CHAPITRE 15: Hacienda Castillo

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Maddison observait Émilio sur son cheval en robe dite "palomino" . il s'agissait d'une teinte dorée provenant de la dilution d'une robe de base alezane par un unique allèle du gène crème. C'était un cheval sublime qui était dans l'histoire de la famille Castillo. D'après Antonia, l'arrière grand père d'Émilio avait vendu cette race de cheval pour son premier investissement et lorsque des années plus tard il parvint à faire fortune, il racheta le cheval à deux fois son prix d'origine et depuis il devint un membre précieux de la famille.
_ Tu es sûr que tu ne veux pas monter?
Depuis la clôture de bois, Maddie secoua négativement la tête pour signifier qu'elle ne voulait pas monter à cheval. Si lui adorait l'équitation, Maddie trouvait cela pénible, surtout sous une aussi grande chaleur.
_ Je vois... Dit-il.
Il fit faire quelques tours à son cheval avant de le confier à un palefrenier puis rejoignit Maddie.
_ Tu n'es pas grande fan de chevaux à ce que je vois. Devina-t-il.
_ Oh si, j'aime les chevaux... c'est juste qu'un jour je suis tombée d'un poney et j'ai fini à l'hôpital... depuis j'ai moins d'admiration pour ces grosses bêtes.
_ Oh... ça t'a laissé une cicatrice.
_ Oui sur le bas du dos et c'est franchement embêtant et je...
Elle s'interrompit en le voyant ricaner.
_ Tu parlais de cicatrice dans le genre blessure interne j'imagine. Susurra-t-elle mal à l'aise.
_ Ce n'est pas grave, je sais à présent que tu as une cicatrice sur le bas du dos... Moi qui te pensait parfaite. Dit-il avec ironie.
Elle devint rouge de honte, embêtée par cette si belle phrase qu'il avait dite l'air de rien.
_ C'est par ici le chemin. L'indiqua Émilio qui désirait lui faire faire le tour du ranch.
_ Et toi, tu fais du cheval depuis quand?
_ je n'étais pas plus haut que trois pommes la première fois que je suis monté à cheval... C'était l'activité favorite de mon père quand on venait ici... ça lui rappelait son père... l'amour des chevaux remonte à très loin dans ma famille..
Maddie esquissa un sourire. Elle découvrait une nouvelle version d'Émilio dans ce ranch. Il était si élégant et naturel dans sa chemise noir, son jeans bleu, ses bottes et son sombrero sur la tête, cela prouvait qu'il avait grandi dans cette atmosphère.
_ Tu te sens bien ici j'imagine. Lui dit Maddie
_ Ça me rappelle des souvenirs... c'est toute mon enfance qu'il y'a ici... ça procure la paix... loin des bruits et des entreprises.
_ Tu as raison, ça me plairait bien d'y vivre...
_ Tu peux toujours revenir quand tu veux... ma mère t'adore.
Elle rit de bon cœur.
La visite s'éternisa et quand ils regagnèrent l'hacienda, Antonia qui s'inquiétait, reprocha à son fils de s'accaparer sa belle fille, chose qui déplu à Émilio et ils entamerent une longue discussion qui fit rire Maddie qui admirait leur lien mère-fils.
Cette situation lui rappella douloureusement qu'elle n'avait plus sa mère et son père n'était pas digne de ce titre.
_ J'ai fait cuisiné des chilaquiles et des horchatas, en dessert, j'espère que tu aimes ma belle Maddison.
_ Commment ne pas aimer!
_ Elle est parfaite ! S'exclama Antonia en lui prenant la main.
Encore une fois, Émilio regarda sa mère embarquer Maddie direction la cuisine. Même lorsqu'il venait passer le week-end avec elle, il ne l'avait jamais vu aussi heureuse, elle semblait apprécier un nouveau visage après autant de temps. Il savait pertinemment qu'elle s'attachait à Maddie à cause du manque qu'avait créé Moníca dans son cœur.
Alors qu'il les regardait s'éloigner, son portable vibra et immédiatement, il decrocha.
_ Alors comme ça tu es à l'hacienda ? Lui dit la personne à l'autre bout du fil.
_ Exactement, tu avais besoin qu'on parle?
_ Oui, donc je suis en route... je vais arriver dans une heure ou deux... ta charmante maman me manquait également.
_ Je pensais que tu travaillais ce week-end ?
_ Oh non... Une autre équipe a prit la relève d'une intervention et on a été mis sur la touche...
_ Tu es le bienvenue dans ce cas.

