EL CONTRATO

CHAPITRE 12: Désillusions

Maddie fonça à l'extérieur une fois la voie libre et sans dire au revoir à qui que ce soit, elle quitta l'entreprise et marcha des heures, refusant catégoriquement l'aide de sa sécurité. La vision de l'infidélité de son père avec une gamine lui donnait la nausée. Elle n'arrivait pas à croire qu'il puisse piétiner à ce point la mémoire de sa mère, en plus de tromper sa femme actuelle qui semblait prête à tout pour lui. Sans parler du fait que sa mère était morte à cause de lui.
Si Émilio avait été là, il lui aurait certainement demandé de garder le contrôle et de ne pas montrer au monde sa tristesse mais impossible pour elle, des larmes devalaient de ses joues sans qu'elle ne comprenne pourquoi. 
Alors qu'elle vagabondait, ses belles chaussures à la main, elle vit s'arrêter une fabuleuse voiture aux vitres teintées de noir.
Elle leva ses yeux floutés en direction de la vitre qui s'abaissa lentement.
A la vue d'Émilio, la fixant de son regard froid et sans émotion, ses larmes déferlèrent d'avantage.
_ Monte. Dit-il simplement.
Elle le fit sans discuter et la voiture se remit en route.
Il demeura dans le silence jusqu'à ce qu'ils arrivent dans sa résidence. Les souvenirs de cette soirée de pluie lui revint en mémoire. C’est grâce à cette audace qu'elle pu être libérée de son père.
Maddie marcha derrière Émilio jusqu'au son salon et s'installa sur un de ses fauteuils, attendant qu'il lui dise ce qu'il avait sur le cœur.
Elle le regarda enlever sa veste qu'il accrocha sur son porte-manteau, avant de remonter les manches de la chemise blanche qui lui allait parfaitement bien, ouverte sur le haut.  Elle pouvait apercevoir sa peau satiné et lisse qui lui donnait des envies de le toucher. Il s'alluma ensuite une cigarette qu'il cala entre ses dents avant de prendre deux verres et une bouteille de Whisky qu'il servit à Maddie avant de s'asseoir à ses côtés.
_ Ça va te faire du bien, vas y bois. Conseilla Émilio en montrant l'exemple.
Elle fixa le liquide ambré un court instant avant de laisser glisser une petite quantité dans sa gorge qui brula.
Elle fit la grimace.
_ C'est bien la première fois que je prenne une boisson comme ça. Commenta-t-elle.
_ Ça brule peut être oui mais ça fait du bien en passant.
_ Pas sûr qu'on ait la même définition du mot "bien". Ironisa Maddie.
Il esquissa un bref sourire avant de reprendre son sérieux. Elle n'avait pas besoin d'attendre pour comprendre qu'il voulait qu'elle parle de ce qui l'avait mise dans un état aussi lamentable.
_ Mon père entretien une relation avec Carmen... la jeune stagiaire. Annonça Maddie, les yeux baissés sur son verre de Whisky.
Comme toujours, l'expression d'Émilio fut totalement neutre, comme si absolument rien ne pouvait le surprendre.
_ Et il y'avait aussi ces documents médicaux de ma mère et le fait qu'il ait mit la date de sa mort comme mot de passe... je... je me demande juste s'il a un jour aimé ma mère... ce qu'il s'est dit en apprenant qu'elle attendait un enfant... Je ne sais pas comment il fait pour agir comme ça.
Elle croisa le regard de Castillo et ajouta avec lassitude.
_ Je ne connais pas l'étendue de ses crimes, mais je suis fatigué ! Je ne veux plus qu'il s'approche de moi, je veux juste repartir vivre loin de lui pour de bon. 
_ mi dulce te entiendo no te preocupes, "ma douce, je te comprends, ne t'en fais pas". Tu auras ton temps de répis une fois qu'il sera derrière les barreaux... c'est un fardeau trop lourd à porter je le sais, mais tu es capable de le faire.
_ Si seulement elle était là. Pleura Maddie.
_ Elle n'est peut être pas là mais toi si.
Il écrasa son mégot de cigarette avant de se lever et d'aller chercher sa tablette qu'il lui apporta.
_ Ce soir, on a pu avoir ces documents grâce à toi... il y'a là de quoi faire couler SCO.
_ Mais ce n'est pas ce qu'on va faire n'est ce pas? 
_ Non... il y'a dans certains documents tes signatures... j'imagine qu'il te faisait signer des choses sans que tu ne le saches n'est-ce pas?
_ Je pense... Donc ça veut dire que je suis tout aussi coupable que lui aux yeux de la loi?
_ En partie, mais je vais confier ses documents à mes avocats pour qu'on trouve le moyen de t'éloigner de tout ça.
_ Et après ça, tout sera terminé ?
