43. Mon dernier espoir

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C'est le grand jour. La compétition est déjà lancée depuis quelques jours et à peine nous avons cligné des yeux que c'est déjà à notre tour de nous lancer dans le concours.

Hier soir, nous avons assisté au programme court des couples. Kelsie et Andrew ont déjà conquis les juges et le public. Leur triple axel en parallèle a fait sensation hier, tout le monde était estomaqué. Est-ce que j'ai versé ma larmichette ? évidemment. Je suis si fière d'eux.

Toutefois nous n'avons pas le temps de tout célébrer. Dans quelques heures c'est à notre tour de montrer au monde entier de quoi Sam et moi sommes capables. L'angoisse monte progressivement. Et si je n'étais pas à la hauteur ? Je me suis déjà plantée une fois, à la même compétition alors inconsciemment, je me dis que ça peut recommencer. Et je n'arrête pas de penser que quelque chose va foirer. D'une manière ou d'une autre.

J'ai le ventre tordu de douleur depuis le réveil. Allongée sur le lit, les mains croisées sur mon ventre, je ferme les yeux et effectue quelques exercices de respirations pour défaire le nœud dans mon abdomen. En vain. Je sens le matelas plier à côté de moi. J'ouvre les yeux pour y trouver Sam.

— On doit y aller.

Il laisse un baiser tendre sur mes lèvres avant de se relever. J'en fais de même, attrape mon costume, mes patins et quitte la chambre à ses côtés. L'angoisse me suit, comme si je traînais un boulet à mes chevilles qui devient de plus en plus lourd à mesure qu'on approche de l'Arena.

Nous passons la sécurité et présentons nos accréditations. Quand nous passons près de la glace, le public commence à s'installer dans les gradins. Des drapeaux de nombreuses nations sont présents et renforcent la pression de l'évènement. Je souffle un bon coup, essayant de me convaincre que ça va aller et que nous allons y arriver.

— Stressée ? il demande en claquant un baiser sur ma joue.

Morte de trouille conviendrait mieux. Je me contente d'acquiescer. Nous nous asseyons pour mettre nos patins, sous les derniers tests de sons et de lumières réalisés par les techniciens.

— Tu veux que je te raconte une blague ? il sourit, fier de lui.

Je hausse les sourcils. Sam ? Raconter une blague ?

— Que fait un poussin de 90 kilos ?

Je plisse les yeux, réfléchissant à la question.

— PIOU-PIOU ! répond-il d'une voix exagérément grave.

C'est nul. Et pourtant, je fuis du regard parce que je sais que si je le regarde je vais exploser de rire.

— Oh allez... je sais que t'as envie de rire, Championne, dit-il en me pinçant la joue.

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