• 𝙷𝚞𝚗𝚍𝚛𝚎𝚍 𝚊𝚗𝚍 𝚜𝚎𝚌𝚘𝚗𝚍 𝚌𝚑𝚊𝚙𝚝𝚎𝚛

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Pdv Ariana
C'est après avoir pleuré et regretter toute la nuit que je viens au boulot ce matin.
Mes yeux sont légèrement rougis, tout comme le bout de mon nez. Mes cernes indiquent en grand caractère rouge : elle n'a pas dormi.
Ryan, l'un des agents de sécurité me tend un café et me lance un sourire d'encouragement.
Je lui dit un merci du bout des lèvres, n'ayant même pas l'envie de sourire.

Tout le monde a l'air sous tension aujourd'hui. Les employés courent dans tous les sens, personne ne parle vraiment. Ils ont l'air beaucoup trop occupé par leurs tâches.
Et de ce que j'aurai entendu, c'est la faute de mon très cher connard de patron.
Il serait arrivé de très mauvaise humeur ce matin, et c'est clairement moi qui vais subir.

Je pousse un grand soupir avant d'ouvrir la porte du bureau. Comme d'habitude, il est assis à son bureau, l'air renfrogné, la mâchoire contractée.
Il lève son regard dédaigneux vers moi et le baisse presque aussitôt.

— Apparemment tu as enfin appris ce que signifie être à l'heure, dit-il d'un ton tranchant.

— Bonjour Chuck, dis-je en soupirant.

— Monsieur Bass, siffle-t-il entre ses dents.

— Chuck... On est des adultes... En plus je...

— La prochaine fois que je devrais te rappeler que je suis ton patron et que tu ne peux pas m'appeler par mon prénom, ce sera pour te virer. C'est clair ?

— Mais...

— Est-ce clair ? Tonne-t-il.

Je baisse les yeux et hoche la tête.

— Bien. Prends de quoi noter. On va en salle de réunion, dit-il en fermant le bouton de sa veste.

Il sort du bureau et me lance un "dépêche-toi" depuis le couloir.
Je soupire et ravale ma hargne.
Je fais comme il me dit et le rejoint quelques minutes plus tard en salle de réunion.
Presque tout le monde est présent. Le seul que je ne vois pas, c'est Jack. Normalement il ne manque jamais les réunions...

— Je vois que presque tout me monde est là, dit le patriarche Bass. Prenez place, la réunion va commencer.

Tous les actionnaires et investisseurs s'assoient autour de la grande table ronde.
Nous, les pauvres secrétaires, avons des chaises à l'écart de la table.
Jelena, la secrétaire de Bart me lance un petit sourire auquel je réponds.

Je vous ai réuni aujourd'hui pour...

C'est à partir de là que j'ai arrêté d'écouter. Mes yeux se perdent dans la pièce et observent Chuck sans retenue.
Il a encore son entaille à l'arcade sourcilière, une légère coupure orne sa lèvre. Badboy.
Ses cheveux bruns sont plaqués avec élégance sur son crâne.
Son costume du jour est bleu de nuit. C'est un costume classique, apparemment sur mesure car il lui sied parfaitement.

À quel point est-il énervé ? Voudra-t-il encore me parler ? Est-ce que je devrais m'excuser ?
Tout un tas de questions me trotte dans la tête.

Quand il remarque que je l'observe, il se tourne vers moi et me lance un regard... Un regard noir et vide. Comme celui qu'il avait quand je l'ai rencontré.
Avec Chuck, je me suis très vite habituée au chaud et au froid. Parfois, il peut être tellement affectueux que ça en parait faux. Mais il peut aussi être tellement énervé que ça en parait irréel.
On est plus au froid là... Limite c'est glacial...

Il détourne son regard de moi, sans plus d'attention. Serait-ce possible qu'il ne veuille plus de moi ?

Merde ! Faut que j'arrête de me poser toutes ces questions à la con, faut que j'arrête de culpabiliser ! J'ai absolument rien fait de mal ! S'il veut se comporter en gamin, tant pis pour lui.
Mes oreilles reviennent enfin à la réunion, et celle-ci continue, bien évidemment avec l'absence de Jack.

The Upper East SideOù les histoires vivent. Découvrez maintenant