Le Temps d'un Souhait - Première Partie

Chapitre 4 : Professeur excentrique et archéologue passionné

Le lendemain, je me réveillai avec une sensation de bien-être et de bonheur... Il me semblait que tout allait merveilleusement bien se passer. Ce jour-ci, je commençais mes études à l'Université Panthéon-Sorbonne. Cette université était une école doctorale d'archéologie et proposait, exceptionnellement, une courte session de six mois, dédiée à l'étude des navires du XVIIème siècle et des célèbres pirates et corsaires... Je ne pouvais pas laisser passer l'occasion d'augmenter mes connaissances sur ce sujet qui me passionne depuis mon enfance. Je me sentais attirée tel un aimant, comme si mon destin était d'étudier ces constructions navales ainsi que ces hommes qui avaient décidé de passer leur vie à naviguer, à se sentir libre, quitte à en mourir. Alors, je m'étais inscrite en ayant en tête de devenir archéologue spécialisée dans le sous-marin... Bien entendu, il faudra travailler dur et faire quelques petits travails à côté pour subvenir à tous mes besoins, mais j'avais enfin trouvé une passion à exercer parce que c'est vrai que jouer aux pirates n'était pas envisageable pour un futur métier...

Après que la femme de chambre m'eut apporté mon petit-déjeuner (je l'appellerai plutôt « grand-petit-déjeuner » ou « copieux-petit-déjeuner), je sortis de ma suite pour rejoindre le hall de l'hôtel, munie d'un plan de Paris et d'un sac à dos. Je rencontrai mon fidèle guide, Monsieur Dupontchartier, qui me proposa de m'appeler un taxi mais je refusai, préférant marcher seule et tranquillement afin d'apprécier davantage les rues paisibles et désertes de la matinée. De toute manière, il était beaucoup trop tôt pour se rendre à la faculté immédiatement, et puis, je devais avouer que j'étais soulagée de sortir de cet hôtel trop luxueux pour ma petite personne (même si tout le monde essayait de me mettre à l'aise).

En sortant de l'hôtel, seules quelques voitures circulaient. Le ciel était dégagé et de magnifiques contrastes de rose mêlés de mauve parsemaient celui-ci. La lune faisait place à un soleil endormi. Ses rayons se cachaient entre les arbres et les immeubles. Tout en longeant la Seine, je songeai à toutes ces choses que j'allais découvrir. On nous avait prévenus qu'une excursion de fin d'année (à la fin des six mois), aurait lieu à Saint-Malo. Nous irions voir une exposition sur un célèbre capitaine pirate du nom de James Rosso, l'un des flibustiers que nous étudierions durant ces six mois.

Pourtant, malgré le programme captivant qui m'attendait, un doute subsistait. Et si, les autres élèves ne m'acceptaient pas ? Je me rappelai alors tous ces horribles moments que j'avais passés à l'école. Les orphelins et moi allions tous dans le même établissement scolaire. Les enfants de mon âge étant dans ma classe, chuchotaient des injures à mon égard et, lorsqu'un enfant voulait devenir mon ami, ils s'empressaient de lui conter des choses absurdes pour l'en dissuader... Les enfants sont si cruels entre eux, sans doute pas tous, mais il suffit d'un seul mensonge, aussi ridicule soit-il, pour les liguer les uns contre les autres. Seulement, à présent, je ne me laisserai pas faire, j'avais grandi et personne ne pourrait m'empêcher de vivre ma passion, j'étais devenue une toute autre personne, la fragile petite Rosélia n'existait (quasiment) plus. Je croisais seulement les doigts pour qu'aucun de mes anciens camarades ne s'y trouvaient également...

Au fil de mes réflexions, le soleil s'était un peu plus levé et arborait de puissants rayons. Les voitures s'étaient faites plus nombreuses et déjà des klaxons résonnaient dans tout Paris. Il me fallut encore quelques instants avant d'atteindre l'université. Des étudiants se hâtaient auprès des imposantes portes d'entrée. La façade du bâtiment était encadrée de quatre magnifiques colonnes dressées fièrement près de la devise française gravée sur le frontispice de la faculté.

Enfin entrée dans celle-ci, et après de nombreuses minutes à errer dans des couloirs inconnus et (terriblement) fréquentés, je pus me rendre dans ma salle de classe.

La pièce dans laquelle je venais de pénétrer, était vraiment immense... De nombreux bureaux ainsi que des chaises y étaient disposés à l'intention des élèves. Face à eux se trouvait un très grand bureau, tellement démesuré pour son utilité que je me demandai si ce n'était pas plutôt un comptoir de brasserie :