| 14 janvier 2006
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Au cours des deux jours qui s'écoulèrent suite à la révélation de ce qui opposait Mei à Asuga, cette dernière ne mentionna rien de son altercation avec Ran et ne parla plus de Daiki non plus. Avec Noa, elle agit comme si rien ne s'était passé, lui fit à manger ce qu'elle voulait, la laissa piquer ses vêtements et lui parla des affaires du Shirohebi - leur quotidien habituel, donc. Noa n'osa pas tenter d'en savoir plus. Certes, elles étaient amies et Asuga se livrait toujours plus facilement auprès d'elle que de n'importe qui, mais Noa jugea que si elle souhaitait en parler, elle le ferait d'elle-même. Ce qui n'arriva pas en ces deux jours complets qu'Asuga passa à surveiller son vieux téléphone plein de stickers, l'air d'attendre quelque chose sans pour autant avoir la moindre idée de ce qu'elle aurait fait s'il s'était subitement mis à sonner.
L'éventualité ne se présenta qu'au beau milieu de la nuit du treize au quatorze janvier, alors que la jeune femme se retournait pour la énième fois entre ses draps sans trouver le sommeil. La moitié du visage enfoui dans son oreiller et les paupières closes uniquement par principe, elle extirpa une main de sous sa couette pour la tendre en direction de sa table de chevet avant même de comprendre que son téléphone vibrait. Ce ne fut que lorsqu'elle ouvrit un œil confus sur le minuscule écran illuminé d'un nom familier qu'elle saisit la situation et se redressa aussitôt, une moue contrariée déformant ces traits fatigués. Au moins, il ne plaisantait pas en affirmant qu'il ne la laisserait pas se débarrasser de lui si facilement.
Pour Asuga, la curiosité se fit presque aussi forte que l'envie de fuir pour toujours. Elle n'était pas égoïste au point de ne pas être capable d'avouer ses torts ; ses nerfs avaient lâché deux jours plus tôt et Ran en avait payé les frais sans trop de raison, elle le savait. Peu importe combien d'éléments elle trouvait à lui reprocher, elle avait plus fauté que lui, et pourtant il l'appelait. Elle était incompréhensible et il lui courait après sans aucune honte, s'assurait lui-même qu'elle ne sabote pas la seule chose qu'elle voulait vraiment. Cette pensée fit naître un sourire idiot sur les lèvres de la jeune femme, qu'elle chassa tout aussi vite en se rappelant qu'ils étaient aussi associés, tous deux reliés au Tenjiku. Peut-être l'appelait-il seulement par devoir. Ou bien il avait un problème.
Exaspérée par son propre comportement, Asuga se dépêcha de décrocher avant de se voir céder à des angoisses qui ne lui ressemblaient pas et juste à temps pour ne pas manquer l'appel.
Stupides, voilà ce qu'ils étaient. Aucun autre mot ne lui vint à l'esprit lorsqu'elle perçut un très léger soupir soulagé de l'autre côté de l'appareil. De sa main libre, elle cacha son visage comme s'il avait été là pour la voir et ferma les yeux en secouant la tête comme s'il se trouvait face à elle. Elle ne pouvait pas le blâmer d'avoir envisagé l'idée qu'elle ne réponde pas, il la connaissait assez pour savoir qu'elle en aurait été capable - ce qui l'aurait certainement poussé à venir toquer directement à sa porte. L'idée la fit sourire à nouveau.
— Je te réveille ? tenta Ran.
Le regard d'Asuga trouva le réveil posé sur sa table de chevet. Trois heures du matin.
— Oui, répondit-elle par réflexe avant de se corriger. Non, j'ai menti. Je dormais pas.
— Je me disais aussi.
— Il y a un problème ?
L'absence de réponse immédiate chassa de ses traits toute trace d'espoir. Elle oublia pourtant de ressentir le malaise qui aurait dû l'atteindre en imaginant qu'il la contactait par profit et non pour arranger les choses, trop concentrée sur le besoin de savoir ce qui avait pu arriver pour penser à sa propre fierté.
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𝗕𝗘𝗗 𝗢𝗙 𝗥𝗢𝗦𝗘𝗦 ; tokyo revengers
FanficAsuga Yano ne souhaite pas grand chose, si ce n'est acquérir le pouvoir nécessaire pour se frotter au Tokyo Manjikai qui paraît dominer tous les autres gangs de la ville, et n'a pas peur de se salir les mains et la conscience pour parvenir à ses fin...
