• 𝙷𝚞𝚗𝚍𝚛𝚎𝚍 𝚊𝚗𝚍 𝚝𝚑𝚒𝚛𝚍 𝚌𝚑𝚊𝚙𝚝𝚎𝚛

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Pdv Chuck
Ça fait une semaine. Une semaine qu'Ariana ne m'adresse pas la parole. Une semaine qu'elle m'ignore ouvertement.
Et ça m'agace. Ça m'agace qu'elle ait décidé de m'écouter. Ça m'agace qu'elle veuille me laisser tranquille.

C'est pas toi qui voulais plus qu'elle te parle ? Faudrait savoir aussi...

Ok, j'ai envie qu'elle me parle. Mais pas au point d'oublier qu'elle a choisi l'autre minable. À mon détriment.

Elle est assise sur le canapé, à trier des copies comme je le lui ai demandé. Ça fait au moins 30 minutes que je la fixe, et je sais qu'elle sait que je la regarde. Pourtant, elle ne lève pas la tête. Ça fait des jours que mes yeux n'ont pas croisé son regard. Le bleu de ses yeux me manquent. Absolument pas non.

Elle m'énerve avec son air concentré, qui la rend vraiment bandante, et son attitude froide. Je veux qu'elle s'énerve contre moi, qu'elle me déteste. Pas qu'elle m'ignore ! Reconnais le... Si elle t'ignore c'est un peu de ta faute non ? Absolument pas. Ok. Tu veux pas avouer, alors ferme-la et arrête de te plaindre !

Je continue de contempler son visage de profil. Ses longs cils, ses cheveux couleur or, ses lèvres, son nez pointus, ses oreilles dévoilés par sa queue de cheval, son grain de beauté à la naissance de son cou. Mes yeux descendent plus bas, vers sa poitrine. Elle porte une chemise blanche avec deux boutons ouverts. Entre ses seins, on peut voir un collier se perdre. Mes yeux s'attardent sur ce dernier, souhaitant tellement être à sa place. P'tit veinard ! J'aimerai être au chaud moi aussi...

Sans m'en rendre compte, je casse le crayon que je tenais de ma main droite. Le petit bruit lui fait lever les yeux vers moi, et pour la première fois depuis 7 longs jours, je vois ses iris bleus se diriger dans ma direction. Nos regards s'ancrent l'un dans l'autre, se happent l'instant d'une minute.

Elle fronce ensuite les sourcils et baisse les yeux sur les feuilles qu'elle était en train de trier. Elle vient de rompre le charme là. Elle ne me regarde plus, mais moi je ne peux pas m'empêcher de continuer à le faire pour elle. Elle semble gênée par l'insistance de mon regard, car son cou, ses oreilles et son nez viennent de rougir. Ouh une sensible...

— Ariana ? Dis-je en me raclant la gorge.

— Monsieur ? Dit-elle sans lever les yeux de ses feuilles.

— Un café, dis-je.

— D'accord Monsieur, dit-elle en se levant.

Elle se dirige vers la porte, avec sa démarche de tigresse. Quel roulement de hanche...

— Avec ou sans sucre ? Demandais-je alors qu'elle avait la main sur la poignée de porte.

— Pardon ? Dit-elle en se retournant.

— Le café... Avec ou sans sucre ? Dis-je d'un ton exaspéré.

— Je... Je ne sais pas. C'est votre café, dit-elle d'une voix neutre.

— Justement. C'est parce que c'est mon café que c'est à TOI de ME demander si je veux du sucre ou non, dis-je sèchement.

— Avec ou sans sucre Monsieur ? Demande-t-elle de ce ton toujours aussi plat.

— Sans, dis-je simplement.

Elle ne réagit même pas à ma provocation. La Ari d'avant m'aurait insulté avant que je ne finisse ma phrase.

— Avec ou sans lait ? Demande-t-elle.

— Comme tu le sens, dis-je amèrement.

Elle hoche la tête et sors du bureau.
Elle semble vraiment décidée m'ignorer. Et je n'aime pas ça du tout. Alors pas du tout. J'te signale que c'est toi qui lui ai dit de plus t'adresser la parole...
Et je m'en fiche complètement. Qu'elle le veuille ou non, elle va me parler. Et je l'enverrai bouler juste pour lui faire du mal. Quel sadique...

The Upper East SideOù les histoires vivent. Découvrez maintenant