Degustant le repas préparé avec amour par les domestiques, Maddie écoutait Antonia lui parler de l'enfance calme d'Émilio et de son frère Camilo. Contrairement à son frère qui depuis tout petit était un artiste talentueux avec une grande sensibilité, Émilio avait appris à intérioriser ses sentiments pour pouvoir gérer au mieux sa famille et l'entreprise familiale. Grâce aux conseils de son père, il avait acquis un sens aiguë des affaires, ce qui avait fait de lui le digne fils qu'il était devenu.
_ Quand Camilo avait dix ans, il a demandé à son père de lui faire venir des mariachis à son école. j'ai compris ce jour là que peu importe ce qu'on lui dirait, Camilo choisirait toujours la voie d'artiste et aujourd'hui, c'est un chanteur. Expliqua la mère.
_ C'est vrai. Accepta Émilio qui savait que son frère était devenu tout sauf un chanteur.
Depuis la mort de son père et de sa sœur, il avait plongé dans la drogue et pour lui venir en aide, Émilio l'avait envoyé aux États-Unis où il était sous surveillance mais malgré cela, il lui arrivait de recevoir des appels lui parlant des fugues de son frère qu'on retrouvait toujours dans un état lamentable.
_ J'espère que je ne dérange pas. Lança une personne depuis l'entrée.
Ils levèrent tous les yeux vers l'invité qui se présenta au près de Maddie comme étant Maximilliano Moreno.
_ Enchanté. Dit Maddie avec courtoisie.
Antonia qui le connaissait l'acceuilli avec une grande joie, expliquant immédiatement à Maddison que Maximilliano était l'homme qu'elle avait choisi pour sa fille Moníca.
C'était un très bel homme au regard gris clair sur une peau mate que Maddie trouva sublime. Il avait comme Émilio une barbe naissante parfaitement entretenue, en plus d'avoir un corps à damner les saintes.
_ Depuis tout petits ils se tournent autour ces deux là... C'est vrai qu'il est assez grand pour elle mais ils s'aiment bien et je ne suis pas contre une union si ma fille accepte, Maximilliano est policier. Lui dit la dame.
_ Merci pour ce long récit maman... maintenant, je pense qu'on va devoir quitter la table... c'est l'heure de tes médicaments.
_ Juste au moment où Maximilliano arrive... Tu sais bien qu'il faut qu'on discute de l'anniversaire de ta sœur, c'est pour bientôt, tu n'as pas oublié j'espère.
_ Non maman je n'ai pas oublié, comme chaque année, on va faire quelque chose et elle t'enverra une carte.
_ Je suis sûre qu'elle n'y manquera pas.
Il confia sa mère à l'infirmière en charge d'elle avant de rejoindre Maddie et Maxi qui faisait plus ample connaissance.
_ C'est donc lui ton ami de la DEA ?
_ Oui et il est au courant de tout ce qu'on fait...
_ En temps normal je ne devrais pas cautionner le fait qu'il t'utilise comme il le fait... mais c'est vrai que coincer Rivera c'est quelque chose que mes supérieurs rêvent de faire depuis très longtemps.
_ Et ils sont au courant pour moi?
_ Non, je préfère garder le plan d'Émilio secret... je ne veux pas que ça s'ebruite, il se peut que ton père ait des alliés parmi les forces de l'ordre....
Une fois que Maddison se retira dans sa chambre, Émilio parti dans le mausolée familial pour fumer un coup, devant la tombe de son père et de sa sœur, avec son ami Maximilliano.
_ Ta sœur me manque tous les jours qui passent. Confia Maximilliano d'un air triste.
_ Ouais... elle t'appellait chocolat en sucre, tu te souviens ?
_ la teigne, c'est comme ça que moi je l'appelait.
_ Je ne crois pas que tu sois venu que pour faire connaissance avec Maddie.
_ En effet je devais te voir en face pour te dire qu'on a une piste solide sur le réseau de prostitution lié à Rivera.
_ Alors pourquoi ne pas l'avoir annoncé à Maddie, elle aurait certainement adoré apprendre que quelque chose a enfin été découvert.
_ Non... Je ne la connais pas comme toi et je ne peux pas lui faire entièrement confiance... ces sales affaires impliquent sa famille d'une manière ou d'une autre, jusqu'à quand tu penses qu'elle sera de ton côté et ne me parle pas de votre contrat, tu sais bien que ce n'est pas suffisant.
_ Je gère Maddie, je t'assure qu'elle ne me trahira pas...
_ Tu es amoureux d'elle ?
_ C'est bon arrête! On forme une équipe, j'ai décidé de lui venir en aide et ensemble, on veut faire tomber son père ! Elle a conscience de ce que ça représente.
_ Donc tu n'es pas amoureux d'elle.
_ Je ne suis pas amoureux de cette fille.
_ Si tu le dis... Parce que ça serait de la folie d'aimer la fille de l'homme qui a brisé ta mère...
_ Max, qu'elle est la vraie raison de ta venue?
_ Un nom est ressorti lors de mon enquête sur le réseau du trafic d'être humain.
_ Et c'est lequel?
_ Le nom de la mère de ta partenaire... Georgina Shepherd.

EL CONTRATOOù les histoires vivent. Découvrez maintenant