EL CONTRATO

CHAPITRE 22: Représailles

Un duel de regard s'était engagé entre William Rivera et Émilio Castillo depuis la révélation de l'homme d'âge mûr que Castillo démenti immédiatement.
_ Je ne vois pas de quoi tu parles William.
_ Ne te crois pas plus malin que moi, tu n'es qu'un gamin que j'ai vu grandir Castillo.
William posa en face d'Émilio la tablette où on voyait Maddie qui fouillait dans le bureau.
_ Tu as ligué ma propre fille contre moi. Je vais t'avouer que ça m'a surpris de la voir me trahir par amour... mais finalement, elle est comme sa mère, abrutie par le premier homme qui se montre attentionné envers elle... Après avoir visionné cette vidéo, je me suis demandé quand est-ce que tu comptais l'utiliser contre moi... je m'étais préparé à recevoir des agents fédéraux ... mais quand je n'ai vu personne, j'ai compris immédiatement... Tu veux la protéger parce que tu as remarqué que dans ces documents, il y'a aussi ses signatures... ce qui fait d'elle ma complice... Je te félicite Castillo, tu aurais pu la livrer et nous faire tomber.
_ Elle n'est pas responsable de tes atrocités !
_ Bien sûr que si, de par son sang, elle est une Rivera tu te souviens... Mais apparemment, tu es amoureux et ça, c'est ton erreur la plus grave.
_ Avec ou sans ces preuves, tu tomberas William... ma vengeance envers toi a déjà commencé et ce n'est que le début... Tu as perdu des tonnes de drogues. Tes hommes sont guettés par les agents de la DEA alors que certains sont déjà entre leurs mains... tes affaires vont s'effondrer lentement. Tu vas perdre des millions de pesos et moi, je te surveillerai jour et nuit. Ton règne est déjà mort William Rivera. Lui expliqua Castillo avec un calme qui irrita davantage William.
_ Ah oui, tu penses me mettre à terre? J'ai en ma possession quelque chose qui pourrait te détruire davantage mon petit... Tu ferais mieux d'arrêter ta petite vendetta et de quitter Maddie une bonne fois pour toute.
Émilio eut un petit rire amer.
_ Tu m'as déjà bousillé Rivera, je n'ai rien à perdre. Ta fille est entièrement à moi. Je sais que c'est ta poule aux œufs d'or mais bientôt, c'est elle qui te donnera le coup de grâce.
_ Ah oui, tu crois ça ?
Émilio se leva et déversa le contenu du verre qu'il n'avait pas bu sur la tablette de Rivera avant de lui tourner le dos et de commencer à s'en aller.
_ La petite Moníca se retournerait dans sa tombe en voyant son grand frère bien aimé triste, alors sois sûr que si jamais tu quittes cette pièce maintenant, les représailles te suivront immédiatement Castillo.
Il mit ses mains en poche et quitta le bureau sans se retourner.
Maddie qui avait eu le bonheur de retrouver sa nourrice se vit embarquée par Émilio qui avait le regard assombri par la rage.
_ Émilio... Vous vous êtes disputés ?
_ salgamos de la casa del diablo lo antes posible. Grogna-t-il.
_ D'accord... Susurra-t-elle penaud.
Le chauffeur se pressa de quitter les lieux et de rejoindre la grande route et enfin, la rage de Castillo s'apaisa légèrement. A force d'attendre qu'il se calme, Maddie s'était assoupie à côté de lui.
Il n'arrivait pas à croire que cette innocente jeune fille pouvait être la fille d'un diable comme William Rivera.
Tout le long du trajet, il garda son regard sur elle, en se demandant ce que William pouvait bien avoir sur lui.
Comme Maddie restait chez lui pour la nuit, il l'emmena dans le bureau car elle insistait pour savoir ce qu'ils s'étaient dit en privé.
_ Il m'a montré la vidéo où on te voit fouiller dans ses affaires... il a une caméra dans son bureau.
_ Une camera?! S'étonna-t-elle.
_ Il pense que c'est parce tu es amoureuse de moi que tu lui as tourné le dos et c'est tant mieux... il te sous-estime et ça c'est la meilleure chose qu'il puisse faire... A présent, plus besoin de jouer les filles qui aiment son père, tu peux lui cracher ta haine au visage, il prendra ça pour mon influence...
_ D'accord.
_ Il m'a aussi menacé mais ça j'en ai rien à faire... c'est un animal blessé, il va perdre et il le sait.
Maddie acquiesça positivement.
_ Tu devrais aller te coucher à présent... Dit-il en posant à nouveau un baiser sur son front.
Il l'avait fait de manière si spontané que Maddie en était restée figée un court instant avant se s'éclipser pour ne pas qu'il voie son visage rouge de gêne.
La jeune fille se roula en boule dans la chambre en repensant à ce dîner, puis à ce baiser sur le front... La torture.... L'attention d'Émilio envers elle relevait de la torture pensa Maddie.

Aux aurores le lendemain matin, alors qu'il avait eu du mal à trouver le sommeil, Émilio fut réveillé par un appel de Maximilliano qui le fit bondir de son lit. " Allume la télé" lui avait-il dit.
Castillo s'exécuta et se figea devant la photo de sa sœur qui faisait la une de l'information mexicaine.
_" La fameuse vidéo a été postée ce matin même sur un compte anonyme et là, on peut y voir Moníca Castillo, jeune sœur de la famille Castillo, consommer de l'alcool et fumer puis s'adonner à des pratiques obscènes avec un homme dont le visage n'est pas révélé" Expliquait la journaliste.
Émilio prit sa tablette et jeta un œil sur les réseaux sociaux et c'était pire. Tout le monde parlait de la vidéo et lorsqu'il y jeta un œil, son cœur se serra. Il sentit sa force le quitter et il s'affala sur le fauteuil.
Il s'agissait d'une sextape où on voyait sa sœur et un homme dont le visage n'était pas exposé. Elle était clairement sous l'influence de drogue dans cette vidéo mais personne ne le crorait s'il tentait de la défendre.
Castillo balança furieusement la tablette contre le mûr, en maudissant William.
Au réveil de Maddie, elle jeta un œil à son portable comme à son habitude et tomba sur les notifications, ainsi que les appels manqués de Ryan. Curieuse de savoir ce qui se passait, elle ouvrit les différentes notifications et tomba sur le scandale du jour, ainsi que les nombreuses insultes que recevait la défunte. William était allé trop loin, pensa Maddie.
Choquée, elle quitta son lit et se pressa d'aller voir Émilio pour s'enquérir de son état. Elle le trouva qui donnait des directives à Camélia qui notait tout dans son calpin.
_ Tu t'assures que tout soit fait correctement...
_ Oui monsieur.
_ Émilio... Commença-t-elle en s'avançant.
Il avait le regard vide, comme s'il s'était entièrement éteint, ce qui horrifia Maddie.
_ Je suis désolée... Susurra-t-elle.
_ Allez y. Dit-il à Camélia qui s'éclipsa.
_ Maddie, tu devrais rentrer chez toi à présent.
_ Je le sais, mais avant je voulais juste que tu saches que je m'en veux terriblement pour cette vidéo... Si je savais qu'elle existait et que William s'en servirait comme ça, je n'aurais jamais accepté ce dîner....
_ Arrête de porter les péchés de cet homme... tu n'as rien à voir avec ça.
_ C'est vrai mais...
_ Ça suffit! Maddie, il faut que tu partes... s'il te plait...
Camélia entra au même moment et s'excusa avant de se tourner vers son patron pour qui elle avait un message.
_ Monsieur, le jet sera près à decoller dans une demi heure selon le pilote. Avait-elle annoncé.
_ Bien... mes affaires sont prêtes également ?
_ Oui monsieur... tout est prêt.
_ Bien.
Maddie les regardait parler avec incompréhension... il partait, mais où, s'interrogeait-elle. Une fois Camélia de nouveau sorti, elle lança un regard inquisiteur à Émilio qui prenait quelques documents sur son bureau.
_ Tu t'en vas?
_ Pour quelques temps, j'ai des affaires à régler aux États-Unis.
_ Ah oui et c'est lié à cette vidéo et aux lynchages sur les réseaux ?
_ Maddie... Rentre chez toi.
_ Je veux t'aider! Par pitié, tu ne peux pas juste t'en aller et me laisser seule ici...
Il grogna d'agacement et serra le poing, c'est là qu'elle remarqua ses phalanges recouverts d'éraflures.
_ Qu'est-ce que.... Oh Émilio... Souffla-t-elle désolée.
_ Le chauffeur va te ramener et j'ai demandé à deux de mes hommes de se rajouter à l'équipe qui te surveille. jusqu'à mon retour, tu seras suivi vingt quatre heure sur vingt quatre, tu n'as rien à craindre.
_ Sauf que je ne reste pas ici... Emmène moi avec toi Émilio.
_ Il est hors de question que tu viennes
_ S'il te plaît... Je te promets de me faire petite... je ne veux pas te laisser seul avec ce qui se passe.
_ J'ai dit non. Trancha-t-il sévèrement en se dirigeant vers la porte mais elle le suivit et prit son bras pour le stopper.
_ Émilio... je ne renoncerai pas. Je veux venir avec toi et j'insisterai jusqu'à ce que tu acceptes.
_ Tu es vraiment bornée ma parole. Râla l'homme en tentant de se dégager mais elle garda sa main fermement sur son bras en le regardant droit dans les yeux, d'un air bien décidé.
_ D'accord! Céda-t-il finalement. Mais on n'a plus le temps, on part immédiatement.
_ Et c'est quoi exactement cette affaire?
_ C'est mon frère Camilo, j'ai été appelé en urgence.