CHAPITRE 25: Indice du passé

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_Tu as reçu des appels de Ryan toute la soirée... il ne te lâche pas ce type. confia Émilio à Maddie.
_Il s'inquiète certainement... après tout ce qui doit se passer là-bas.
_ Moi, je n'aime pas qu'il s'approche de toi... il a des idées derrière la tête.
_ Ohh... Vous êtes jaloux, monsieur Castillo? sourit-elle d'un ton aguicheur.
Il caressa son ventre de son index, ce qui la fit frémir de plus belle.
_ Je me suis engagé à protéger tes arrières, tu t'en souviens ? Elle se tourna et lui embrassa le menton avant de sourire.
_ Oui... bien sûr, je te crois, dit-elle sarcastiquement.
Après un court silence où elle se pinça les lèvres pour ne pas sourire de ce moment qui venait de se passer entre eux, elle soupira de bonheur.
 _ Pourquoi fais-tu cette drôle de tête ? demanda-t-il en jetant un coup d'œil à son visage émerveillé.
_ Je me disais juste... Eh bien, ce qui vient de se passer est soit un rêve très réaliste, soit la réalité, ce qui signifie que nous venons de coucher ensemble.
_ Oui, c'est vrai... approuva Émilio en promenant délicatement son doigt le long de son corps frissonnant.
_ Émilio... Dis-moi, qu'est-ce que cela signifiait exactement pour toi ?
_ Cela signifie que tu ne me laisses pas indifférent... Maddie, tu es tellement rayonnante en tant que femme... et ton innocence me fascine... Je suis subjugué à chaque fois que tu agis... J'avais tellement envie de t'embrasser et de te posséder ... même si je sais que ce n'est pas une bonne idée, avoua-t-il.

Maddie était toute rouge, autant parce qu'il lui ouvrait son cœur, que parce qu'il caressait subtilement son corps. Il prit son menton dans sa main libre et scella ses lèvres aux les siennes dans un baiser langoureux qui ne fit qu'accroître le désir grandissant de Maddie envers lui. Il jeta ensuite un œil à son téléphone portable et regarda l'heure qu'il était.
_ Je vais devoir y aller, annonça-t-il en quittant le lit.
_ Quoi... déjà ?
_ Je dois préparer ma journée de demain, j'ai du travail.
_ Après ce qui s'est passé, tu vas simplement partir ?
Il remit son boxer et la regarda. Il ne put s'empêcher de dévorer des yeux le corps devêtu qui se tenait devant lui.
_ J'ai beaucoup de choses à faire demain... mais je ne suis pas contre un bain nocturne et une bouteille de whisky... Je m'en occupe, dit-il en se dirigeant vers la cuisine, pendant que Maddie sortait du lit pour l'attendre dans la salle de bain.

Lorsqu'elle détailla sa peau satinée qui luisait dans la lumière de la salle de bain, ainsi que son corps sculpté et imposant, le regard de Maddie s'illumina.

Les heures suivantes, ils les passèrent à s'amouracher dans la salle de bain. Le reste de la nuit, ils s'enlacèrent chaleureusement dans le confortable lit de Maddie.

Le jour se leva et Émilio était toujours allongé dans le lit de la jeune fille, tandis qu'elle se blottissait dans ses bras réconfortants.
Le regard fixé sur les belles moulures au plafond, Émilio se demandait ce qui se passait en lui. Il avait été attiré par le corps de cette fille qui lui était si indifférente il y a à peine quelques années.
Difficile de comprendre pourquoi la grande barrière qui entourait son cœur avait si facilement cédé devant elle. Il se sentait terriblement attiré par elle.
Chaque fois qu'elle parlait, il avait envie de prendre possession de ses lèvres et il s'était même surpris à imaginer son corps à sa merci plus d'une fois, exactement comme ce soir. Au début, il pensait que cette attirance était due au manque de compagnie féminine qu'il avait eu pendant plusieurs années, mais après quelques aventures d'un soir pour essayer d'arrêter de penser à elle, il comprit que c'est Maddie qu'il désirait et personne d'autre.
Il ne voulait pas espérer à ses côtés ou même se dire qu'il y avait quoi que ce soit entre eux, parce qu'elle était la fille de l'homme qu'il détestait le plus. 
Pourtant, il venait de coucher avec elle et pas seulement une fois, sans prendre les précautions nécessaires. Il ne put s'empêcher de s'imaginer le corps menue de Maddie alourdi par son enfant et poussa un soupir d'exaspération avant de quitter le lit et de passer un coup de fil rapide.

Il se trouvait dans le salon lorsque l'ascenseur s'ouvrit sur Camélia, qui apporta à Maddie les vêtements qu'elle n'avait pas pu prendre avant de partir. Et pour son patron, elle lui tendit ce qu'il avait demandé par message, afin d'éviter toute erreur grave résultant de cette nuit torride.
 
Maddie émergea à  son tour et fut surprise de trouver le lit vide. Elle avait espéré qu'il serait là à son réveil, mais il n'y avait qu'un mot sur la table de chevet accompagné de pilules contraceptives. “Chose importante à faire ce matin, j'ai dû partir, n'oublie pas de prendre les pilules”  On se retrouve à midi pour déjeuner... E.Castillo.
Un petit rire triste s'échappa de sa gorge en se rappelant qu'il n'éprouvait rien pour elle. Elle n'avait donc pas le droit de se plaindre, puisqu'elle avait accepté de se donner à lui et que ce n'était qu'une affaire de sexe, rien de plus. Il ne lui avait jamais parlé d'amour ou de sentiments, seulement d'attirance encore et toujours. Elle ne pouvait pas lui refuser le droit d'avoir peur que cette soirée se solde par une grossesse ; il était évident que ni lui ni elle n'en avaient besoin.

Maddie prit ensuite les comprimés qu'elle observa, se demandant ce qui lui était bien passé par la tête au moment où il les avait laissés. Peut-être qu'il les avait dans sa maison et qu'il les faisait prendre à toutes ses conquêtes. 
Elle ne put y penser plus longtemps car son téléphone portable sonna et elle répondit à Ryan qui lui demanda où elle était. Lorsqu'elle lui annonça qu'elle était aux États-Unis, il fut sous le choc et lui rappela qu'elle ne pouvait pas quitter son poste sans prévenir.
_ Je reviens dès que possible, promis, dit-elle avant de raccrocher.

Elle prit ensuite son temps pour se préparer, avant de se rendre au restaurant de l'hôtel où elle déjeuna, sous la surveillance de Gomez à qui Émilio avait donné l'ordre de surveiller Maddie et de l'emmener où elle le souhaitait.

_ Comme j'ai du temps à tuer, Gomez, je dois t'avouer que j'ai envie de faire du shopping... 
_ Très bien, mademoiselle, dit-il en maintenant sa posture droite. 
Maddie enchaîna les boutiques où elle fit ses achats avant de retourner à l'hôtel, le sourire aux lèvres.

Emilio entra dans un entrepôt désaffecté et balaya la pièce du regard, sombre, tout en ajustant ses gants en cuir.
_ Monsieur, l'homme filmé par les caméras du centre de désintoxication est par là, lui dit José Maria, un de ses hommes.
Emilio suivit José jusqu'à ce fameux jeune homme qui avait été attaché.
_ Enlevez-lui l'adhésif, ordonna Émilio en se plantant devant le jeune homme qui se donnait des airs de caïd malgré le fait qu'il ait été enlevé.
_ Vous ne pouvez pas me tuer, sinon vous finirez en prison !, dit-il d'un ton assuré.

Castillo s'assit sur une chaise en face de lui et prit le portefeuille que José Maria lui tendait.
_ Arturo Herrera. Lit Émilio à haute voix. Seulement 23 ans... Eh bien, tu es bien jeune, Arturo... Dis-moi, c'est bien William Rivera qui t'a confié la mission de montrer la vidéo à Camilo, n'est-ce pas?
_ Allez vous faire voir, enfoiré ! cracha Arturo.
_ Tu penses vraiment pouvoir te permettre cette insolence ? José Maria, passe-moi ton arme, ordonna Émilio et l'homme s’exécuta.
_ Vous n'allez pas tirer... vous bluffez.
Castillo chargea l'arme puis enleva le cran de sécurité.
_ Je te laisse trois chances pour me donner les réponses que je veux. Si jamais tu ne me les donnes pas, je te tire une balle dans la tête et j'envoie ton corps à ta famille. 
Arturo sentit de la sueur dégouliner sur sa tempe tandis que son cœur battait douloureusement dans sa poitrine.
_ Première chance... Réponds, depuis quand tu surveilles mon frère ?

Le jeune homme resta tout de même silencieux.
_ Deuxième chance pour répondre, dit Émilio en posant l'arme sur son front, et le garçon trembla de peur.
_ Je... je ne le connais pas.
_ Dernière chance.
_ Je vous le jure ! Je ne le connais pas m’sieur ! Por favor ! Je le jure sur la vie de mon abuela et j'adore mon abuela, vous savez ! Je ne le connaissais pas et je ne le suivais pas non plus. Il m'a simplement envoyé une photo et m'a demandé d'aller le voir et de lui montrer la vidéo !
_ William Rivera ?
_ Oui, c'est bien lui, Willy...
_ Et comment te connaît-il ?
_ Je... je suis le fils d'un de ses vieux amis, il vivait chez mon père lorsqu'il est arrivé du Mexique ! Je vous jure, c'est la vérité ! Mon père... mon père lui a même trouvé son premier boulot dans la maçonnerie et lui a même prêté de l'argent lorsqu'il a voulu séduire la femme riche qu'il a épousée… c'est mon grand frère qui me l'a raconté, sur la vie de mon abuelita que je n'ai jamais rencontrée ! Il envoie de l'argent à mon père chaque fois qu'il veut qu'on lui rende un service, c'est tout ce que je sais !
_  Voilà que tu peux être bavard quand tu veux », rétorqua Castillo en rendant l'arme à José Maria qui le rangea dans son étui.

Castillo se leva de son siège et se tourna vers Camélia qui se tenait pas très loin, sa tablette à la main.
_ Camélia, assure-toi qu'il rentre chez lui et je veux tout savoir sur son père et son lien avec Willy Rivera.

EL CONTRATOOù les histoires vivent. Découvrez maintenant