Chapitre 8 : Ça, c'est une très mauvaise idée...

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Rhodes :

Sur le chemin du retour , il règne dans la voiture un silence de mort.

Flynn, au volant, tapote du doigt à un rythme régulier sur ce dernier, alors que Log à la jambe qui tremble et que Red se ronge les ongles.

On a retrouvé nos deux acolytes dans la voiture à la sortie du commissariat, ils ont eu la bonne idée de s'enfuir avant l'arrivée des flics, et d'aller chercher Karlon.

Enfin, je suis moins sûre que la deuxième idée soit vraiment excellente.

Entre rester plus longtemps en garde à vue où me confronter à Karlon, je ne sais pas ce que je préfère....

Tous les signes de stress de mes partenaires me ramènent au moment présent.

Ils sont les seuls à stresser aussi bruyamment, parce que Flo est bien trop fatiguée pour s'agiter et que Karlon ne dit plus rien, il se contente de me fixer d'un air sévère.

Moi, je suis dans mes pensées.

Depuis que les flics nous ont embarqué, mon cerveau retourne la situation dans tous les sens pour tenter de trouver une solution.

Je n'ai jamais échoué à une mission de Karlon, je n'ai aucune envie de commencer aujourd'hui.

Surtout que ce mec était sa seule solution pour retrouver sa nièce...

Merde, il va me buter.

Sans les informations du chef des déserteurs, nous ne pourrons jamais remonter jusqu'au trafic...

Soudain, je me rappelle un détail.

Le téléphone que je lui ai pris !

Je le sors donc de la poche avant de ma veste, et tente de l'allumer.

Merde, pour l'ouvrir il faut un code... Je demanderais à Log de le craquer plus tard, là, je sens que j'ai tout intérêt à faire profil bas.

On arrive finalement au manoir. On quitte tous les six la voiture, et aussitôt nous sommes sortis que Karlon remonte les escaliers à grands pas rapides et nous ordonne d'un ton sans appel de le suivre.

On finit donc tous dans son bureau.

La pièce est sombre, de longs rideaux rouges filtrent la lumière pour une ambiance macabre, alors que tout le mobilier est fait en bois sombre, et que seul quelques bougies dispersés ici et là entre le fouillis de papier, de livres et de documents importants éclairent la pièce.

Le vieux s'installe dans son gros fauteuil en cuir noir, face à son large bureau en chêne massif.

Il appelle les domestiques, qui débarquent quelques secondes plus tard, une théière, un petit bol rempli de morceaux de sucre et une tasse en porcelaine fine aux mains.

Ils installent tout ça devant leur chef, qui les congédient ensuite d'un hochement de tête et d'un léger remerciement.

Il nous fait ensuite signe de nous asseoir race à lui, dans les deux chaises aux coussins moelleux prévus à cet effet.

Flo, qui est le plus crevé de nous, s'installe sur l'une d'elle et les gars me laissent l'autre, restant debout derrière nous.

Le vieux prend le temps de remplir sa tasse, de déposer un morceau de sucre dans cette dernière, de touiller doucement et de souffler un long moment, avant d'avaler lentement une gorgée.

Il laisse traîner ce silence froid et terrifiant, ainsi que le suspens de la punition à suivre.

Je sens que les mecs derrière sont extrêmement tendus.

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