Chapitre 21 : Quand l'espoir renaît pour dissiper le doute

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Je me décidai donc à retrouver James dans sa cabine. Ma colère s'était un peu dissipée. Ce n'était plus à James que j'en voulais mais à moi-même. Comment avais-je pu me laisser troubler ainsi par cet être monstrueux ? Je secouai la tête et toquai à la porte.

N'entendant pas de réponse, je l'ouvris et passai la tête par l'entrebâillement.

James était assis au bord de son lit, ses coudes sur les genoux et son visage entre ses mains. Ainsi, il semblait contempler le bois usé du sol.

Je m'approchai doucement mais une des planches du parquet grinça. James se redressa et, surpris, m'interrogea du regard. Je lui souris timidement et il m'invita à m'asseoir près de lui.

Nous restâmes un long moment ainsi, assis l'un à côté de l'autre, sans savoir quoi faire ou quoi dire. Peut-être avions-nous peur de ce que l'autre allait dire ?

N'y tenant pourtant plus, je décidai de me lancer.

—Je suis désolée pour tout à l'heure. Je n'aurais jamais dû me laisser manipuler ainsi...

—Non, c'est moi qui suis désolé, soupira James d'une voix affaiblie. Je n'aurais jamais dû vous mettre autant de pression. Vous avez toujours été libre de vos décisions, même si j'ai pu vous faire penser le contraire.

Je voyais à présent que c'était au tour de James d'être perdu. Il refusait de me regarder dans les yeux et sa voix n'avait plus l'assurance que je lui connaissais.

—Non, James, c'est faux. Dès le début, vous avez été accueillant et attentionné avec moi...

—Alors, pourquoi...pourquoi avoir douté ? me coupa-t-il en se tournant vers moi.

—Je...C'est juste que, bafouillai-je essayant de trouver les mots justes pour lui faire comprendre ma réaction. C'est juste que, durant toute mon enfance à l'orphelinat, dès que mes camarades grandissaient, ils me regardaient différemment. J'étais la « préférée » de la directrice et, pour cela, ils me détestèrent. Vous n'avez pas idée de la tristesse et du désespoir que peuvent provoquer les regards haineux et méprisants des personnes que je considérais comme mes frères et sœurs. Alors, pour m'échapper, pour espérer être un jour acceptée, aimée pour ce que je suis, je rêvais de voyages, d'aventures. Je rêvais que je naviguais sur des océans déchaînés, je rêvais d'être une pirate combattant d'autres pirates, à la poursuite d'un trésor...

Ma voix tremblait, mes yeux s'embuaient face à l'afflux de ces souvenirs.

—Et puis, lorsque ce monstre est venu et qu'il a prétendu que tous les pirates étaient tous des voleurs, des hommes sans cœur, mes rêves se sont évanouis. Tout ce qui m'avait toujours permis de remonter à la surface, tout ce en quoi j'aspirais et croyais, s'était évanoui d'un seul claquement de doigts. Et pour la première fois de ma vie, je me retrouvais seule, sans espoir, sans rêve, juste moi et la réalité. J'étais perdue. Pardonnez-moi, j'ai eu tellement peur de m'être trompée sur vous. J'ai tellement peur que les gens me déçoivent comme ils m'ont déçue et qu'ils me fassent du mal que...

Un sanglot m'échappa, m'empêchant de continuer ma phrase. James me prit la main, mais cette fois-ci, je ne me dégageai pas. Il ne détourna plus le regard et je poursuivis.

—Mais j'ai compris que ce monstre ne voulait que nous manipuler. Je ne sais pas comment il a su toutes ces choses mais ce dont je suis certaine, c'est que, peu importe ce que vous avez fait par le passé, tout le monde a le droit à une seconde chance. Je n'ai plus aucun doute sur vos intentions parce que je vous fais confiance. Nous allons arrêter ces monstres et rétablir la paix. Plus personne ne doit souffrir à cause de l'égoïsme et de la vengeance de ce monstre de Revenger.

Le Temps d'un Souhait - Première PartieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant