14. Je m'y connais aussi en père merdique

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(TW : récit des violences)

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(TW : récit des violences)


Olivia est brisée. Elle est totalement vulnérable, là dans mes bras. Elle me l'a dit, qu'elle aussi elle s'y connait en père merdique. Je n'aurais jamais imaginé que c'était à ce point : elle ne déteste pas uniquement son père, elle en est terrifiée.

Je me sens impuissant. La seule chose que je parviens à faire, c'est la serrer fort dans mes bras, en espérant soulager sa peine. Ses épaules se secouent au rythme de ses pleurs. Après quelques minutes, elle s'arrête de pleurer et s'écarte de moi. Elle baisse les yeux et joue avec ses doigts, anxieuse.

— Désolée pour mes états d'âmes, j'ai oublié de les laisser aux vestiaires cette fois, murmure-t-elle, les doigts pressés contre ses paupières.

— Je crois pas que je suis le mieux placé pour te faire une réflexion, vu mes antécédents, je réponds en souriant.

Je l'entends rire doucement puis elle lève enfin les yeux vers moi. Ses larmes ont séchées, laissant des stries sur ses joues. Elle sourit malgré les yeux rougis par la tristesse.

— T'as vraiment une mine affreuse quand tu pleures, Chucky, je tente pour lui détourner l'esprit.

C'est faux, évidemment. Même avec ses larmes, elle est magnifique.

— Tu sais vraiment parler aux femmes toi ! elle s'esclaffe.

— Mon charme ça, tu dois avoir l'habitude maintenant.

Je nous fait entrer, désigne le salon à Olivia et lui dit de s'installer sur le canapé tandis que j'apporte deux bouteilles d'eau fraîche.

— Tu sais, on a encore jamais vu de canapé avaler les gens qui s'installent dessus, lui fais-je remarquer en m'affalant à côté d'elle.

Elle rit davantage et s'installe plus profondément dans celui-ci. Je croise les bras derrière ma tête et la regarde attentivement.

— Je comprendrais si tu ne veux pas en parler. Mais sache que je suis là si tu veux le faire, je m'y connais aussi en père merdique.

Elle sourit légèrement puis un énorme blanc s'installe. Elle regarde dans le vide et son sourire disparaît. Ses jambes sont ramenées sur sa poitrine, sa tête posée sur ses genoux. Ses cheveux bruns sont balayés par des reflets qui se fondent parfaitement avec sa couleur naturelle. Son nez est légèrement busqué, ce qui fait tout le charme de ma partenaire. Je me surprends à sourire en coin en l'observant. Elle est si jolie. Sa respiration est lourde et elle finit par articuler :

— Il la battait tu sais. Il nous battait toutes les deux mais c'était surtout ma mère.

Mon estomac tombe dans le bas de mon abdomen et une énorme charge appuie sur mes épaules. Je me redresse soudainement et me rapproche d'elle. Ce connard les battait toutes les deux. Je vais le tuer.

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