Dans la voiture de son patron, Alejandra glissait sur lui des regards discrets alors qu'il tripotait l'écran de son portable d'un air absorbé. Depuis la discussion avec Émilio Castillo, elle se voyait dans l'obligation de trahir son patron pour protéger sa famille. Connaissant son mari, elle savait qu'il ne pardonnerait jamais une infidélité. Son fils Vicente était le fils de William Rivera et il le savait, mais pas un jour il n'avait demandé après lui ou même montré un quelconque intérêt.
_ L'usine ne produit pas parceque les travailleurs ne font pas leur boulot correctement c'est ça monsieur? S'enquit Carmen qui était sur le siège avant, à côté du chauffeur.
_ En effet. Répondit-t-il sans lever les yeux de son écran.
Alejandra sortit de sa rêverie et baissa les yeux sur l'ordinateur portable de William qui était rangé dans un sac à côté d'elle. Elle savait que les vidéos que voulait Monsieur Castillo était à l'intérieur et elle avait tous ses mots de passe par cœur, sauf que la peur qu'il le découvre l'inquiétait terriblement.
Arrivé à l'une des usines de la SCO, Alejandra marcha derrière son patron dans un grand silence, se demandant comment elle allait faire pour retourner dans le véhicule car l'ordinateur y était resté.
_ Bonjour m'sieur, suivez moi. L'invita l'ingénieur en chef.
Ils marchaient dans les couloirs quand Alejandra feint un malaise.
Un des travailleurs qui marchait derrière eux la rattrapa de justesse.
_ Alejandra, qu'est-ce qui t'arrive ?
_ Pardon Monsieur... Je me sens pas très bien... J'ai la tête qui tourne et des migraines depuis ce matin.
_ Tu aurais dû me le dire, je ne t'aurais pas demandé de me suivre... Ramenez là à la voiture. Ordonna William à un de ses gardes.
_ Bien Monsieur.
_ Veillez m'excuser... J'aurais dû vous prévenir monsieur Rivera.
_ Ne t'en fais pas, vas y et repose toi. Lui dit-t-il chaleureusement.
Elle acquiesça et se laissa emmener jusqu'à la voiture.
Le chauffeur était dans un coin à fumer une cigarette alors que le garde était retourné au près de William Rivera.
Seule et libre d'action, Alejandra alluma l'ordinateur portable et mit le mot de passe. Rapidement, elle fouilla et tomba sur le fichier qui contenait en tout soixante dix photos et vidéos obscènes, tout un arsenal.
Grâce à la clé USB que lui avait confiée Castillo, elle copia les vidéos qui se mirent à charger lentement mais sûrement, alors qu'elle était morte d'angoisse.
Tapant du pied, Alejandra avait le regard qui observait l'extérieur avec attention et lorsqu'elle vit William, Carmen et l'ingénieur sortir de l'usine, elle sentit son sang se glacer car la copie était encore en cours.
Le temps qu'il donne des instructions et parle avec les employés, elle put voir la barre atteindre cent pour cent et rapidement, elle se pressa d'éteindre l'ordinateur et de le remettre à sa place.
Lorsque William se réinstalla dans la voiture, il remarqua son regard apeuré et ses mains tremblantes.
_ Qu'est-ce qui t'arrive Alejandra ?
_ Je... Je me sens juste pas très bien... ne vous inquiétez pas.
_ Je le vois dans ton regard... Quelque chose te tracasse... Tu es terrifiée par quelque chose.
Elle se crispa alors qu'il la fixait intensément.
_ Je... Je vais bien.
L'homme posa main sur la sienne et l'une de ses mains moites.
_ Dis-moi ce qui te tracasse Alejandra.
Elle poussa un long soupire de frustration en retirant délicatement sa main de la sienne.
_Daccord... J'ai un problème... Un gros problème monsieur...
_ Et c'est quoi?
_ Je... Je pense que je suis enceinte. Mentit-elle.
_ Eh bien c'est une bonne nouvelle, ton mari doit être très heureux.
_ Oui... Mais... ce n'était pas dans mes projets... Je tiens à mon travail.
_ Ta grossesse ne changera rien.
_ Tu es enceinte Alejandra mais c'est génial ! S'exclama Carmen en entrant dans le véhicule.
_ C'est juste... une sensation... rien de plus.
_ C'est pour ça que tu stresses autant ?
