Chapitre 18 : Avertissement et semeur de troubles

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Je m'éveillai en sursaut mais préférant rester couchée, je refermai les yeux, espérant ainsi me rendormir. Alors que le sommeil m'attirait de nouveau à lui, je ressentis comme une présence près de mon lit. Plaquant mon oreiller sur ma tête en marmonnant des paroles inintelligibles, une main s'empara de l'oreiller et plaqua une main ferme sur ma bouche.

J'ouvris brusquement les yeux, mais ne vis personne dans la pénombre de ma cabine. Dehors, la nuit était encore bien sombre. Je voulus essayer de me dégager mais la prise de l'inconnu était beaucoup trop puissante pour moi. Je misai le tout pour le tout, et réussis à entrouvrir suffisamment ma bouche pour pouvoir mordre à pleines dents mon assaillant. Je continuai de le mordre jusqu'à ce qu'il dégage se main en laissant échapper un râle silencieux. Cet instant de douleur me permit de m'extraire de mon lit. Je pus apercevoir la silhouette masculine et imposante de mon agresseur et pris peur. Je n'étais pas de taille à le défier. Paniquée et voyant qu'il commençait à me chercher, je pris la seule arme que j'avais sous la main : une botte. Certes, elle n'allait pas aussi bien me défendre qu'un poignard mais dans ma situation, c'était mieux que rien ! Et puis, la chaussure possédait un petit talon en bois, utile pour assommer quelqu'un.

Ma peur ne cessait de grandir, même armée d'une botte, et me faisait reculer de plus en plus. Seulement, comme je ne voyais rien, je me pris le pied dans une des tables de chevet. La silhouette entendit le choc et s'approcha dans ma direction.

Alors, je brandis me botte devant moi en m'écriant :

—N'approchez pas ! je vous préviens, je suis armée et je n'hésiterai à me servir de ma...

Je ne pus terminer mon très dissuasif avertissement car l'homme m'interrompit :

—Rosélia, c'est moi James, chuchota-t-il. Je vous en prie taisez-vous où il va finir par nous trouver...

—Ah oui ? Et pourquoi devrai-je vous croire ?

—Rosélia, je vous en supplie, taisez-vous et écoutez-moi. C'est vraiment moi, James, me supplia l'homme dans un murmure, en me prenant par les épaules.

J'essayai d'apercevoir ses traits, quand un bruit au-dessus de nous parvint à mes oreilles. Des pas martelaient le plancher du pont supérieur au rythme angoissant des aiguilles d'une montre. Un murmure continuel se faisait entendre : « James...James Rosso ». La source de ce murmure semblait venir de derrière moi, comme si quelqu'un murmurait dans ma nuque. Je frissonnai et l'homme resserra sa prise sur mes épaules pour me rassurer. A cet instant, je sus que cet homme était bel et bien James et je décidai de lui poser la question dont je redoutais la réponse :

—James, commençai-je dans un murmure, que se passe-t-il ? Qui est-ce ?

—Je ne sais pas exactement ce qu'il se passe mais ce dont je suis sûr, c'est que mes hommes ont le sommeil étrangement profond, contrairement à leur habitude. Et aussi, que quelqu'un semble me chercher.

Je fus prise d'effroi et demandai, hésitante :

—Vos hommes ne sont tout de même pas...

—Non, non, ils respirent mais il semblerait qu'un gaz soporifique ait été diffusé.

—Comment en avez-vous déduit cela par le simple fait que vos hommes dorment paisiblement ?

—J'ai quelques connaissances en matière de sciences et je puis vous affirmer que le gaz qui s'infiltre sous votre porte n'est pas de la brume.

Il m'indiqua la porte derrière laquelle la lanterne éclairait toujours et je distinguai en effet une sorte de brume inhabituelle s'infiltrant par la rainure de l'encadrement.

—Oh... Mais pourquoi ce gaz ne m'a pas affecté comme vos hommes ?

—Il n'en a pas eu le temps, notre hôte vient de le provoquer. Je ne dormais toujours pas quand j'ai entendu un fracas de verre brisé. Je me suis discrètement extrait de ma cabine et en voyant le gaz, je me suis protégé avec mon manteau.

Le Temps d'un Souhait - Première PartieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant