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Nabil venait de laisser Belle devant les portes de son lycée, lui déposant un baiser sur son front avant de la laisser s'éloigner de lui. Il est inquiet pour elle, ce matin elle a refusé que celui-ci lui apporte de quoi manger, lui sortant une excuse idiote pour qu'il arrête d'insister. Évidemment il ne lui a rien imposé même si après-coup il se dit qu'il aurait peut-être du. Il a lui-même connu les heures de cours sans rien dans le ventre depuis la veille et les crampes d'estomac que cela engendre, et il n'ose pas imaginer que sa propre petite amie souffre du même mal sans qu'il puisse l'aider. Il se sens démuni face à la situation et ça il se le refuse, alors il quitte la zone scolaire pour se rendre dans le supermarché du coin, un Intermarché plus exactement. Dans sa tête c'est clair, il va aller lui faire un plein de courses, juste le nécessaire pour qu'elle puisse manger à sa faim sans avoir à se restreindre par peur de manquer. Personne ne devrait à avoir à choisir quand il s'agit de se nourrir se dit-il en soupirant.
Il saisit un panier après avoir franchis les portes du magasin puis part directement en direction des rayons intéressants à son goût. Il sait ce qu'elle aime, ils se ressemblent beaucoup et partagent quasiment les mêmes goûts en matières de bouffe. Il saisit d'abord des conserves, des raviolis aux légumes, des petits pois accompagnés de carottes, des haricots verts. Il prend ensuite des pâtes, plusieurs sortes puis ressort de ces rayons le panier déjà chargé à la moitié. Pour remplir l'autre moitié il se dirige dans le rayon biscuits, et comme dans les autres allées il ne regarde pas les prix et charge sans ménagement, il veut lui faire plaisir en plus de l'aider dans cette période gênante.
Un pack d'eau dans une main, un sac cabas remplie dans l'autre, Nabil dépose fièrement le tout dans le coffre de sa voiture en ayant cette sensation d'avoir accomplie quelque chose de grand ce matin. Il referme le coffre dans un claquement discret et rejoint la place conducteur de sa voiture en prenant quelque instant pour chercher les doubles des clés de chez Belle dans sa boîte à gants, il les a déposé ici le jour où celle-ci le lui à offert. Lui aussi à fait ce geste de lui donner les doubles de chez lui sans avoir consulté Tarik avant ça, ne trouvant pas ça utile. Encore une preuve que Nabil éprouve un immense amour pour sa petite amie.
De son côté Belle, accompagnée de Maëlle, est installée dans le self de son lycée, un plateau surchargé devant elle. Elle joue délicatement avec une pomme rouge entre les mains en écoutant ce que sa meilleure amie a à lui dire. Elle est connue dans son lycée pour êtres la fille douce, discrète et souriante même si des bruits de couloirs disent que l'année dernière c'est belle et bien elle qui a agressée cette ''pauvre fille'' dans les toilettes du lycée. La vérité c'est qu'elle subissait un atroce chantage de la part de cette Ophélie, dieu sait comment mais cette jeune femme connaissait la situation de Belle, des parents absents et une vie d'adolescente pas vraiment ordinaire, et celle-ci la menaçait de tout révéler à la vie scolaire si elle ne lui apportait ce qu'elle le lui demandait en temps et en heures. Une pression que Belle a su supporté qu'un temps, la peur d'être placée en foyer lui en était insupportable alors elle a agit. Un matin quand Ophélie était entrée seule dans les toilettes pour parfaire sa troisième couche de maquillage Belle est entrée à son tour en veillant à c'que personne ne la voit. Elle verouilla la porte des WC et s'approcha de sa cible telle une lionne en chasse d'une proie, dans le silence et tapit dans l'ombre. Puis elle bondit sur cette jeune femme quand celle-ci baissa les yeux pour regarder dans son sac de cours. Belle se jetta littéralement sur elle, une main sur sa bouche et son autre bras autour de son cou, elle lui chuchota quelques mots à son oreille en resserrant sa prise : " Tu ne sais pas de quoi je suis capable Ophélie, ici je joue un rôle pour paraître aussi banale et insipide que toi. J'ai appris à être une autre personne pour ne pas éveiller les soupçons sur mon vrai visage. Je suis persuadée que tu n'aimerais pas le voir, que tu n'aimerais pas perdre accidentellement la vie dans les escaliers du lycéen où dans la forêt qui longe le self quand tu pars fumer ton canabis en pensant être seule et en sécurité là-bas. Je t'ai observée Ophélie, je connais chacune de tes habitudes, tes mimiques insupportable et ton rire de pétasse qui me pète les tympans à longueur de journée. Je te connais bien plus que toi même Ophélie, et je ne manquerais pas d'imagination pour te rendre la vie insupportable si tu continues à me harceler comme tu essaies pitoyablement de le faire.''