Elle acquiesça en évitant son regard inquisiteur.
...
La nuit tombée, elle téléphona à Castillo qui arriva rapidement prendre le disque en main propre.
_ Par pitié, je ne veux pas être mêlée à ça... Supplia la jeune femme.
_ Cet homme ne s'intéresse à personne d'autre qu'à lui, alors pourquoi le défendre?
_ Je... Monsieur Rivera a des défauts... mais il est le père de mes enfants.
_ De vos enfants?
_ Je peux vous le dire... personne d'autre que moi ne le sait... Ma petite dernière...
_ C'est donc son enfant également.
Elle hocha positivement la tête.
_ Vous allez le garder pour vous?
_ Vous êtes libre de l'aimer Alejandra et ne vous inquiétez pas. personne d'autre que moi ne saura pour vos enfants, je vous en fait la promesse.
_ Je vous remercie.
....
Dès qu'il descendit de sa voiture, Émilio Castillo alla dans son bureau et ouvrit le fichier qui contenait plusieurs vidéos qu'il regarda les unes après les autres, en notant le noms de ceux qui étaient complices de cet abus de mineur. C'est sans surprise qu'il vit la vidéo de sa petite sœur qui avait été publiée et dans celle-là il reconnu le visage de l'homme qui était avec elle. Il s'agissait d'un homme d'affaires qui était également son associé, mais ce n'était pas la seule vidéo de sa petite sœur. Alejandra avait également copié un fichier du nom de "CAM" et à l'intérieur, il y avait des enregistrements de la caméra de surveillance de son bureau.
_ Espèce de gros malade... susurra Castillo en voyant les multiples cochonneries que possédaient ses enregistrements.
William était un homme répugnant, pensa-t-il.
Émilio repensa à sa petite sœur et remonta les fichiers ranger par dates, jusqu'à tomber sur celle du jour de la disparition de sa sœur. Il la regarda attentivement le cœur battant à la chamade et quand il vit sa sœur entrer dans le bureau de Rivera, il sentit son cœur se serrer dans sa poitrine alors qu'une rage sans nom envahissait ses veines.* Ce fameux jour *
Moníca passa furieusement la porte du bureau de William avec des photos qu'elle jeta sur son bureau.
_ C'est quoi ça exactement! S'écria-t-elle avec véhémence.
Le regard vif, carnassier et taquin, il prit l'une des photos qu'il observa en souriant légèrement.
Alejandra entra dans le bureau en trombe et s'excusa de l'avoir laissée entrer.
_ Je lui ai dit que vous ne recevez pas mais elle m'a échappée.
_ Ne t'inquiète pas, retourne à ton travail et que personne ne me dérange, même pas toi c'est compris Alejandra ?
La secrétaire lança un regard interrogateur à Moníca qui avait ses yeux brûlant de colère rivés sur William.
_ Bien monsieur... Concéda la jeune femme avant de s'éclipser.
_ Ce que vous faites, on appelle ça du harcèlement!
_ Tout de suite les grands mots... Qu'est ce qu'il y'a de mal à prendre des photos de toi.
_ Votre larbin! Ce Luis Salazar! Je vais le faire arrêter! Et vous avec! C'est hors de question que je vous laisse continuer à me faire suivre et à prendre des photos de moi.
_ Tu sais comme moi que tu ne feras rien. Dit-il en se levant. J'ai en ma possession cette vidéo particulière de toi où on te voit danser à cette boîte de nuit... je t'ai trouvé magnifique... Je me suis immédiatement dit que tu étais celle que je voulais.
_ Moi je ne sortirais jamais avec un homme comme vous! Vous avez l'âge de mon père ! Si vous voulez envoyer aux médias cette vidéo où on me voit ivre alors ne vous genez pas, mais moi je raconterais à tout le monde qu'un homme aussi grand que vous s'intéresse à une fille de dix neuf ans alors qu'il est marié!
Elle tourna les talons prête à partir quand il lui cria une phrase qui la palysa.
_ Quel âge tu avais quand ton copain qui vient d'entrer dans la police anti drogue t'as volé ta pureté ?
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EL CONTRATO
RomansaQuand elle apprend que sa vie est menacée par son entourage, Maddison Shepherd n'a pas d'autre choix que de s'enfuir pour espérer vivre une liberté qui lui a longtemps été privée. Le pacte n'est pas la meilleure des idées mais c'est sa seule altern...