_ Oui, tu auras fait arrêté William et moi j'aurais ma vengeance.
_ Et si ça ne marche pas, si il s'en sort ?
_ Il tombera, tu peux en être certaine... je m'en assurerai.
Maddie bu l'intégralité de son verre avant de faire à nouveau la grimace, ce qui arracha un sourire à Émilio.
Elle jeta un œil à son visage qu'elle trouvait parfait et s'arrêta à ses lèvres avec un regard désireux. Comme il la fixait également sans rien dire, elle s'avança lentement vers lui, sauf qu'il recula pour l'empêcher.
_ A quoi tu joues? 
_ Je n'en sais rien... je pensais que... au faite, j'avais envie de t'embrasser. Avoua-t-elle sans honte.
_ Je t'intéresse ? 
Sa mine imperturbable l'effraya. 
_ bien sûr que non! S'écria Maddie en rougissant. Tout ça c'est de ta faute! Tu m'as volé mon premier baiser et maintenant j'ai envie de t'embrasser, juste pour voir ce que ça fait.
_ Ton premier baiser... je vois, je suis désolée, J'ignorais ça.
_ C'est bien normal, on a jamais parlé de nos vies privées... de toute façon on s'en fiche! 
_ Si ce n'est qu'un baiser que tu veux alors je ne vois pas d'inconvénient à satisfaire ta curiosité.
Ce n'était pas qu'un baiser, voulait-elle lui dire mais les mots ne purent arriver à ses lèvres car il l'avait embrassé sans prévenir.
Maddie regrettait cette demande car elle avait l'impression qu'elle jouait avec le feu et qu'elle allait finir par brûler. 
Il se détacha de ses lèvres avant de jauger son visage, comme pour lire dans son regard.
_ Ce n'est plus ton premier baiser. Susurra-t-il avant de se lever et de poser son verre de Whisky.
Maddie resta muette, incapable de parler après les sensations fulgurantes qu'elle avait ressenties en elle.
_ Tu peux rester autant que tu veux... Tu n'es pas en état de rentrer chez toi. Dit-il avant de quitter la pièce.
Elle passa ses doigts sur ses lèvres tremblotantes et encore brûlant après le baiser qu'il lui avait donné.
Le majordome arriva quelques minutes plus tard et l'installa dans une chambre pour la nuit.
Après une bonne douche, Maddie reprit entièrement ses esprits et se rendit compte qu'elle avait oublié de parler de la fameuse marchandise que son père comptait faire passer par un bateau de sa compagnie.
Elle hesita des longues minutes avant d'aller frapper à sa porte et quand elle vit la porte s'ouvrir sur Émilio vêtu d'une simple serviette autour de la taille, elle déglutit. 
Ses cheveux mouillés bataillaient fabuleusement sur sa tête alors que les plus rebelles envahissaient son front. 
_ Maddie. L'appela-t-il en fronçant les sourcils.
_ Euh... je.. j'ai oublié de te dire quelque chose d'une grande importance.
_ Et c'est quoi cette chose? Dit-il en s'écartant de la porte. 
Elle le regarda, se demandant s'il l'invitait à entrer où c'était dans sa tête.
_ Entre. Lui dit Émilio en se dirigeant vers l'intérieur.
Maddie entra malgré son cœur qui venait de s'emballer au point qu'elle eut l'impression qu'il l'entendait.
_ Mon père a parlé d'une cargaison qu'il compte faire passer par tes bateaux.
_ Quoi ?! et tu ne m'en parles que maintenant ?!
_ Désolée mais... bref, ça passera demain soir... j'ai noté les détails ici. Expliqua Maddie en lui tendant son portable.
_ Tu as fait du bon boulot... Susurra-t-il en lisant ce qu'elle avait marqué. Je vais m'en charger à présent.
_ Super... Je vais y aller. Se pressa-t-elle de dire avant de quitter la pièce.
L'image de son corps battit et imposant se figea dans son cerveau au point qu'elle ne puisse voir que ça. L'eau qui ruisselait le long de sa peau luissant tel du bronze poli, son odeur enivrant qui avait envahi ses narines.
Dès qu'il referma la porte de sa chambre, Émilio s'empressa de noter ce qu'elle avait écrit, puis contacta son adjoint dans sa compagnie, afin qu'il s'en charge.
Le portable de Maddie sonna et le nom affiché laissa Émilio perplexe. " RYAN", Avait-il lu. Il laissa sonner mais vit ensuite le message vocal qu'il avait laissé.
-" Salut Maddie, je ne t'es pas vue de la journée alors je me suis inquiété ... je suis devant chez toi mais ta sécurité me dit que tu n'y es pas, j'espère juste que ça va" 
Émilio plissa suspicieusement les yeux en fixant le nom de Ryan qui y était affiché.