La Raison? - Yoon Jeonghan [✔]

Chapitre 43

Ophélie ne pouvait pas s'inquiéter pour ses parents qui la suivaient pendant qu'elle travaillait au bureau. Pledis était un endroit très fréquenté lorsqu'un comeback devait avoir lieu. Et Seventeen travaillaient dur, tout comme le reste des équipes. Le comeback était fixé en janvier. C'était donc maintenant qu'il fallait que tout soit prêt. À la fin du mois, le clip devrait être filmé, et il fallait donc s'occuper des tenues et tout autres designs maintenant.

Ophely aidait donc les personnes de sa filière car les designs devaient être validés, mis à jour etc. Ses parents ne pouvaient pas suivre, se contentant de surveiller leur fille alors qu'elle travaillait aisément avec les autres et pratiquait la langue qu'ils souhaitaient au moins comprendre. Ils la regardèrent se déplacer. Avec facilité. Cela les perturbaient. Voir leur fille être en phase avec des personnes beaucoup plus âgées qu'elle, spécialistes dans leur domaine, et comparer avec comment elle était au lycée. Reclus, un peu en retrait, jamais en avant et essayant toujours de se fondre dans le décor. Ça lui faisait du bien. Ils ne pouvaient pas le nier.

C'était leur matinée, regardant Ophélie là où elle était depuis trois mois. Ils n'osaient pas l'interrompre alors qu'elle était à son bureau, en train de travailler à travers quantités de papiers. Ils ne pouvaient pas dire s'il s'agissait d'un ouvrage officiel ou des révisions de cours, car tout était en coréen.

Ça a frappé son père plus durement qu'il ne l'aurait cru.

Sa fille n'était plus sa petite fille qui était élève en terminale au lycée. Elle n'était pas petite. Et il ne la connaissait plus très bien. Elle les tenait au courant de ce qui se passait dans sa vie. Mais il y avait tellement plus encore. Des différences subtiles au début. Par exemple, la façon dont elle était ouverte et allait vers les gens autour d'elle pour obtenir des conseils et d'autres choses (il ne savait pas encore ce qu'elle disait aux gens). Ou comment elle avait changé physiquement, sortant et n'étant plus en boule courbée sur elle-même, timide et incertaine. Ici, elle s'épanouissait.

Brillait même.

Elle sourit. Non pas qu'elle ne souriait pas avant. Mais il voyait bien que l'école et sa vie quotidienne lui pesaient lourd.

Pour sa mère. Ça ne l'avait pas vraiment marquée. Ophélie était plus consciente de son environnement, oui. Mais, c'était aussi la façon dont les gens se comportaient les uns envers les autres, différente de la France. Et la façon dont ils marchaient, se déplaçaient. En voyant ces choses, elle observa que sa fille s'y intégrait. La façon dont elles parlaient, travaillaient et discutaient des problèmes entre eux, et comment Ophélie était là, au centre.

Cela avait vraiment marqué la mère d'Ophélie une fois qu'ils avaient quitté le bâtiment, la fille avec ses affaires, leur faisant visiter la ville alors qu'ils se dirigeaient vers un restaurant qu'ils avaient choisi au préalable. Et quelques pas derrière eux se trouvait l'un des managers de Seventeen.

Ophélie avait changé. C'était sûr. À ce moment-là, elle était immergée dans la culture coréenne depuis près d'un an et passait à peine du temps avec des gens comme elle. Elle était avec des adultes coréens, travaillant, parlant et échangeant. Pas avec des adolescents étrangers qui rient de blagues grossières ou qui étudient pour leurs examens.

N'était-elle pas à sa place ? Travaillant au lieu d'étudier comme le faisaient d'autres personnes de son âge ici en Corée du sud ?

Ils ne le savaient pas. Ni sa mère ni son père. Ils ne pouvaient pas le savoir. Ils n'avaient ni les connaissances, ni la culture. Elle elle l'avait. Et c'était bizarre.