Chapitre 9 : Et donc, on fait quoi maintenant ?

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Lynn :


- Maëlle, tu pourrais arrêter de tourner en rond, s'il te plaît ?

Il est neuf heures du matin et depuis que je lui ai fais le récap' de ma soirée, elle est sur les nerfs. 

C'est vrai qu'avec la frayeur que je lui ai causé quand, après avoir réussi à fuir les flics avec l'autre conasse, elle a reçu un appel du commissariat qui lui demandait de venir me chercher, je lui devais bien des explications...

Je ne lui est bien sûr pas tout dit, je me suis contenter de la partir ou je tabasse Madame Muscles, et celle où je finis au poste pour de mauvaises raisons. 

J'ai passé sous silence ma discussion avec le flic roux... J'ignore encore quoi en penser, pour être honnête. 

Pourquoi, bordel pourquoi, de toutes les villes qu'ils auraient pu choisir, ils ont décidés de s'installer ici, pour leur grand come back dans le monde de l'ombre ?!  

Enfin bref. 

Mais bon, évidemment, le peu que j'ai lâché à ma coloc a suffi à la faire paniquer...

- Bordel mais Lynn, comment tu peux rester aussi calme ?! s'exclame t'elle, en se rongeant les ongles et accélérant son allure.

Je me contente de souffler sur ma tasse de café, adossée au mur, et prête à partir à ma prochaine heure de cours. Je hausse finalement les épaules en réponse à sa question, me doutant qu'il valait mieux que je la ferme. Elle repart aussitôt :

- T'as frappé une meuf jusqu'à l'inconscience, putain ! Quand Léna m'a appeler à deux heures du mat', en larmes, parce qu'elle avait trouvé une meuf qu'elle croyait morte dans sa cuisine, et qu'elle a dû demander à ses parents de l'emmener à l'hôpital, je l'ai toute suite rassuré et je lui ai promis que cette meuf allait s'en sortir... Mais c'était avant de savoir que c'était toi qui l'avait agresser ! Et si elle succombait de ses blessures ? Ils vont forcément te relier à sa mort, t'étais la seule présente chez Léna quand la police a débarqué ! Je refuse d'être amie avec une fille que je ne peux voir qu'une fois par mois, dans un PUTAIN DE PARLOIR DE PRISON !

J'avale une gorgée encore bouillante de ma boisson, indifférente. Elle est partie un peu trop loin je trouve...

Alors qu'elle débattait avec elle-même de si elle aurait ou non le droit de me ramener des Doritos en prison, je pose ma tasse, et la rejoins au milieu du salon, lui agrippant les épaules pour la forcer à se concentrer sur moi. Je lui promets :

- Mel, je ne vais pas aller en prison ! Déjà, les chances que cette chère Madame Muscles crève sont vraiment faible, j'ai été gentille. En plus, tu me dis qu'elle a  été prise en charge  la nuit même ! Crois-moi, elle ressortira au maximum avec quelques bleus et un gros mal de crâne. Ensuite, il y avait des tas gens à cette soirée, personne n'a de preuves qui prouvent que c'est moi la responsable de son état.

Elle expire un grand coup, visiblement soulagée par mes paroles. Je lui souris gentiment, puis ordonne fermement :

- Alors maintenant tu vas t'asseoir sur ce canapé, te calmer sur la théine et les scénarios catastrophes, et souffler un coup. Ensuite, tu iras t'habiller parce que je te rappelle que tu as cours cette aprèm, petite maligne.

Elle accepte en grommelant, alors que je lui arrache sa troisième tasse de thé des mains.

Quand Mel stresse, elle se remplie de thé. Ne me demandez pas pourquoi, je n'ai pas d'explication.

J'attrape ma besace et mon téléphone sur la table de la cuisine, puis quitte l'appart après un dernier sourire rassurant pour la fille aux cheveux violets.

Bloody FlowersOù les histoires vivent. Découvrez maintenant