Chapitre 15 : Je gagne toujours à "Qui a buter le plus de salopard ?".

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Lynn : 


Je soupire, affalée sur mon sofa. 

Je suis crevée.

Mon appel vidéo avec les Bloody Flowers vient de se terminer, et apparemment, ils seraient alliés avec un gars qui aurait tout un gang de super-espions. Karlon va appeler leur chef, et essayer d'obtenir leur aide.

Ouais, bah il faudra au moins ça contre ces monstres de Dark Buggs...

Ils ne plaisantent vraiment pas sur l'espionnage. A vrai dire, ils plaisantent rarement...

Quand j'étais à leur service, ils me demandaient souvent de faire des choses...Des choses bien trop horribles, même pour moi.

Je me souviens encore de leurs cris, aux espions démasqués...

De leurs suppliques...

De leurs hurlement de douleurs...

C'était inhumain.

Mais je devais le faire. Je devais le faire pour survivre...

Ce qui ne veut pas dire que je ne regrette pas.

Les cris... Les hurlements...

Ils tournent en boucle dans ma tête... Ma respiration s'accélère, et soudain je plaque mes mains sur mes oreilles.

Fort... C'est trop fort...

Mon souffle devient erratique, alors que la panique me sert la gorge. Bordel, c'est tellement fort, tous ces cris...

De qui proviennent-ils ?

Je ne sais plus, il y en a trop...

Je cours jusqu'à ma chambre, et fouille dans mes tiroirs à la recherche de mon téléphone et mon casque, alors que je me sens perdre pieds. Finalement, je réussi à les retrouver, et les attrape.

Je pose le casque sur mes oreilles, et me saisit de mon téléphone, les mains tremblantes.

J'arrive à connecter les deux objets, et à mettre ma playlist la plus bruyante. 

J'augmente ensuite le volume bien au-delà de la limite maximum, me fichant d'endommager mon audition dans la manœuvre.

Je veux juste que le vacarme dans mon crâne se taise...

Ma tête va exploser, c'est horrible..

Trop.

Trop.

Trop, il en a trop.

TAISEZ VOUS BORDEL !

LA FERME !

STOP !

Il en a beaucoup trop, c'est insoutenable...

Je vais vomir, j'en peux plus...

Faites que ça s'arrête, pitié...

Quand la musique démarre, je me concentre sur cette dernière, hurlant mentalement chacune des paroles que je connais trop bien.

Mon hurlement mental arrive finalement à résonner plus forts que le reste de mes souvenirs floues et violement bruyants.

Et j'arrive à me recentrer sur ça.

J'arrive à me calmer doucement, pressant de toutes mes forces mon casque contre mes oreilles.

Le son me déchire les oreilles, mais je m'en moque. Ça m'aide.

Bloody FlowersOù les histoires vivent. Découvrez maintenant