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Au lendemain de cette après midi, j'avais été animée d'une énergie insoupçonnée. Je m'étais réveillée toute fraîche et prête à attaquer la journée, à profiter des vacances. Cela était sans doute dû aux messages que nous avions échangé, Jonathan et moi, le soir, aux abords de vingt trois heures, avant de m'endormir, malgré que nous nous étions quittés à peine des heures plus tôt.

Notre échange de la veille avait signé une nouvelle ère dans notre relation. Rien n'était vraiment différent. Il me taquinait toujours autant et moi, j'essayais de le titiller encore plus.

Ce fut cependant son dernier message qui me fit un drôle d'effet :

« Bonne nuit, princesse »

Mon cœur avait tressauté violemment et je n'avais pu rédiger autre chose qu'un « bonne nuit à toi aussi » en réponse.

Il n'y allait pas de main morte, fallait le dire.

Le plus surprenant c'était que cette appellation me plaisait. Et même beaucoup trop. Je me mettais à sourire bêtement en me rappelant ses mots.

Je percevais l'ébauche d'une période de bonheur et de tranquillité.

Mais il restait une chose, et pas des moindres.

Il fallait que je parle de Jonathan à maman et ensuite faire les présentations. Il fallait bien que je la mette au courant pour espérer passer du temps avec lui, le nouvel an notamment. Cette étape était incontournable.

Et pour cela j'avais élaboré un plan à deux phases.

La première consistait à obtenir son accord et la deuxième à préparer un dîner phénoménal.

Mais pour arriver à ce dernier point, il fallait d'abord que je parvienne à ouvrir la discussion.

Et laissez-moi vous dire, c'était tout bonnement minable.

J'étais minable.

Nous étions, elle et moi, dans le salon à dépoussiérer la bibliothèque faite principalement de bois massif avec des vitres aux portières. Nous l'avions dépouillé de tous ses livres ainsi que des petites poupées que j'y avais glissé par soucis esthétique.

Je me rappelais des longues heures que j'avais passées à lire dans ce coin de notre salon, assise en tailleur contre le meuble.

Cela faisait une éternité depuis la dernière fois où nous l'avions nettoyé. Entre le travail chargé de maman, mes cours à la fac et notre flemme d'engager cette tâche, nous reportions toujours à demain. Alors, lorsqu'elle m'avait proposé ce ménage, j'avais accepté. Après tout, je n'avais rien d'autres à faire à part me prélasser.

En attendant, je devais emmagasiner assez de courage. Elle était à mes côtés nettoyant efficacement et avec concentration.

Allez Léna, tu peux le faire ! m'encourageai-je intérieurement.

Je frottais avec lenteur le bois, formulant des tas de manières d'introduire le sujet. Je devais trouver une manière subtile.

Au fait maman, j'ai un copain mais sinon tu t'en sors bien avec le nettoyage ?

Non non non, pas comme ça.

Maman, je suis en couple. Tu sais, quand deux personnes sont ensemble et qu'ils font des sorties genre, qu'ils...

Non, je vais quand même pas lui expliquer ce que c'est que d'être en couple ?!

N'hésitez pas surtout, si vous aviez des suggestions.

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