8. Temps d'adaptation

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J'attends Sam depuis près d'un quart d'heure dans ce bar. J'aime bien l'ambiance mais je n'aime clairement pas poireauter. Putain mais qu'est-ce qu'il fout ?

Le bar se remplit et toujours pas de signe de ses cheveux bruns à l'horizon, alors je commande un premier verre en attendant son arrivée. À l'autre bout du comptoir en bois foncé, ma vue périphérique remarque un homme qui me dévisage avec insistance, encouragé par ses amis. La soirée commence à peine qu'il semble déjà pompette. Génial. Deux options s'offrent à moi si je le repousse : soit tout se passe bien, il le respecte et s'en va, soit...

Je fais l'erreur de croiser son regard. Il ébouriffe ses cheveux bruns et lisse son polo puis se glisse sur letabouret à côté du mien.

— T'es venue seule poupée ? il lance.

Finalement, on se passera de la politesse !

— Poupée ? C'est comme ça que t'aborde les filles ? me moqué-je.

Ses potes qui observent la scène derrière lui, pouffent de rire malgré leurs efforts pour se retenir. Vexé, il prend son verre et s'éloigne en sifflant une insulte qui me reste en travers de la gorge. Je me retourne vers lui et arque les sourcils.

— Je te demande pardon ? je l'interpelle.

— Ouais, t'es une pétasse, un mec t'accostes et tu penses que t'as besoin de booster ton égo.

— On se demande bien qui a un problème d'égo ici.

— T'as de la chance qu'il y ait du monde parce que j'ai très envie de t'en foutre une.

Sa remarque me glace le sang et me ramène quinze ans en arrière.

« Relève-toi Olivia sinon tu vas t'en prendre une, je te le dis ! »

Ses potes le rappellent à la raison mais sa menace fait bouillir mon sang. Mes oreilles bourdonnent de colère. Je tente de répliquer mais une voix claque dans l'air :

— Touche un seul de ses cheveux et je te refais le portrait.

Derrière moi, Sam fixe l'homme en question avec un regard noir et passe nonchalamment un bras sur mes épaules. Le mec qui vient de m'aborder se confond en excuses puis retourne vers le fond du bar avec le reste de ses potes. 

Pourquoi j'ai chaud d'un coup ? 

Sam s'assied sur le siège à côté de moi et commande un premier whisky coca, avant d'enchaîner plusieurs shots. Je ne sais pas ce qu'il essaie de noyer mais ça a l'air d'être un gros truc.

— Ça va ? demandé-je, intriguée.

— Nickel !

Il en demande aussitôt un autre au serveur.

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