25. Viens pas dans ma zone

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Nous faire tatouer deux semaines avant une des compétitions les plus importantes pour nous est la pire idée que Sam a eu. Vous avez déjà essayé de patiner en couple avec un tatouage en voie de cicatrisation ? Non, parce que c'est un enfer ! On essaie tant bien que mal de ne pas se toucher à cet endroit mais c'est compliqué, malgré l'aval du tatoueur.

Demain c'est le grand départ pour New-York, là où se déroulent les Nationales cette année. Nous avons donc décidé de s'accorder une journée de repos avant de partir, histoire de décompresser un peu.

La compétition dure une semaine et demie, et même si nous ne passons qu'en fin de semaine avant la grande finale, nous partons soutenir Kelsie et Andrew qui concourent dès les premiers jours, et évidemment prendre connaissance du lieu.

Mes parents n'ont pas hésité à venir. Ils m'aident tous les deux à ne pas paniquer et faire mes valises. Des deux, Roy est clairement le calme incarné. Je vérifie tout trois fois. Mes costumes, mon maquillage, mes tenues d'entraînements, des fringues et encore des fringues, ma trousse de toilette et plus que tout, mes patins. 

— T'as du Tylenol ? Des pansements ? s'inquiète ma mère.

— Oui, maman. Et puis y'a des pharmacies aussi là-bas. C'est pas la première fois que je pars en compétition.

— Je ne serais pas maman si je ne m'inquiétais pas à chaque fois que tu pars en compétition.

— On est désolés de pas pouvoir être là cette fois, me confie mon beau-père.

— Vous en faites pas, je vous embrasserais à la caméra, les rassuré-je.

Je leur confie également mes clés pour s'occuper de Sparrow. J'ai même pris la peine de tout noter sur une feuille pour qu'ils ne se trompent pas dans la nourriture : connaissant mon chat, il adore faire le mort de faim, même quand sa gamelle est pleine.

Je me retrouve rapidement à ne rien faire lorsqu'ils s'en vont et que tous mes bagages sont prêts, disposés dans l'entrée. L'anxiété n'est jamais très loin et celle-ci s'installe dès que je ne m'occupe plus. Elle se faufile comme une ombre et assombrit vos pensées. Cette fois encore, cette anxiété me fait douter de moi, de mes capacités : ai-je assez travaillé les twizzles, ai-je bien centré ma pirouette ? Attention à ne pas tomber, Olivia !

Ces pensées m'obsèdent depuis des années. Elles me donnent l'impression d'être folle, anormale. Et depuis mon accident, c'est pire.

Un jour, j'espère que je parviendrai à me débarrasser d'elle définitivement. Mais jusqu'à ce que ça arrive, je vais refouler cette angoisse au vestiaire et continuerai d'affronter ma peur à chaque pas sur la glace.

Je me vautre dans mon canapé à la recherche d'une série ou d'un film pour chasser l'anxiété mais rien ne me fait envie. Je lâche un long râle désespéré lorsqu'on toque à la porte, tuant mon ennui par la même occasion. Sparrow bondit de son arbre à chat et fonce à toute allure dans l'entrée en miaulant sans cesse.

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