47. La seule partenaire que je veux

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Être chez mes grands-parents me fait plus de bien que je ne l'aurais pensé. Ma mère avait raison, j'avais clairement besoin de ça. C'est peut-être l'air frais du petit village, ou bien la cuisine de ma grand-mère. Enfin quoi qu'il en soit, j'ai l'impression d'aller plutôt bien. Je ne pense presque plus à Sam, et je ne suis plus aussi triste, ou en colère.

C'est faux. Je pense à lui tout le temps. Et notre dernière discussion me retourne l'estomac dès qu'elle me traverse l'esprit. J'essaie de ne pas trop y penser mais je ne peux pas abandonner les sentiments que j'ai pour lui en un claquement de doigts. De toutes les chutes que j'ai vécu en patinage depuis mes 6 ans, aucune d'elles n'a fait aussi mal que tomber amoureuse de Sam. J'aurais aimé que ce soit aussi simple que de se relever sur la glace. Il faut croire que celui qui a dit qu'il ne me laisserait jamais tomber, l'a fait d'une certaine manière.

Il me manque beaucoup et le fait qu'il m'envoie des messages sur WhatsApp depuis que je suis ici ne m'aide pas à me sentir mieux.

Sam : 

Je suis désolé.

Sam :

J'ai merdé, j'ai été un vrai imbécile.

Ça c'est clair ! Je laisse tous ses messages en « lu », histoire qu'il comprenne que je lui en veux. J'ignore la petite voix dans ma tête qui me dit de lui répondre. Il a vraiment été un sale con ce soir-là. Il est celui qui m'a dit que le patinage c'est une histoire de confiance mutuelle, et pourtant il ne m'a pas fait confiance à moi. Il ne m'a laissé aucune chance pour expliquer de quoi il était question.

Et je me déteste parce que j'arrive même pas à lui en vouloir complètement. Est-ce qu'il a eu tort de réagir comme ça quand Joanne lui a fait un coup similaire l'an dernier ? Pas totalement. En plus, Sam a été le partenaire parfait ou presque pendant des mois : patient, passionné, tendre. Et notre couple sur la glace était excellent. Je suis vraiment une putain d'idiote pour l'aimer plus que le détester.

Il faut croire que j'aime me faire du mal.

Je jette un œil sur mon téléphone qui affiche presque 10h30. Entre le décalage horaire, l'adrénaline des mondiaux qui redescend et inévitablement mon cœur brisé, j'ai tendance à traîner au lit. Après un brin de toilette, je descends dans la cuisine, attirée par l'odeur des viennoiseries chaudes et du café frais.

Ah voilà la marmotte ! s'exclame ma grand-mère dans son français natal.

J'ai le droit d'être une marmotte ici. En plus je l'ai mérité, mamie.

Elle me lance une œillade complice tandis que je m'assieds devant la table de la cuisine. Recroquevillée sur ma chaise, je me délecte d'un bon café au lait et d'une tranche de brioche vendéenne préparée par ses soins.

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