CHAPITRE 7: L'enfant prodigue

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Les questions tombaient en rafales depuis l'arrivée de Maddison Rivera Shepherd dans sa nouvelle apparence qui n'avait rien avoir avec la jeune fille qu'elle était il y'a quatre ans.
Elle s'approcha directement de son père et l'étreignit avant de se placer devant le pupitre. Sous le choc, William ne pouvait pas bouger. Il demeura ainsi les bras ballants , les yeux fixés sur elle.
_ Bonjour à tous. Je vous remercie d'être venu jusqu'ici pour moi.
_ "Mademoiselle Rivera! Mademoiselle Rivera" criaient les journalistes sans relâchement.
_ S'il vous plaît, du calme tout le monde, je répondrai à vos questions une fois que j'aurai parlé ... Donc voilà je suis bien Maddison et je suis revenue... J'ai disparu pendant quatre longues années et je sais que mon père et toute la police m'ont cherchée sans relache et pour ça je m'en excuse... Si je suis partie, c'était pour espérer me sauver... je traversais une période très difficile pendant laquelle j'avais peur de me détruire... sur un coup de tête, j'ai tout quitté pour m'enfuir dans un endroit où personne ne pouvait me connaître et là bas, j'ai pris du temps avant de parvenir à accepter ma personne... Ensuite, j'ai décidé de revenir pour ma famille et pour moi-même... Il était temps pour moi de prendre un nouveau départ pour faire honneur à ma défunte mère... Si avant je craignais toutes les obligations que je me devais d'accomplir, à présent c'est différent. Je compte suivre les traces de ma mère en temps que femme d'affaires et diriger moi aussi l'entreprise familiale. Avait-elle déclaré avec assurance, face à tout le monde.
_«Mademoiselle Rivera! Les rumeurs de votre fugue sont donc vraies, vous avez quitté la maison par crainte d'un mariage arrangé ?!»
_ «Avez-vous pensé aux conséquences de votre départ sur votre famille ?»
_ «N'est-ce pas égoïste de votre part de laisser votre famille sans nouvelles pendant quatre ans?»
_ «Avez-vous souffert de la même maladie mentale que votre mère?»
_ J'ai donné les raisons de mon départ et j'en parlerais plus en détail une fois que j'en ressentirai l'envie... plus de commentaires merci. Clôtura Maddie avant de quitter la scène.
_ «Monsieur Rivera!!, un commentaire sur cette révélation?!»
_ «Monsieur Rivera!»
_ Plus de commentaires... la conférence est terminée. Déclara-t-il encore sous le choc.
Il suivit sa fille pendant qu'Alejandra annonçait que la conférence était bel et bien finie et que tout le monde devait quitter les lieux sans délai.

_ Quatre ans, ça va faire quatre ans jeune fille! Vociféra William, enfermé dans son bureau avec sa femme et sa fille.
Elle se tenait bien droite face à lui et arborait un air flegmatique.
_ Je comprends que tu sois furieux papa. Rétorqua-t-elle.
_ Pour être furieux, eh ben je le suis ! Quatre ans! Où étais-tu et c'est quoi ce retour ? tu voulais te faire remarquer ?! Explique-moi! Tu es partie sur un caprice et voilà que tu reviens et fait un discours ! La police t'a recherchée ! Kaïa essaya de calmer la tension palpable. Rivera était dans tout ces états.
_ Ce que ton père veut dire, c'est que nous étions très inquiets.. chaque année, on espérait ton retour et maintenant tu es là, nous sommes si...
_ Cállate! Lui coupa William avec colère.
Elle battit plusieurs fois ses paupières troublée. Le fait que son mari lui crie de se taire devant Maddie la choquait. Elle se mordit la lèvre en se gardant de répliquer et croisa ses bras.
_ Tu étais où ?!
_ Dans l'abbaye à Naha... j'ai eu la chance de rencontrer des gens qui m'ont appris à avoir plus confiance en moi... j'avais besoin de cette retraite spirituelle. S'expliqua-t-elle sous le regard éberlué de son père.
_ C'est vraiment ça que tu as préféré! T'es aussi stupide que l'était ta mère. Soufla William entre ses dents.
_ Je ne te permets pas! Protesta Maddie, ce qui surprit William qui n'avait pas pour habitude de voir sa fille lever le ton sur lui.
_ Tu entends comment tu me parles?! Alors que tu n'avais qu'à te marier et vivre une vie confortable, tu as préféré te rebeller.
_ Appelle ça comme tu veux mais c'est la meilleure décision que j'ai eu à prendre de ma vie! Tu n'as jamais espéré quoi que ce soit de moi, tu m'as toujours vu comme un fardeau et tu as voulu me jeter à Ryan à la première occasion! Je n'avais que vingt et ans! Et je ne l'aimais même pas cet abruti.
_ Donc maintenant que tu t'es fait laver le cerveau, tu penses que tu peux te permettre de revenir vêtue comme le faisait ta mère et crier au monde que tu vas prendre ma place dans l'entreprise?
_ Je ne veux pas prendre ta place, je veux juste travailler dans l'entreprise familiale, en quoi c'est mal? Kaïa dirige bien la fondation qu'avait créée ma mère.
_ C'est cette association que tu veux diriger?
_ Je veux travailler ici même et voilà tout.
_ On en rediscutera quand on rentrera à la maison je...
_ Non... Je ne rentrererai pas. j'ai pris une chambre à hôtel pour un premier temps. Dès ce week-end, j'irai m'installer dans une autre de nos résidences... nous en reparlerons quand je viendrais au bureau demain.
Avant que William ne puisse répliquer, elle tourna les talons et quitta le bureau sans un seul regard.
Le père regarda sa femme qui le fixait avec mépris.
_ Je n'arrive pas à croire qu'après quatre ans, tout ce que tu trouves à lui faire, c'est des reproches.
_ Il fallait que j'applaudisse ses bêtises, peut-être ?
_ Elle aurait pu mourir !! Elle est vivante!! Mais ça tu t'en fous, tout ce qui t'inquiète c'est qu'elle soit prête à travailler avec toi! C'est pitoyable. Lâcha Kaïa avant de s'en aller.

