Brunette

23 : Les Deux Identités

Johanna ouvrit les yeux en sursaut.

Elle regarda autour d'elle.

Dans le noir, elle arrivait à distinguer sa chambre.

Elle soupira de soulagement.

-Ce ne devait être qu'un cauchemar.

Elle fut soudain prise d'une douleur au cœur qui la força à se recroqueviller sur elle-même.

-J'en suis plus trop sûr en fait... chuchota-t-elle avec difficulté.

Elle tenta de se lever de son lit mais n'y parvint pas.

Elle avait tellement été affaiblie qu'elle pouvait à peine bouger et son cœur ne cessait toujours pas de lui faire mal.

Alors elle n'avait pas rêvé.

Cette opération avait bel et bien eu lieu.

Maintenant, elle avait un morceau de la Pierre Alius en elle.

Soudain, elle entendit quelqu'un toquer à la porte.

-Oui ?...

La porte s'ouvrit.

La jeune fille était heureuse de voir que c'était Xavier.

Il alluma la lumière et vint s'asseoir à ses côtés.

-Comment tu te sens ? demanda-t-il de son habituel ton chaleureux.

-Je crois que ça se voit... Je pourrais courir un marathon...

Elle poussa un petit rire nerveux.

-Plus sérieusement... J'arrive à peine à bouger...

-Tu as toujours mal partout ?

-Moins qu'hier...

-C'est normal que tu te sentes comme ça. Maintenant, tu as besoin de repos.

Elle hocha la tête.

-Ne t'inquiète pas pour les cours que tu pourrais manquer. Disons qu'avoir des absents dans la classe pendant plusieurs jours ça à toujours été... Habituel.

-C'est gentil d'être venu me voir Xavier...

-Je ne vais pas pouvoir rester longtemps. Les cours vont bientôt reprendre.

-Attends parce qu'il est quelle heure ?

-Bientôt 13h20 pourquoi ?

-J'ai dormi tout ce temps ?

-Tu en avais besoin. Et tu en as encore besoin. Tu risques de ne plus pouvoir faire grand chose pendant plusieurs jours. Ne t'inquiète pas, tes repas te seront apportés.

-J'espère bien. Après avoir survécu à tout ça, ce serait dommage de mourir parce qu'on ne me nourrit pas.

Il laissa échapper un petit rire.

-Allez, je te laisse. Repose-toi bien.

Il commença à partir mais la jeune fille le retint en agrippant sa manche.

-Est-ce que c'est possible que mon corps réagisse encore mal à l'opération maintenant ? demanda-t-elle d'une voix tremblante.

Le rouquin fronça tristement les sourcils.

La pauvre, elle avait peur de mourir.

Lui aussi en avait peur.

-Ne t'inquiète pas, ceux qui sont morts après l'opération avaient tous réagit beaucoup moins bien que toi dès la première seconde. Je sais que tu souffres, mais tu vas t'en sortir, n'ai pas peur.