Chapitre 23 - Infiltration

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Le trio formé par Jonathan, Daniel et Amanda s'était dissimulé derrière un gros rocher à quelques mètres de la grotte qui servait d'entrée secrète à la base du général Bellhaie. Une demi-douzaine de soldats faisait les cent pas devant la caverne qui ne renfermait à première vue rien d'autre que des chauves-souris.

— Bon, commença la jeune femme. On va d'abord...

— Vous la fermez et vous me suivez, trancha le colonel sur un ton sévère. Si jamais vous êtes contraints de parler essayez de changer de voix. Ne regardez personne directement dans les yeux et ne révélez sous aucun prétexte votre véritable identité... Oh, une dernière chose. Si vous vous faites prendre, ce n'est pas moi qui vous ai fait entrer dans la base, je ne prendrai pas votre défense.

— Si jamais vous êtes capturé, ajouta Daniel à l'intention de Jonathan, on n'ira pas sauver Lisa à votre place.

Ils ne pensaient pas un traître mot de tout cela mais c'était une façon de mettre la pression et de se souhaiter bonne chance. Ils se relevèrent puis se dirigèrent vers l'entrée.


*


— Bonjour mon colonel, salua Barvstovsky en se mettant au garde-à-vous.

— Salut Barschtruc. On peut passer ?

— Euh, ces gens font-ils partie de la base ? demanda-t-il en désignant Daniel et Amanda, soupçonneux.

Aujourd'hui le soldat jouait le rôle de portier au grand portail blindé. Jonathan lui toucha le front comme pour vérifier sa température.

— Il s'agit du docteur Murdock et du docteur Graham. Ça fait trois mois qu'ils travaillent ici, vous êtes pas physionomiste vous... Ouvrez cette porte maintenant, c'est un ordre.

Barvstovsky hésita, ces deux personnes ne lui semblaient pas totalement inconnues, le colonel devait dire vrai... Le regard menaçant de Jonathan le poussa à obéir, mieux valait ne pas l'énerver une nouvelle fois. Il avait été suffisamment en colère en découvrant le soldat dans la chambre de Lisa l'autre jour. Barvstovsky ouvrit la grande porte avec son laissez-passer et le trio pénétra dans l'antre.

— Il faut qu'on aille dans notre chambre, murmura Daniel en prenant son épouse par le bras.

— Je ne peux pas. Jonathan a besoin de moi pour les ordinateurs.

— Et ta carte ?

La jeune femme s'immobilisa, ferma les yeux et laissa sa tête retomber en arrière. Cela lui était complètement sorti de l'esprit. Il fallait une carte d'accès pour ouvrir le fichier principal, c'était le genre de geste automatique qu'on réalise tous les jours sans même plus s'en rendre compte.

— Qu'est-ce qu'on attend ? s'impatienta Jonathan.

— Il faut que nous passions dans ma chambre pour récupérer la carte d'accès. Désolée mon colonel, s'excusa-t-elle.

Le colonel ferma les yeux, cherchant à contenir sa colère :

— Tu aurais pu y penser avant qu'on ne s'engage là-dedans ! Allez, on y va, dépêchez vous.


*


La chambre du couple avait radicalement changé d'apparence. Plus d'ordinateur, plus de livres, plus d'images sur les murs. C'était gris et terne. Une fine couche de poussière recouvrait déjà les meubles restants, parmi lesquels l'armoire vide et démontée. Le lit était toujours là mais il n'en restait plus que la structure métallique et le matelas.

A Double Tranchant (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant