| 27 novembre 2017
☆
— Maman... T'avais dit qu'il serait là.
Après avoir balayé la salle agitée du regard une énième fois, le petit garçon leva des yeux pleins de déception en direction de sa mère. Celle-ci ne put que lâcher un soupir las, les deux mains posées sur les épaules de l'enfant avec l'espoir de l'apaiser ainsi. Elle ne dévia son attention de lui que pour sortir son téléphone de sa poche et constater avec un certain mécontentement qu'aucun message ni appel ne lui avait été adressé en retour des siens. Cela ne lui ressemblait pas, pourtant. Il avait promis, et peut-être était-il parfois malhonnête, certes, mais jamais envers elle et encore moins envers leur fils.
Malgré le peu de place qu'ils avaient ainsi placés debout entre deux rangées de sièges, la trentenaire se baissa jusqu'à se trouver à la hauteur du petit. Leurs yeux d'un bleu identique se trouvèrent tandis qu'elle relevait son menton de cette main toujours parée de son alliance. Sous les projecteurs un peu lointains de la scène où il devrait bientôt se tenir avec ses camarades, il se fit la réflexion que les cheveux de sa mère semblaient plus rouges que roses.
— Écoute, trésor, je sais pas pourquoi il est pas encore là mais je suis sûre qu'il va pas tarder. Et si c'est pas le cas, je t'encouragerai pour deux, sourit Asuga. Ce sera sa perte.
— Tu le gronderas ?
— Bien sûr que oui, pour qui tu me prends ? Te manquer de respect c'est me manquer de respect à moi.
Par les gestes les plus doux qu'elle était capable de fournir - il n'y avait que lui pour y avoir droit - elle chassa le pli soucieux qui avait pris place entre ses sourcils presque aussi blonds que ses cheveux et vint relever les coins de ses lèvres pour le voir enfin sourire. Ses joues encore rebondies reprirent un peu de leurs couleurs tandis que son enthousiasme pointait à nouveau le bout de son nez dans son cœur déçu. Le baiser que sa mère déposa au sommet de son crâne acheva de le rassurer.
— Peut-être qu'il va juste arriver en retard parce qu'il a été retenu au travail, t'en fais pas.
— Je sais même pas ce qu'il fait comme travail...
— Et c'est très bien comme ça, répondit Asuga dans un rire nerveux. Allez, file te préparer avec tes copains et je vais essayer de le rappeler.
Le gamin ne se fit pas prier, pressé de prouver à tout le monde qu'il était le meilleur de la troupe de théâtre de son école et de faire grandir la fierté que sa mère lui portait. Asuga l'observa s'éloigner le sourire aux lèvres, puis laissa ce dernier retomber dès que son fils fut hors de son champ de vision. Elle s'arma à nouveau de son téléphone, les lèvres pincées dans une expression contrariée. Que pouvait-il faire de plus important que venir assister à ce spectacle dont leur enfant parlait depuis des semaines ? Cette question, elle se la posa tout en continuant à l'appeler quand bien même elle tombait toujours sur le répondeur et durant tout le temps qu'il fallut aux petits pour quitter les coulisses et commencer à jouer le premier acte de leur pièce ; elle se la posa bientôt avec plus de souci que de mécontentement parce qu'elle ne voyait aucune raison valable à cette absence, alors que faisait-il ?
Quand enfin elle se résigna à suivre la représentation seule et à se montrer enjouée malgré cet imprévu, son téléphone vibra dans la poche de sa veste. Sans cesser de prêter attention au visage animé de son petit garçon en plein monologue sur cette scène trop grande pour lui, elle l'en extirpa, lut le nom qui figurait sur l'écran avec agacement, puis décrocha.
— Sérieusement, commença-t-elle à voix basse pour ne pas déranger les autres parents, tu lui avais promis ! Qu'est-ce que tu fous, Ran ?
— Asuga.
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𝗕𝗘𝗗 𝗢𝗙 𝗥𝗢𝗦𝗘𝗦 ; tokyo revengers
FanfictionAsuga Yano ne souhaite pas grand chose, si ce n'est acquérir le pouvoir nécessaire pour se frotter au Tokyo Manjikai qui paraît dominer tous les autres gangs de la ville, et n'a pas peur de se salir les mains et la conscience pour parvenir à ses fin...