Elle se pressa de suivre Maddie qui avait été rejoint par deux hommes qui assuraient sa sécurité.
_ Maddie attend!! L'appela-t-elle presqu'en courant. Il faut qu'on parle!
_ Tu vas prendre sa défense ? S'enquit la jeune fille en soupirant.
Elle s'avança et la prit dans ses bras.
_ Tu es en vie, je suis tellement heureuse et puis regarde toi, je ne sais pas ce que tu as vécu là bas mais tu es différente, une vraie femme.
_ Je te remercie Kaïa.
_ Tu es sûre que tu ne veux pas revenir à la maison ? Ton père ne le dira pas mais ton absence lui a fait beaucoup de mal.
_ Si je pars, c'est surtout parceque je ne veux pas qu'il pense que je suis sous son contrôle...
_ Je n'arriverais pas à te convaincre?
_ Jamais je ne m'écraserai comme toi... Je ne suis plus son jouet, tu devrais faire pareil. Ne reste pas avec un homme qui te traite aussi mal. Sur ce je vais devoir y aller.

La tête reposée contre la vitre floutée de sa salle de bain, elle se délectait de l'eau qui ruisselait lentement le long de son corps en repassant les évènements de sa journée. Tenir tête à son père était une première et elle avait trouvé ça tellement jouissif que son corps en frémissait encore.
Vêtue d'une large chemise blanche, elle quitta la salle de bain et sentit un frisson lui traverser l'échine. Elle marcha lentement dans la pièce qui était plongée dans l'obscurité quand elle aperçu une petite lueur écarlate qui flottait dans l'air, accompagnée d'une odeur de tabac qui enveloppa délicatement ses narines.
_ Est-il convenable pour un homme de votre statut d'entrer de manière illégale dans la chambre d'une jeune et innocente femme comme moi?
_ Et est-il convenable pour une femme aussi importante que vous, de ne poster que deux gardes à la porte de votre chambre?
_ Mais ces hommes sont les meilleurs. Ils ont été sélectionnés par une personne très très perfectionniste. Rétorqua-t-elle avec amusement.
_ Heureusement que cette personne existe pour veiller sur une jeune femme innocente telle que vous.
_ Revenons à cette intrusion monsieur l'inconnu. vous étiez impatient de savoir ce que j'ai fait de ma journée c'est bien ça? Dit-elle en allumant l'interrupteur.
_ J'ai vu les informations, comme tout le monde... le retour de l'enfant prodigue. Lui confia Emilio en posant un pied sur l'autre sur le fauteuil, tout en soufflant pour laisser s'échapper la fumée qui se propagea subtilement dans la pièce.
_ Je suis la femme la plus détestée du mexique, ils me traitent tous de fille capricieuse qui s'est rebellée contre son père. Marmonna Maddie en allant vers la table de sa mini-cuisine où elle empoigna une bouteille de vin rouge et deux verres.
_ Ce que les gens pensent ne nous concerne pas, on a un objectif mi dulce et c'est ça qui compte.
_ J'en ai conscience... Et j'ai tellement aimé le moment où j'ai tenu tête à William, tu aurais dû voir ça! j'en frissonne encore!! C'était un pur bonheur. S'extasia-t-elle avant de se reprendre et de se tenir plus droite.
_ Tu as le droit de te réjouir, tu as bien fait ton travail Maddie.
Elle sentit ses joues se réchauffer à ces paroles et esquissa un large sourire en lui tendant son verre qu'elle avait rempli.
_ J'espère continuer sur cette lancée.
_ Tout va bien se passer, je ne t'aurai pas libérée si je n'étais pas sûr que tu étais parfaitement capable d'entrer dans la fausse aux lions.
Elle leva son verre et ils trinquèrent au début de la fin de William Rivera.

En face de l'immense bâtiment se tenait un homme moustachu au regard brun, vêtu de noir et scrutant les moindres faits et gestes des personnes qui entraient et sortaient de l'hôtel.
_ " Patron, il n'y a personne jusque là. Quel est le plan ?" Demanda-t-il à la personne à l'autre bout du fil.
_ " Reste là et ne la quitte pas du regard. Elle pense que je vais croire qu'elle a été quatre ans dans un couvent de bonne sœur et qu'elle est revenue transformée comme par magie!"
_" Qu'est-ce que je suis censé chercher dans ce cas patron?"
_ " Je veux savoir qui l'a aidé à quitter Mexico afin de la monter contre moi... je suis sûr qu'il y'a quelqu'un et je veux savoir qui c'est".

EL CONTRATOOù les histoires vivent. Découvrez maintenant