Chapitre 2

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Ophélie tomba soudainement par terre au milieu de son cours d'espagnol, le dernier de la journée, et de la semaine.

D'abord, sa tête avait commencé à s'incliner un peu vers le bas avant que tout son corps n'abandonne et qu'elle ne tombe sur son amie qui était assise à côté d'elle. Le corps d'Ophélie tombant si soudainement, sans aucun signe passé de détresse antérieure, avait empêché son voisin de l'aider plus tôt et elle était lourdement tombée de sa chaise. Ophélie, qui était de très bonne humeur avant le début du cours et pendant le début de celui-ci, avait été très réactive et dans la meilleure santé possible, l'évanouissement avait surpris tout le monde, même ses camarades de classe avec qui elle n'avait jamais parlé.

Le corps se cogna bruyamment contre le sol en lino beige dont tout l'étage était recouvert, l'enseignante, une Espagnole bien envelopée et à la prononciation française horrible, est tombée en silence en regardant la fille inconsciente dans sa classe, son stylo toujours à la main contre le tableau blanc. Elle n'était pas la première à faire quelque chose.

Ses deux amies, les amies d'Ophélie, se levèrent rapidement et éloignèrent les bureaux d'elle pour lui donner de l'espace et tirèrent la fille dans une meilleure position, essayant de la réveiller. Puis les autres élèves se sont mis au travail et ont ouvert les fenêtres qui bordaient le côté gauche de la pièce, l'un d'entre eux quittant la salle de classe pour se rendre au secrétariat de l'école, où il espérait pouvoir apprendre que l'infirmière de l'école était, pour une fois, présente dans l'établissement.


Mme Gimenez, après avoir été figée pendant une bonne dizaine de minutes, se mit enfin au travail et ferma le capuchon de son stylo avant de se diriger vers les trois filles par terre.

« Elle ne va pas bien ? » Demanda-t-elle sans comprendre à ses élèves.

Son amie, choquée par son manque de professionnalisme, rétorqua rapidement. « Non mais oh ! Croyez-vous qu'elle tombe dans les vapes comme ça ? Non ! Elle ne va pas bien ! » La frustration était claire dans sa voix.

Flora essaya, avec Amélia, de la réveiller. Utilisant un de leurs cahiers pour faire du vent sur son visage, ou lui mettre la tête entre leurs jambes, ou même lui tapoter doucement le visage, dans l'espoir qu'elle se réveille. Ophélie était une fille qui était toujours ouverte sur sa santé, si elle n'allait pas bien, elles l'auraient su, et si elle était de très bonne humeur aussi.


L'élève qui avait quitté la classe est revenu assez vite, mais les nouvelles qu'il a apportées n'étaient pas bonnes. L'infirmière n'était pas là et l'école ne pouvait pas appeler une ambulance pour un évanouissement à moins que la victime n'ait pas réagi pendant plus d'une demi-heure.

Alors la classe attenda calmement autour de leur camarade de classe jusqu'à ce qu'elle se réveille, ce qu'elle a fait. Après 28 minutes de rien, elle ouvrit doucement les yeux.


Mais elle ne reconnaissait rien de ce qui l'entourait, surtout la langue que parlaient les gens, les mots apparemment si étrangers. Son corps fut doucement poussé par Flora jusqu'à ce qu'elle soit assise, lourdement allongée sur son amie. Amelia a amené la bouteille d'eau d'Ophélie près d'elle après avoir ouvert le couvercle.

Sa tête secoua alors qu'elle s'asseyait, des visages jeunes et inconnus tout autour d'elle, tous du même âge, approximativement. Ses yeux n'avaient pu se focaliser sur rien, tout était flou, mais elle avait quand même pris l'eau devant elle, les doigts avec lesquels elle la tenait étaient différents d'habitude, plus mous. Mais rien ne semblait être analysé dans son cerveau pour le moment, l'adolescente buva avec précaution l'eau de la bouteille.

La Raison? - Yoon Jeonghan  [✔]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant