Chapitre 14 - Faux pas

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Lisa était rentrée à la base à pied puis elle s'était effondrée sur son lit, la tête pleine d'images et de... de sentiments, oui elle devait l'admettre, elle aimait beaucoup ce colonel. Elle s'assit sur la chaise de son bureau, la tête contre ses genoux repliés. Elle pleurait. Elle s'était jurée de ne jamais s'attacher à un homme, de se contenter de les utiliser. Elle avait déjà tellement souffert par leur faute. Sa force résidait dans son indifférence, son indépendance, son égoïsme, mais céder à l'amour la perdrait assurément, elle le savait très bien. Il ne lui restait qu'une solution : l'oublier, de gré ou de force, sans concession.

Tout à coup, on frappa à la porte. C'était la voix de Jonathan :

— Lisa ! Tu es là ?

Elle essuya ses yeux humides du revers de la manche puis lui permit d'entrer. Il était radieux et s'empressa d'aller embrasser sa belle.

— Tu as pleuré ? s'inquiéta-t-il.

Il était inutile de le nier, de ses yeux rouges et bouffis coulaient encore des larmes.

— Euh... Oui je, je n'arrive pas à... à faire fonctionner... un truc.

— Tu plaisantes, là ?

— Non, je suis très émotive, c'est tout, et je ne supporte pas de rater quelque chose. Tu as encore beaucoup de choses à apprendre sur moi.

Jonathan lui sourit gentiment :

— Je peux peut-être t'aider.

— Non ! s'exclama-t-elle énergiquement, trop énergiquement.

— D'accord, n'aboie pas comme ça, se défendit le colonel qui peinait à comprendre l'attitude de la jeune femme.

Elle recula, quittant à regret ses bras réconfortants :

— J'ai beaucoup de travail et ça me met sur les nerfs. On se reverra plus tard.

Il acquiesça en masquant sa déception, déposa un baiser sur son front puis la laissa à ses occupations.

Après son départ, la jeune femme se laissa tomber sur le lit. Elle n'avait pas eu la force de lui demander de l'oublier, de lui dire qu'entre eux ce n'était qu'une aventure brève mais bel et bien finie. Elle n'avait jamais fait preuve d'une telle faiblesse. Les larmes noyèrent à nouveau ses beaux yeux sombres.

Quelqu'un toqua à la porte pour la seconde fois quelques minutes plus tard.

— Je suis occupée ! hurla-t-elle avec irritation.

— Docteur Milton, quelqu'un, un civil, s'est présenté devant la base, l'informa un jeune officier. Il voulait vous voir, il sait que vous travaillez ici et que cette base est clandestine. Nous avons tenté de l'arrêter mais il s'est enfui. Il a juste laissé un mot adressé à vous. Je le glisse sous la porte.

Lisa alla récupérer le petit papier sur le sol sans le lire tout de suite :

— Vous êtes très confiant pour me transmettre ça, dites donc. Je ne suis là que depuis hier. Et si jamais ce type était un espion et moi sa complice ? Ce mot pourrait être un message, un plan pour que je puisse m'emparer des armes ou des documents gardés ici.

— Nous avons lu le message. Il a été soumis aux ultraviolets ainsi qu'à d'autres tests. Il n'y a aucun danger.

— Ah, je vois... Eh bien merci, vous pouvez y aller.

A Double Tranchant (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant