Assis sur une chaise près d'une immense porte vitrée, Castillo observait le jardin de sa grande et belle résidence des États-Unis. Malgré les semaines qui venaient de s'écouler, son état général était toujours aussi fragile. Il avait la sensation de ne plus être le même.
_ Monsieur Castillo, c'est l'heure de votre balade. Lui annonça son médecin. Florencia Chavez avait accepté de le suivre et de prendre personnellement soin de lui en échange d'une coquette somme d'argent et d'une place dans un hôpital près de la résidence de Castillo.
_ Tu n'as pas une minute de retard comme d'habitude.
_ Bien évidemment, c'est mon devoir de veiller à votre rétablissement... Après ce que vous avez vécu, les exercices physiques vous aideront à aller mieux, réjouissez-vous que pour l'instant on ne commence que par la marche...
Castillo esquissa un sourire avant de se lever de son siège.
_ Vous avez raison docteur.
_ Et puis il fait beau dehors vous savez. Sourit-elle.
Lentement mais sûrement, Florencia l'emmena jusqu'au jardin où ils trouvèrent Camilo assis en tailleur sur la verdure.
_ Je peux savoir ce que tu fais toi? Lui demanda immédiatement son frère.
_ Je médite, le doc m'a dit que ça aidait à lutter contre la dépendance... Répondit-t-il sans prendre la peine d'ouvrir les yeux.
_ C'est bien de mettre en pratique mes conseils monsieur Camilo.
Il ouvrit les yeux et se tourna vers la femme en souriant.
_ Vous êtes là aussi doc?
_ Oui et je suis heureux de vous voir resplendissant monsieur Camilo.
_ Ça c'est bien grâce à vous doc. Dit Camilo un grand sourire aux lèvres.
Émilio dévisagea son frère qui était bien différent depuis qu'il était venu le chercher dans le centre. Apparemment, apprendre que son frère avait frôlé la mort l'avait fait réfléchir, pensa Castillo.Le soir après le repas, alors que Camilo discutait avec Florencia qu'il semblait apprécier, Castillo sortit se dégourdir les jambes et prendre l'air. Son docteur avait beau lui interdir de s'inquiéter, il ne pouvait pas s'en empêcher parce qu'il se sentait coupable de la disparition de Maddison qu'il ne parvenait toujours pas à localiser malgré ses recherches. Chaque fois qu'il revoyait son visage dans ses pensées, il ressentait une pression dans la poitrine.
Son portable sonna et il répondit à la hâte en voyant le numéro affiché.
_ Tu attendais mon appel j'imagine ?
_ Alors?
_ Il a tout avoué et a porté le poids des nombreuses charges qui pesaient sur lui et sur les autres... la sentence est tombée et il a pris cinquante ans, ce qui veut dire qu'il va mourir en taule.
_ J'aurai pas espéré mieux.
_ Sa femme a tenté de quitter le Mexique hier matin mais la police l'a interpellée parce qu'elle emmenait avec elle une énorme somme d'argent... ils pensent qu'elle était complice et une enquête a été ouverte sur elle.
_ Le règne de William Rivera est enfin terminé pas vrai?
_ Oui, on peut être sûr que William n'est plus rien... Tu tiens toujours à venir le voir en prison?
_ Oui, je serai là demain soir.
_ Super... mais s'il te plaît Émilio, évite de te surmené ou de t'en faire... on va la retrouver...
_ Merci Maximilliano... ne t'inquiètes pas pour moi, je prends soin de moi.La nuit du jour d'après, Castillo se rendit au Mexique malgré les interdictions de son médecin et à la première heure du jour suivant, il alla rendre visite à William, accompagné de Maximilliano.
Lorsqu'Émilio le vit débarquer dans son ensemble de survêtement gris, il ne put cacher sa joie car enfin, cet homme avait ce qu'il méritait mais malgré ça, le quinquagénaire gardait son regard carnassier rempli d'assurance et d'arrogance.
_ Voyez qui est là... Et moi qui pensait que t'avait finalement passé l'arme à gauche. Commença William avec amusement.
_ Je ne pouvais pas mourir avant d'avoir vu ton visage de vermine en cellule et je m'en réjouis parce que tu vas mourir dans cet endroit comme l'immonde pourriture que tu es! Tout le monde parlera de Willy Medina comme étant une personne dégueulasse qui a abusé de la naïveté des jeunes filles et les gens te maudiront encore et encore jusqu'à ce que tu finisses dans les abysses des enfers là où est ta place!
Le regard de William brilla de rage, ce qui confirma à Castillo que les mots l'avaient blessé comme il l'espérait.
_ Tu as ce que tu mérites Medina, tout le monde le sait. A présent dis nous où est Maddie? Qu'est ce que tes hommes ont fait d'elle exactement ? Lui demanda Maximilliano.
_ Alors tu as vu les vidéos de cette chère Moníca ? Tu savais que c'est pour toi qu'elle a fini entre mes mains? J'ai fait d'elle ce que je voulais... Tu aurais dû entendre ses gémissements, c'était si beau, mais tu le sais pas vrai... Étant donné que tu es le premier homme de sa vie... elle n'avait que quinze ans... Et c'est moi l'ignoble dans l'histoire.
Maximiliano avait le poing serré, luttant pour ne pas l'écraser sur son visage.
_ Tais-toi... siffla Maximilliano les dents serrées.
_ Oh, ça t'a vexé ? Le questionna William avec humour. Et toi le grand frère... Tu ne dis rien parceque c'est ton ami d'enfance c'est bien ça? Mais c'est encore plus horrible je trouve... parce que ça veut dire que depuis qu'elle était toute jeune, il avait déjà des vues perverses sur ta sœur... Tu imagines un peu?
William vit la haine dans les yeux des deux hommes et un rire narquois naquit sur son visage.
_ Tu ne devrais pas t'énerver comme ça Castillo, tu risques de nous refaire une crise cardiaque... Tu imagines les gros titres? " Un autre drame chez les Castillo, le fils aîné de la famille meurt exactement comme son père" ou encore " La maladie dévastatrice des Castillo" je suis sûr que...
_ Ça suffit! S'écria Maximilliano à bout de nerf.
Il lança un regard aux gardiens avant de sourire à William qui le regarda curieusement, se demandant ce qu'il avait en tête.
_ Y'en à marre William. Dit Max en prenant sa tête qu'il plaqua violemment sur la table. Moi aussi j'ai de l'influence et il suffit d'un mot pour que ta vie se termine dans cette prison!
_ A présent, dis nous où est Maddie. Ajouta Castillo qui avait repris un calme effrayant.
_ Je... je n'en sais rien...
_ Continue comme ça et ce soir je te ferai battre à mort. Insista Max en sortant son arme.
Sous la menace de l'arme sur sa joue, William lança des regards aux gardiens qui faisaient semblant de ne rien voir.
_ Dix secondes...
_ La personne qui la retient n'est pas n'importe qui, vous ne la trouverez jamais!
_ Cinq secondes.
_ Je ne sais rien. Insista-t-il malgré la pression.
_ Pourriture. Cracha Max avant de le lâcher.
_ Quoi qu'il arrive, on la trouvera et on la reprendra tu entends?
_ Vous courrez vers une mort certaine mais allez y si vous voulez.
Les deux hommes quittèrent la salle pour rejoindre un gardien qui donna à Maximilliano tout ce qu'il avait trouvé dans la cellule de William en son absence.
_ J'espère que ça pourra aider.
_ Merci, je te revaudrai ça.
Ils fouillèrent les lettres que Rivera avait pu recevoir et dans l'une d'elle, l'homme parlait de Maddie.
" Plaide coupable et libère ta fille de tes chaînes, elle et sa fortune sont à moi maintenant. Je prendrai mieux soin d'elle que toi" disait la lettre. Il n'y avait ni signature, ni adresse.
_ C'est donc quelqu'un d'autre qui la détient.
_ Où penses-tu que cette personne puisse être?
_ Laisse moi voir la lettre de plus près et peut être qu'on trouvera des indices qui nous mèneront à elle.
Castillo acquiesça avant de laisser son ami pour rejoindre son chauffeur qui devait l'emmener à l'aérodrome.
Tout le long du trajet, Émilio ne put s'enlever l'image sans visage de cette mystérieuse personne. C'était donc elle qui avait enlevé Maddison.
_ Je vais te trouver, je t'en fais la promesse alors pitié, attends moi. Susurra-t-il en fixant le paysage.
Son chauffeur s'arrêta soudainement, ce qui alerta Émilio. Alors qu'il voulait poser la question, il entendit un bruyant grincement de pneus qui s'accompagna d'une explosion.
Sidéré, il regarda son chauffeur qui avait des sueurs froides. Son cœur battait rudement dans sa poitrine alors qu'il regarda à travers la vitre le véhicule à quelques mètres de la sienne. Il s'en était fallu de peu pour que son véhicule se retrouve percuté.
Il empoigna son portable et appela Maximilliano en urgence.
_ Émilio... Lui dit son ami à l'autre bout du fil.
_ Quelqu'un a essayé de me tuer. Dit-il encore secoué.LA SUITE AU PROCHAIN TOME...
VOUS LISEZ
EL CONTRATO
RomanceQuand elle apprend que sa vie est menacée par son entourage, Maddison Shepherd n'a pas d'autre choix que de s'enfuir pour espérer vivre une liberté qui lui a longtemps été privée. Le pacte n'est pas la meilleure des idées mais c'est sa seule altern...