserait plus.
— Vous êtes amies depuis l'enfance et tu lui as sauvé la vie plusieurs fois, argumenta-t-il. On s'en fout qu'elle soit dans un autre gang, ça s'oublie pas. On n'a pas arrêté d'aimer Baji quand il a voulu nous lâcher, pas vrai ?
Une simple mention de Baji suffit à forcer Daitan à détourner le regard afin de cacher au mieux l'émotion qui s'en était emparée. Il avait été son meilleur ami, un pilier autant pour la vie de Mikey et la sienne que pour l'équilibre du Toman, et voilà qu'elle faisait volontairement du mal à Noa au nom d'une théorie qu'elle ne pouvait même pas prouver. Peut-être mourrait-elle quelque part dans les douze années à venir malgré cet éloignement forcé, et à quoi aurait alors servi toute cette comédie ? Les hypothèses infinies la rendaient malades, presque autant que de savoir qu'elle décevait si facilement la mémoire de l'un de ses frères de cœur.
Bien que peu habitué à devoir se mettre au niveau des autres et comprendre leurs émotions, Mikey fit l'effort pour elle qui l'avait toujours fait pour lui, et descendit d'une marche pour s'asseoir à ses côtés. C'était habituellement l'inverse ; il se laissait aller et, par un miracle qu'il ne savait nommer, elle comprenait et l'apaisait en silence. Ce jour-ci pourtant, il vit la personnification de son cœur s'affaisser sous le poids de sentiments trop lourds pour elle et ne le supporta pas, alors il fit ce qu'il faisait de mieux et se fit comprendre par des gestes plus que par des mots en posant une main sur celles de Daitan qui trituraient encore le pauvre bijou. Cette intervention la fit au moins arrêter et se tourner vers lui.
VOUS LISEZ
𝗕𝗘𝗗 𝗢𝗙 𝗥𝗢𝗦𝗘𝗦 ; tokyo revengers
FanfictionAsuga Yano ne souhaite pas grand chose, si ce n'est acquérir le pouvoir nécessaire pour se frotter au Tokyo Manjikai qui paraît dominer tous les autres gangs de la ville, et n'a pas peur de se salir les mains et la conscience pour parvenir à ses fin...
