Bloody Flowers

Chapitre 20 : Une histoire qui fait mal...

[ ATTENTION TW : Même message que pour le chapitre précédent. 

Ce chapitre aborde un sujet très sombre à travers le personnage de Charlie, qui est celui des violences sexuelles. Si c'est un sujet sensible pour vous, je vous conseille de sauter certains passages.

Merci d'avance, et bonne lecture !

;) ]

Lynn : 

Les gars ont tous quitté la pièce, me laissant seule avec Chou. 

Cette petite s'est faite détruire par la vie... 

Quand j'ai entendu son histoire, j'ai eu l'impression de sentir mon cœur se faire déchirer en mille morceaux. 

Soudain, je l'entends murmurer :

- Pourquoi... Pourquoi il est comme ça... Pourquoi il m'a fait ça ? 

Je lui souffle, désemparée  :

- Si seulement j'avais une réponse à cette question...

Ses larmes continuent de couler, mais je vois dans son regard hésitant et à sa façon de se mordiller la lèvre, qu'elle aimerait rajouter quelques choses, mais qu'elle n'ose pas. 

Je la rassure, en plantant bien mon regard dans le sien, afin d'appuyer mes propos : 

- Tu sais, si jamais tu as envie de me partager autre chose, tu as le droit de le faire. Ça pourrait te faire du bien ? Mais faut pas que tu te sentes obligée, ok ? 

Elle acquiesce, hésite, puis finalement, elle me chuchote :

- J'aimerais bien te parler encore un peu... Je me dis que ça pourrait peut-être me libérer, tu vois ? 

Je hoche la tête, un sourire encourageant aux lèvres. Je la rassure :

- On est que toutes les deux, et tu peux tout me dire... Dès que tu te sens prête, lâches-toi. 

Elle prend une grande inspiration, et commence, d'une voix chevrotante :

-Tu sais, je...  Au début, tout se passait plutôt bien, avec lui... Avec mon tonton... Mais le troisième jour, il m'a dit que j'avais plus le droit d'aller dehors. Qu'à partir de maintenant, on resterait tout les deux à la maison. J'étais un peu triste, parce que je voulais aller jouer avec mes copines au parc pas loin, mais j'ai dit que j'étais d'accord, je voulais pas qu'on se dispute. Puis... Puis il a laissé ses amis à lui rentrer dans la maison. Il passait tout son temps avec eux, et moi, j'avais juste le droit de regarder la télé... Parfois, il partait et me laissait seule avec eux, parfois c'était eux qui partaient... Mais moi, j'avais le droit d'aller nulle part.

Elle s'interrompt soudain. Bien que j'ai l'horrible sentiment de connaître la suite, je ne dis rien. 

Je ne la coupe pas.

Je laisse se livrer, parce qu'elle m'a dit que c'était ce qu'elle voulait.

Je l'encourage donc à continuer d'un mouvement de tête, une douleur horrible au cœur.

Déjà que ce qu'elle vient de nous confier était ignoble, je sens que la suite l'est tout autant... 

Elle enchaîne d'une voix tremblante :

- Mais...Mais un jour, les amis de mon oncle et lui, ils ont ...Ils ont commencer à être méchants avec moi. Très méchants. J'étais assise sur le canapé, je regardais la télé, et... Et... Et ils se sont mis à me toucher. Moi, je voulais pas, j'te jure, je voulais pas ! Je leur ai dit que je voulais pas, tu sais... Mais ils m'ont pas écouter. Ils ne m'écoutaient jamais... Je croyais au début que c'était comme pour faire un câlin, tu vois ? Mais je sais au fond que c'était pas ça du tout. Et puis, de toute manière, les amis de mon oncle, je voulais pas leur faire un câlin ! Je les connaissais même pas ! J'étais mal à l'aise, j'étais gênée... Je sentais bien que c'était mal, qu'on ne devait pas faire ça. Alors j'ai hurler, je les ai tapé et je les ai poussé. C'était pas très gentil, mais j'ai pas trop réfléchi, je l'ai juste fait... Peut-être que c'est un peu de ma faute, j'en sais rien... Et là, ils... Ils se sont mis à hurler aussi, et à me taper aussi. A m'insulter, à me donner des coups et pieds, des coups de ceinture et des coups de poings. Je m'en souviens pas très bien, c'est un peu flou dans ma tête, mais je sais juste que j'ai pleuré, que j'ai eu très mal et qu'à la fin j'avais plein de bobos partout...