• 𝙷𝚞𝚗𝚍𝚛𝚎𝚍 𝚊𝚗𝚍 𝚏𝚒𝚏𝚝𝚑 𝚌𝚑𝚊𝚙𝚝𝚎𝚛

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Pdv Chuck
Le bruit de la bouteille de whisky que je viens de vider, se brisant contre le sol vient rompre le silence de la pièce.
Ma tête me lance violemment et je manque de tomber à chaque fois.
Je ne sais pas quel heure il est, ni même depuis quand je bois.

Je me suis transformé en puits sans fond : j'ai vidé toutes mes bouteilles d'alcool et j'attend patiemment le coma éthylique. Très joyeux tout ça.
Pourquoi je fais ? Pourquoi je m'inflige tout ça ?
Pour ne pas penser à elle. Pour ne pas me souvenir à quel j'ai été méchant avec elle. Pour oublier la tristesse de son visage et les larmes perlant sur ses joues. Je veux oublier que je l'ai perdu.

Je ne suis pas quelqu'un d'optimiste. Je sais quand ça va mal, et je sais qu'Ari ne voudra plus jamais me voir.
J'ai totalement refusé d'aller au bureau aujourd'hui. Si elle n'y est pas, je n'ai aucune raison d'y aller.
En plus la réceptionniste m'a informé qu'elle avait envoyé un mail de démission. Elle est partie pour de bon.

Je soupire en essayant de me lever, ce que je réussis miraculeusement. Je titube jusqu'à la cuisine de mon penthouse, histoire de m'hydrater. C'est cool de boire, mais là je me sens comme si j'avais marché des siècles dans le Sahara.

J'attrape une bouteille d'eau trouvé dans mon réfrigérateur et la vide à une vitesse folle. Bien sûr, comme je suis bourré, l'eau se renverse partiellement sur mon pull et mon jean. Merde.
Ça m'apprendra à être saoul comme un pot.

— On dit sourd comme un pot, pas saoul comme un pot, dit-elle en riant. Imbécile.

Putain ce qu'elle me manque. Sa compagnie me manque, son sourire me manque, son parfum me manque, sa voix chaleureuse me manque, ses blagues de merde me manque.  Elle me manque.

J'entends la porte d'entrée s'ouvrir et souffle à l'idée d'avoir de la visite. Pas aujourd'hui.

— Chuck ? Chuck tu es là ? Dit la voix de Lily depuis le salon.

— Il doit sûrement être avec une prostituée dans sa chambre, dit la voix terne de Bart.

Merde. Il fallait qu'il soit là aussi ! Lily ça passe encore. Depuis quelques semaines, on s'entend mieux, même si c'est toujours autant une fouineuse qu'avant.

— Chuck ? Tu es là ? Réitère-t-elle.

— Dans la cuisine, marmonnais-je.

Je me traine donc en titubant jusqu'au séjour où les deux m'attendent, assis sur un canapé.
Dès qu'elle me voit, Lily comprend que quelque chose ne va pas. Elle fronce les sourcils et s'approche de moi.

— Ça pue l'alcool ici, dit Bart les lèvres pincées.

— Chuck... Tu as mauvaise mine qu'est-ce qu'il y a ? Dit Lily, inquiète.

— Et tu n'es pas venu au boulot aujourd'hui. Je peux savoir pourquoi ? Parce que je te paie pas à rien faire quand même, dit-il irrité.

— Y a rien merde, dis-je en enlevant la main de Lily de ma joue.

— Mais Chuck... Tu as...

— Laisse-le Lily, c'est un adulte. Toi, dit-il en me pointant, réponds à ma question. Pourquoi tu n'es pas au bureau là, maintenant ?

— Je te retourne la question, dis-je dans un rire amer. Tu devrais être en train de faire tourner ta putain de boîte au lieu de me les briser.

— N'oublie pas à qui tu t'adresse Charles ! Tonne-t-il.

— N'oublie pas que tu es chez moi ! Ripostais-je.

The Upper East SideOù les histoires vivent. Découvrez maintenant