• 𝙷𝚞𝚗𝚍𝚛𝚎𝚍 𝚊𝚗𝚍 𝚏𝚘𝚞𝚛𝚝𝚑 𝚌𝚑𝚊𝚙𝚝𝚎𝚛

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Pdv Ariana
Il neige. Les rues de la ville sont toutes blanches et un léger brouillard empêche de distinguer les immeubles.
Je marche depuis au moins 30 minutes, me laissant uniquement guidée par mes pieds.

J'ai une douleur étouffante à la poitrine et je peine à respirer à cause du froid.
Je suis fatiguée. Fatiguée. Une semaine qu'il me fait vivre ça. Une semaine qu'il ne m'adresse pas la parole. Et quand je me décide à faire comme ce qu'il m'a demandé, le laisser tranquille, Monsieur revient comme une fleur en m'exigeant de lui parler. Connard.

J'ai encaissé ses remarques, son indifférence, sa colère. Mais ce qu'il m'a dit aujourd'hui... La manière avec laquelle il m'a traité... Il a dépassé, et de loin, les bornes.
Me donner ce chèque signifie que pour lui, notre relation n'était pas sincère. Pour lui, j'étais là pour l'argent. Pour lui, je suis une croqueuse de diamant.

"Merci de m'avoir diverti. C'était vraiment génial. J'aurai souhaité qu'on soit... Plus intime mais..."

Il m'a traité comme si je n'étais qu'une pute, une vulgaire entraîneuse avec qu'il aurait passé de "bons moments" et dont il se débarrasse à la fin avec un putain de chèque ! Il voulait que je le déteste ? Bah il a gagné ! Je ne veux plus JAMAIS, plus JAMAIS le voir. Qu'il retourne avec sa pute. Qu'il se fasse rouler dessus par un bus, qu'il se fasse enterrer dans la neige, qu'il se fasse renverser par un renne. Bref qu'il aille se faire voir bien profondément !

Je m'arrête devant la porte de mon appart pour chercher mes clés dans mon sac mais remarque que la porte est déjà ouverte. Ali peut-être.
Pas possible. Elle a une expo aujourd'hui, elle ne sera de retour que dans la soirée. C'est peut-être Tyler qui est venu te faire la peau. Cette pensée me glace le sang... Et si... Et si Tyler était venu me tuer ? Bon bon bon, on se calme. Déjà c'est pas Ali, c'est pas Chuck... Peut-être Nate ? Ferme-la et ouvre cette porte. Facile à dire.

Je prends une grande inspiration et baisse la poignée.
Une faible lumière se fait remarquer dans le salon. Les volets sont légèrement tirés mais les lumières sont éteintes. Je dépose mes clés sur la table à l'entrée puis retire mes chaussures et mon manteau.

— Il y a quelqu'un ? Demandais-je en déposant mon sac.

Je continue de marcher à pas feutrés. Je commence par la cuisine. Personne. J'en profite pour prendre un couteau dans le tiroir. On sait jamais.
Je me dirige lentement vers le couloir. Toujours personne.
La chambre d'Ali. Vide. La buanderie. Idem.
Il ne reste que ma chambre.

Je fais une petite prière dans mon cœur et baisse la poignée. Je pointe directement mon couteau en avant.

— Après m'avoir brisé le cœur, tu veux me poignarder aussi ? Dit Vin assis sur mon lit.

Il porte son col roulé noir préféré, un blouson en cuir, un jean et une paire de bottes. Autour de son cou est noué une écharpe spécialement tricoté pour lui par ma mère.

— Vin...

— On dirait qu'un bus t'est passé dessus, dit-il en fronçant les sourcils.

Je me demande bien de quoi j'ai l'air. Mon mascara a dû couler à cause de mes larmes, mes vêtements doivent être mouillés par la neige, mon nez et mes yeux doivent être rougis par mes pleurs.

— Ça va ? Dit-il doucement en m'approchant. Ari ça va ?

— ...

— Quelqu'un t'a fait du mal ? Me fais pas peur Ari, dit-il avec une mine inquiète.

The Upper East SideOù les histoires vivent. Découvrez maintenant