40. Personne d'autre

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— Lève les bras devant toi, à la même hauteur, me lance Sam

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— Lève les bras devant toi, à la même hauteur, me lance Sam.

Je grommelle mais m'exécute. Depuis que j'ai repris l'entraînement, Sam s'assure que je vais bien. J'ai le droit à deux check-up : un avant l'entraînement, un autre à la fin de la journée. Je tends les bras devant moi pour la énième fois et fusille Sam du regard. Chaque jour, je dois repousser ses mains qui appuient sur les miennes pour tester ma force.

— Je vais bien, Sam !

— Tu disais ça aussi y'a trois semaines et tu t'es effondrée dans mes bras.

Son ton est amer, son regard fuyant. Sa mâchoire est tendue. Je ne saurais dire s'il est énervé contre moi, inquiet ou s'il s'est juste levé du mauvais pied. Je décide de laisser couler alors que l'entraînement va commencer. Danielle et Archie nous attendent en plein milieu de la glace. On doit rattraper notre léger retard puisque dans sept semaines maintenant, nous serons au Japon pour tenter de décrocher le titre mondial. Heureusement pour nous, je me souviens des derniers éléments que nous avons retravaillés et nous avançons vite. Pour mon plus grand plaisir.

À la fin de cette journée, Sam tente de fuir mais je glisse et m'arrête pile devant lui pour l'obliger à me parler. Il détourne le regard et je dois me racler la gorge pour lui faire comprendre que je ne le laisserais pas partir.

— C'est quoi le problème ? Tu ne me parle pas, t'oses à peine me toucher pendant les entraînements. Je vais bien, combien de fois je vais devoir te le dire ?

— Laisse tomber, Liv'.

— Non ! T'as été d'une humeur de chien avec moi. Et pas, qu'aujourd'hui d'ailleurs.

— C'est pas contre toi que je suis énervé, Liv' et tu le sais.

— C'est pas l'impression que ça donne, je dis en croisant les bras sur ma poitrine.

Il soupire lourdement. La dernière fois que je l'ai vu aussi torturé c'est quand il m'a parlé de son père pour la première fois. Je revois la même tristesse dans le fond de ses pupilles. Il secoue la tête avant de glisser vers la barrière et se diriger vers les vestiaires. Je le suis sur les talons, ne comprenant pas sa réaction. Je le retrouve planté en plein milieu de la pièce, perché sur ses 5 millimètres d'acier, les mains sur les hanches. Ses yeux rougis s'ancrent dans les miens.

— Quand t'as perdu connaissance, j'ai eu la peur de ma vie. Tu... t'étais avec moi et la seconde d'après tu ne bougeais plus. Ta respiration était tellement lente. Et t'étais froide. Tu n'imagine même pas à quel point je me sens responsable.

— C'est pas de ta faute, Sam.

Je devrais écouter mon corps plus souvent. Si je reste sur une carre trop profonde toute ma carrière, je risque de déraper, et ne jamais me relever.

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