Chapitre 22 : Cinéma à la maison !

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Rhodes : 


Je me relève, et me racle la gorge, gêné. Elle finit par faire de même, essuyer les dernières traces de ses larmes et prendre une grande inspiration, comme pour se donner du courage.

Elle se recoiffe ensuite, puis lâche finalement, en fuyant mon regard :

- Hum... Merci. Je sais pas pourquoi t'as fait ça, mais , euh... Merci, vraiment. Rien ne t'y obligeait.

Je passe ma main dans ma nuque, lui répond d'une voix basse : 

- C'est normal...

Elle plante alors son regard dans le mien, et m'avoue :

- Non, ça l'est pas. Pas pour moi. C'est, hum... 

Elle se racle la gorge, encore moins à l'aise que moi. 

- C'est plutôt rare qu'on se soucie de mon état, et qu'on prenne soin de moi, lâche-t-elle rapidement. D'habitude, c'est plutôt moi qui prends soin des autres, tu vois ? Donc, euh... Ouais, merci.

J'acquiesce lentement, mais mon regard tombe alors sur son cou.

Elle saigne.

Je lui montre d'un petit coup du menton, et l'interroge :

- Ca fait pas mal ?

Elle me jette d'abord un regard confus, puis comprend de quoi je parle, et plaque sa main sur sa peau abimée.

- Oh ça ?! Non, ça va.

J'attrape doucement son poignet, et lui fais signe de me suivre. Elle roule des yeux, mais dissimule trop tard le petit sourire amusé qui a étiré ses lèvres.

Je la dirige donc vers une salle de bain vide, puis fouille dans un des tiroirs, à la recherche de la trousse de secours. Elle s'assoit alors sur le rebord de la baignoire, et tend les mains pour récupérer le désinfectant et les cotons que je viens d'attraper. 

Mais je secoue la tête, et décide de m'en charger moi-même. 

Je crois qu'une part de moi ne veut pas rompre cette sorte de bulle dans laquelle on est tout les deux. 

Et dans laquelle on ne déteste pas vraiment... 

Alors je continue de prendre soin d'elle, juste pour que cette bulle n'explose pas. 

Pour ne pas retrouver la fille que je déteste d'habitude et rester avec cette Lynn là. 

Parce que elle, je la comprends. Bien plus que ce que je suis prêt à avouer.... 

Je commence donc à imbiber un coton, avant de le poser doucement sur sa peau. Elle grimace très rapidement, mais reprend très vite une tête neutre.

Je lui souris :

- Tu peux te recoudre ici en riant aux éclats, mais un peu de désinfectant te fait grimacer ?

Elle me regarde étrangement, puis m'interroge :

- J'ai ri ? Putain, 52 est encore plus dérangée que ce que je pensais...

Je fronce les sourcils, tout en continuant mon travail :

- Mais je comprends pas... Numéro 52, tu la considères comme une autre personne ?

- Non, ce n'est pas vraiment une identité à part entière. Elle est juste un bug de mon cerveau, une partie de moi. Une partie sombre... Dangereuse. C'est un trait de caractère que je passe la plus grande partie de mon temps à enfouir... À cacher.

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