"Mais que deviendrait tout ce que j'ai sacrifié pour ce sport ? Les Jeux Olympiques représentent plus qu'un rêve pour moi, c'est l'objectif de ma vie."
Patineuse de haut-niveau, Olivia parvient enfin aux championnats du monde de Patinage Artistique...
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Joanne est là. Juste devant moi. Je sens le regard étonné d'Olivia sur moi alors que le mien est rivé sur Joanne. J'aurais dû faire le rapprochement tout de suite quand Olivia m'a présenté Maddison, comme « la meilleure patineuse de la côte Est » qui plus est.
« Elle a rencontré quelqu'un, une certaine Alison ou Maddison », je lui avait dit avant les régionales.
Sombre idiot.
Ma mâchoire se contracte et ma prise se resserre autour du verre qui menace de se briser entre mes doigts. Ses yeux marrons me regardent enfin, avec une once de tristesse ou bien de culpabilité, je ne saurais pas dire. Foutaises. Je dépose mon verre sur une table avant de quitter précipitamment la salle. Olivia essaie de me retenir en m'appelant mais je ne l'écoute plus, dépassé par les évènements. J'étouffe.
Je me doute qu'un jour je l'aurais forcément revu. On est tous les deux danseurs sur glace et nos chemins vont forcément se recroiser. A commencer par les Nationales très bientôt. Je me demande d'ailleurs qui peut bien être son partenaire.
Pourquoi il a fallu qu'elle soit là ce soir ? Putain de merde.
Une fois dehors, le vent polaire de fin novembre me percute violemment, mais me fait du bien. Je penche la tête en arrière pour reprendre mes esprits, en vain. Elle avait l'air presque désolée. Elle peut l'être en même temps. Je ne parviens toujours pas à digérer le coup-bas qu'elle m'a fait, et rien que d'y repenser, cela me fout en rogne. Je repère un caillou sur le sol et donne un coup de pied dedans, l'envoyant le plus loin possible. Mon sang bouillonne de rage, si bien que je ne ressens plus le froid. J'ai envie de hurler mais une voix résonne derrière moi :
— Sam ?
Olivia. À l'instant où mes yeux se posent sur elle, mes pensées se taisent dans ma tête. Je ne sais pas comment, mais elle arrive à les faire taire. D'un pas hésitant, elle me rejoint. Elle n'a pas pris la peine de remettre son manteau. Son souffle se matérialise dans un nuage de condensation et je peux entendre ses dents claquer sous le froid. Je retire ma veste et la passe sur ses épaules ce qui semble la réchauffer un peu.
— Tout va bien ?
— Ouais.
Non, pas vraiment en réalité. Elle lève un sourcil, consciente que ma réponse n'est pas celle qu'elle attendait.
— Non. Je... je m'attendais absolument pas à la voir ici.
— Tu ne pourras pas toujours l'ignorer tu sais.
Un rire jaune vibre dans ma gorge, se transformant rapidement en un fou rire sardonique. Olivia fronce les sourcils et me suis du regard alors que je fais les cent pas.
