Le Temps d'un Souhait - Première Partie

Chapitre 22 : Le message

Le ciel était parsemé de milliers d'étoiles. Scintillantes et rassurantes, elles prédisaient sans doute un avenir merveilleux, il fallait que nous nous en saisissions. Je croisai imperceptiblement les doigts et approchai un peu plus le coffret vers les astres. James, qui avait posé son chargement sur le pont, mit ses mains sur les miennes. Leur chaleur me réconforta et fixant mon regard dans celui de James, j'essayai de rester positive et de chasser mes pensées pessimistes.

Le temps paraissait si lent, mais bercée par la houle légère de la soirée, je finis par me détendre et à fermer mes yeux.

Seulement, je les rouvris brusquement lorsqu'un éclat lumineux filtra à travers mes paupières closes. Je découvris alors que cette nouvelle clarté provenait du coffret. C'était exactement le même éclat, puissant et aveuglant, dont j'avais rêvé la nuit précédente. Mon cœur bondissait joyeusement dans ma poitrine et cette soudaine euphorie me fit sourire jusqu'aux oreilles.

Je portai alors mon attention sur James, qui était toujours devant moi, et je vis quelque chose de si beau, de si pur... Je vis de l'émerveillement, de la joie, du soulagement se côtoyer, se mêler aux larmes qui pointaient aux coins de ses yeux.

A cet instant précis, James semblait si vulnérable, mais si fort à la fois. Je pouvais voir à travers lui comme dans un miroir. Il n'avait rien, absolument rien d'un bandit. Non, c'était un homme en quête de bonheur et de justice.

Alors que mon regard était plongé dans ces yeux, il me sourit et, sans crier garde, me prit dans ses bras. Ce ne fut pas brusque. Il m'attira à lui dans un geste familier et je me laissai faire. Je remarquai alors combien il était grand et fort. Ma tête lui arrivait presque sous le menton et je me sentis étrangement bien, en sécurité et protégée.

Ses bras s'étaient refermés sur moi avec délicatesse et tendresse, comme s'il avait peur de casser quelque chose de précieux. Mon corps, sans même que je ne le lui commande, fit de même et nous nous retrouvâmes enlacés sous les cieux nocturnes, profitant de cet instant inhabituel et pourtant si familier.

Je me laissai guider par ce nouveau sentiment si apaisant et étrange que je ressentais, et oubliai tous mes problèmes.

La tête collée contre sa poitrine, les yeux fermés, je pouvais sentir son cœur bondir, sauter, comme le faisait le mien au même instant.

Ressentait-il, lui aussi, cette sensation de repos, cette impression que nos corps enlacés ne formaient plus qu'une seule et même personne, cette impression d'avoir passé une vie à chercher, à courir, sans savoir après quoi et de l'avoir enfin trouvé ?

Au fond de moi, je l'espérais...Seulement, d'un autre côté, je me rappelai mon monde et je me forçai à oublier tout espoir...Sans grande conviction !

« Après tout, me dis-je, la vie n'est faite que de 'si'. Et 'si', je laissais faire l'avenir. Après tout, que serait la vie sans des 'si' un peu par-ci, par-là ? »

James se racla légèrement la gorge et murmura avec douceur :

—Rosélia...Merci d'être là...Je vous...

Il sembla hésiter un long moment avant de se reprendre, me laissant cogiter sur ce qu'il allait dire.

—Je ne vous remercierai jamais assez.

Je desserrai à contre-cœur notre étreinte et lui souris :

—Bon, et si nous retournions à notre coffret ?

Il se gratta la nuque et acquiesça.

La lumière du coffret, que j'avais toujours entre mes mains, n'émanait plus que faiblement. L'éclat éblouissant semblait avoir laissé place à des gravures, très peu visibles à la lueur de la lune.