Chapitre 53

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« Attends, tu ne fais pas tes valises? » Ophélie leva les yeux vers Jeonghan, confuse. « Tu ne nous rejoignes pas ? »

« Bah, non. » Il semblait se dégonfler un peu. C'était la première tournée à laquelle elle ne les rejoignait pas depuis le premier échange en décembre 2017. « Je pensais que t'étais au courant. Je déménage cette semaine et puis je commence mon nouveau poste chez Pledis. » Elle pensait vraiment qu'il le savait.

« Alors tu fais tes cartons ? »

Elle fredonna calmement. « C'est bizarre, comme si on avait partagé une chambre pendant tellement de longtemps, être seule avec un seul autre colocataire va être un ajustement. Et une fille ! Peux-tu le croire? Vous oubliez parfois, les garçons et toi, que je ne souhaite pas vous voir marcher tout nus dans les couloirs. » Il lui sourit, trouvant une place sur son lit. Il n'avait rien à dire, ce n'était pas lui le souci. En regardant autour de lui, il trouva deux cartons déjà fermés dans un coin de leur chambre. Il savait maintenant pourquoi elle n'était pas présente à l'agence ce matin-là pendant qu'ils s'entraînaient pour leur concert.

« T'en penses quoi? De cet emménagement avec Miss Byung ? » Il s'installa confortablement sur son lit, s'allongeant sur le côté et regardant Ophélie trier, replier certains de ses vêtements, tout en étant assise les jambes croisées devant leur placard. Elle le regarda une seconde, sans arrêter une seule fois ses mouvements.

« J'ai peur. Depuis, eh bien, j'ai dit qu'on partage une chambre depuis plus d'un an, et qu'on partage également un espace avec au début treize autres personnes et maintenant juste six. C'est encore beaucoup. C'est juste que j'ai peur de la différence. » Elle était calme, elle avait l'air calme. Mais Jeonghan savait que son cœur battait à des kilomètres à l'heure dans sa cage thoracique. Il pouvait sentir son anxiété.

« On n'est qu'à un coup de fil si tu as besoin d'aide. Vraiment, Ophélie, je ne me souviens même pas combien de fois j'ai appelé mes parents alors que je ne savais pas quoi faire une fois à Séoul. Tu nous appelles, ou le manager ou toute personne avec qui tu te sens à l'aise de parler au sein de l'entreprise. »

« Je le ferai, merci. »


Jeonghan était inquiet, bien sûr. Ophélie était plus jeune qu'aucun d'entre eux, et ils avaient pu aider Chan à surmonter toutes ses difficultés tout en travaillant ensemble. Leurs maknae n'allaient pas quitter les dortoirs comme ça. Peut-être les membres les plus âgés en premier, mais pas leurs maknae. Ophélie, pour beaucoup d'entre eux, était désormais la plus jeune. Elle avait un an de moins que Chan. Et une fille. Même s'ils essayaient tous de ne pas agir différemment avec elle à cause de son genre, ça changeait quand même certaines dynamiques dans les dortoirs.

« As-tu besoin d'aide? »

Elle leva les yeux une fois de plus, ses vêtements terminés, ses mains en train de passer en revue certaines de ses fournitures d'art. « Non, merci. J'aime voir tout ce que j'ai. » Un petit sourire suivit ses paroles alors qu'elle se levait pour ramasser une pile de carnets de croquis sur le bureau. « C'est agréable de tout parcourir, ça aide à faire un choix sur ce qui est vraiment nécessaire. Par exemple, savais-tu que j'avais une robe bleue ? Moi non. Maintenant, je devrai probablement la donner à quelqu'un qui la portera, ou peut-être juste à un magasin. Y a-t-il des magasins d'occasion ici ? »

« Je pense que oui, demandes peut-être aux stylistes de l'entreprise. Ils sauraient s'il y en avait un. C'est leur travail. Et moins c'est cher, mieux c'est pour les dépenses. »

« C'est vrai. » Elle empila ses carnets de croquis en une tour, en mettant deux dans la boîte et le reste sur une autre pile.

« A quoi sert cette pile ? »

La Raison? - Yoon Jeonghan  [✔]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant